Quelques informations à propos du passeport obtenu par
Chopin pour aller en Angleterre en juillet 1837 : transcription de son contenu
Classement : biographie ; documents ; Frédéric Chopin
Ceci est la suite de
la page Les
passeports de Chopin, dans laquelle se trouvent des éléments généraux sur
ce sujet (liste des voyages de Chopin « à l’étranger » ; énoncé
de questions basiques) et des pages sur le
passeport de 1830 et le
passeport de 1831.
Je ne prends en compte ici que les passeports et voyages réalisés à l'étranger.
Je ne prends en compte ici que les passeports et voyages réalisés à l'étranger.
Aperçu chronologique
Arrivé en France en septembre 1831 avec un passeport délivré par l'ambassade de Russie à Vienne, Chopin effectue deux voyages à l'étranger : en 1833 (Bruxelles) et 1834 (Aix-la-Chapelle, Cologne, Coblence).
A la fin de l'année 1834, Chopin cesse, semble-t-il, de disposer de son passeport, ayant omis de le faire proroger à l’ambassade à Paris.
A la fin de l'année 1834, Chopin cesse, semble-t-il, de disposer de son passeport, ayant omis de le faire proroger à l’ambassade à Paris.
En 1835, il effectue
un voyage (15 août-18 octobre) qui l’emmène dans la ville d’eau de Bohême de
Carlsbad dans l’Empire d’Autriche (il y rencontre ses parents), puis à Dresde (rencontre avec la famille Wodzinski) et à Leipzig, dans le royaume de Saxe.
En 1836, nouveau
voyage (fin juillet-septembre) en Autriche, dans une autre ville d’eau de
Bohême, Marienbad, où il se trouve avec Maria Wodzinska et sa mère, puis de nouveau à
Dresde et à Leipzig.
La rupture avec Maria Wodzinska intervient au début de 1837. En juillet 1837, Camille Pleyel l’invite à l’accompagner à Londres et un passeport lui est délivré le 7 juillet.
La rupture avec Maria Wodzinska intervient au début de 1837. En juillet 1837, Camille Pleyel l’invite à l’accompagner à Londres et un passeport lui est délivré le 7 juillet.
Le passeport de 1837
et les autres passeports
On peut donc se demander quels passeports Chopin a utilisé en 1833 et 1834 (son passeport de sujet polonais ou un autre ?).
En ce qui concerne la période suivant la rupture avec l'ambassade russe, on constate que Chopin a eu besoin d’un passeport en 1835 et en 1836. Ce passeport est tout à fait absent des biographies du compositeur, contrairement à celui de 1837, qui a évidemment le grand mérite d’avoir été conservé.
En ce qui concerne la période suivant la rupture avec l'ambassade russe, on constate que Chopin a eu besoin d’un passeport en 1835 et en 1836. Ce passeport est tout à fait absent des biographies du compositeur, contrairement à celui de 1837, qui a évidemment le grand mérite d’avoir été conservé.
Ce passeport a l'intérêt, d'une part de contenir un
signalement de Chopin, d’autre part, de permettre d’évoquer la question de
sa nationalité, point qui a été utilisé notamment par Alfred Cortot dans
Aspects de Chopin et qui a été repris par
Emmanuel Langavant dans son article sur la question.
Présentation
Le document est
reproduit sur le site d’Emmanuel Langavant,
de façon correcte sur le plan visuel, mais sans indication de localisation.
Un autre site indique que le document appartient à la collection du musée de la Société
Frédéric Chopin de Varsovie, numéro d’inventaire M/2642 (en revanche, ici, l’agrandissement est flou).
Il s’agit d’un
passeport classique de cette époque, comportant deux colonnes : une étroite, incluant les
éléments du signalement ; l'autre large, avec les indications relatives au
voyage effectué.
A ma connaissance, il
n’existe pas de transcription intégrale, seulement des citations partielles (et
partiales).
Le contenu du passeport
Colonne de gauche
« Police générale de France
Passe-port à l’Etranger
Valable pour un an
Département de la Seine
Registre* 36
N° 3546
Signalement
Âgé de 26 ans
Taille d’un mètre
70 centimètres
( pieds pouces)
cheveux blonds
front moyen
sourcils blonds
yeux gris bleus
nez moyen
bouche moyenne
barbe blonde
menton rond
visage ovale
teint clair
Signes particuliers
Signature du porteur
Ff Chopin »
Colonne de droite
« Passe-port à l’Etranger
Valable pour un an.
AU NOM DU ROI,
Nous Préfet de Police*
Requérons les Autorités civiles et militaires du Royaume, et
prions les Autorités civiles et militaires des Etats amis ou alliés de la
France, de laisser passer librement Monsieur
Chopin frédéric Professeur de piano
natif de Varsovie de parents français*
demeurant à Paris Rue du mont blanc 38*
allant en Angleterre
natif de Varsovie de parents français*
demeurant à Paris Rue du mont blanc 38*
allant en Angleterre
et de lui donner aide et protection en cas de besoin.
Le présent passe-port est valable pendant
pour sortir du royaume.
pour sortir du royaume.
Fait à Paris le 7 juillet 1837
Le Préfet de Police
Signature (GDelessert)
Par le Préfet
Le chef d[e ?????]*
Signature (illisible) Le
Secrétaire général)
Signature (P. Malleval*)
Prix du passe-port : DIX FRANCS »
Notes
* Registre : le passeport est détaché d'un registre, où il reste une souche avec les éléments essentiels.
* Préfet de Police : à cette date, il s’agit de Gabriel Delessert* (du 10 septembre 1836 au 24 février 1848) ; malgré les apparences, c'est bien sa signature qui se trouve là. Un autre exemplaire de sa signature (Gabriel illisible), permet de reconnaître sur le passeport le G au début suivi d'un D, puis des mêmes caractères illisibles (on reconnaît cependant ici un s écrit à la mode ancienne, comme un très grand f)
*Gabriel Delessert (1786-1858), banquier et haut fonctionnaire ; né à Paris ; issu d’une famille de banquiers ; banquier jusqu’en 1830, puis haut responsable de la Garde nationale ; préfet à partir de 1834 ; préfet de police de Paris à partir de 1836 ; mort à Paris [notice Wikipédia révisée par moi le 6 août 2016]
* Préfet de Police : à cette date, il s’agit de Gabriel Delessert* (du 10 septembre 1836 au 24 février 1848) ; malgré les apparences, c'est bien sa signature qui se trouve là. Un autre exemplaire de sa signature (Gabriel illisible), permet de reconnaître sur le passeport le G au début suivi d'un D, puis des mêmes caractères illisibles (on reconnaît cependant ici un s écrit à la mode ancienne, comme un très grand f)
*Gabriel Delessert (1786-1858), banquier et haut fonctionnaire ; né à Paris ; issu d’une famille de banquiers ; banquier jusqu’en 1830, puis haut responsable de la Garde nationale ; préfet à partir de 1834 ; préfet de police de Paris à partir de 1836 ; mort à Paris [notice Wikipédia révisée par moi le 6 août 2016]
* natif de Varsovie
de parents français : commentaire page ultérieure.
* Rue du mont blanc
38 : les biographes donnent généralement l’adresse « 38, Chaussée
d’Antin » (par exemple : Zielinski, p. 463).
* chef de ???? : les mots chef du ou chef de sont lisibles, le mot suivant ne l'est pas (cabinet ? greffe ? service ?). C'est ce signataire qui a rédigé le passeport : sa façon de signer, avec une boucle à l’initiale,
se retrouve à d'autres endroits sur le document (notamment : le P
de Préfet, Paris, Police ; le C de Chopin). Cela pourrait être le chef du Quatrième bureau, chargé des passeports, mais en 1837, il s'appelle Porte, ce qui ne correspond pas à la signature (cf. Almanach royal 1837, page 796)
*P. Malleval : Pierre (François Régis) Malleval, commissaire de police à Paris sous la Restauration, secrétaire général de la Préfecture de Police sous la Monarchie de Juillet (lien)
*P. Malleval : Pierre (François Régis) Malleval, commissaire de police à Paris sous la Restauration, secrétaire général de la Préfecture de Police sous la Monarchie de Juillet (lien)
A suivre
Création : 25 octobre 2014
Mise à jour : 16 juin 2015
Révision : 6 août 2016
Auteur
: Jacques Richard
Blog :
Sur Frédéric Chopin Questions historiques et biographiques
Page : 167 Le passeport de Frédéric Chopin de 1837
Lien : http://surfredericchopin.blogspot.fr/2014/10/167-le-passeport-de-1837-de-frederic.html
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RépondreSupprimerLa reproduction sur le site Langavant me paraît correcte (http://diaph16.free.fr/chopin/chopin7.htm).
SupprimerSinon l'original est à Varsovie, comme indiqué ci-dessus.