Quelques informations sur le parcours de Stanislas Leszczynski et sur l’histoire de la Lorraine au XVIIIème siècle
Classement : histoire ; France ; Lorraine ; Stanislas Leszczynski
TABLE DES MATIERES : Vue d’ensemble
3) La nationalité de Frédéric Chopin, notamment :
Ceci est la suite des pages
*L'avènement de Stanislas Leszczynski comme duc de Lorraine
*Stanislas Leszczynski duc de Lorraine 1. Les événements
*Stanislas Leszczynski duc de Lorraine 1. Les événements
Cette page est consacrée à une institution notable de la Lorraine de Stanislas : l’école des cadets-gentilshommes de Lunéville.
Bibliographie
*Pierre Boyé, La Cour de Lunéville en 1748 et 1749 ou Voltaire chez le roi Stanislas, Nancy, Crêpin-Leblond, 1891.
*M. Dumontier, « Académistes et cadets en Lorraine », Le pays lorrain, n° 4, 1963.
*Stéphane Gaber, L’entourage polonais de Stanislas Leszczynski à Lunéville, 1737- 1766, Thèse de 3ème cycle, Université Nancy 2, 1972, sous la direction de Zygmunt Markiewicz (lien)
*Lydia Scher-Zembitska, L’Aigle et le Phénix. Un siècle de relations franco-polonaises 1732-1832,
*Arthur Benoît, L'École des cadets-gentilhommes du roi de Pologne, Lunéville, 1865 (lien)
* Arnaud Parent, « Les nobles lituaniens à l’École des cadets-gentilshommes de Lunéville », Cahiers lituaniens, n° 14 (lien)
*Izabella Zatorska, « Une tragédie en deux actes : la carrière manquée de Maximilien
Wiklińsky », Revue historique des armées, 2010, (lien)
Sommaire de la page
A) Histoire de l’école
1) Origine
2) L’encadrement et la formation
a) formation et encadrement militaires
b) formation et encadrement académiques
c) autres éléments de l’encadrement
d) obligations de service des cadets
3) Fermeture de l’école
B) Les élèves de l’école
1) Généralités
2) Anciens élèves
a) Polonais
b) Lorrains
A)
Histoire de l’école
1)
Origine
Gaber 19
« cette
institution était l'héritière de l'Académie
Militaire fondée par le duc Léopold. Dès son arrivée en Lorraine, Stanislas
avait décidé d'en modifier assez profondément le règlement. Tel fut l'objet de deux ordonnances en date du 30 décembre
1738 et du 2 janvier 1740 (36).
(36)
Recueil des ordonnances de Lorraine,
Nancy, 1748. Supplément aux ordonnances des tomes VI et VII p. 31-44. »
Parent,
17
« Avant
son arrivée, deux écoles militaires étaient en activité dans le duché de
Lorraine: l’Académie de guerre, fondée
en 1699 à Nancy par le duc Léopold, et qui avait été transférée en 1709 à
Lunéville, et la Compagnie des cadets.
À l’Académie étudiait une riche aristocratie lorraine et étrangère, alors que
la Compagnie des cadets était destinée exclusivement aux sujets du duc,
assurant une formation d’infanterie gratuite aux gentilshommes pauvres,
lesquels percevaient même une solde. Stanislas réunit ces deux écoles
existantes pour en créer une nouvelle : l’École des cadets-gentilshommes ou
Académie, dont les activités débutèrent officiellement le 1er mai 1737. Elle était sise dans l’hôtel des cadets, à Lunéville, sur une île de la rivière Vezouze,
entre le château et le faubourg des Carmes, dans ce qui est aujourd’hui la rue
Chanzy (7) Dans le préambule de l’ordonnance du 30 décembre 1738, Stanislas
écrivit que le but de l’école était « de montrer de la bienveillance à sa
patrie la Pologne (8) et au duché de Lorraine, en préparant les élèves de telle
façon qu’ils soient capables de servir efficacement leur patrie, tant par les
conseils que par les armes (9).
7
Durival N., Mémoire sur la Lorraine et le
Barrois, Nancy, 1753, p. 34 ; Dumontier M., « Académistes et cadets en
Lorraine », in : Le pays lorrain,
n° 4, 1963, p. 130.
8
À cette époque, le terme Pologne recoupait souvent la Pologne et la Lituanie.
9
Benoît, p. 4.
2) L’encadrement
et la formation
a)
formation et encadrement militaires
*Généralités
Parent,
18
« La
formation des cadets était assurée par un capitaine en chef, deux
capitaines-lieutenants, un aide-major, un enseigne, quatre brigadiers et quatre
sous-brigadiers (14). Il est à remarquer que les fonctions de brigadier et
surtout de sous-brigadier étaient souvent occupées par des cadets, choisis
parmi ceux qui restaient au-delà de leurs trois ans d’études ou bien parmi ceux
qui, toujours en formation, étaient les mieux notés (15).
14
Mercure de France, octobre 1737, p.
2293.
15
Dumontier, p. 132. »
*Hyacinthe
Wiklinski
Parent,
17
« Pour
se rendre à l’école de Lunéville, les gentilshommes de Pologne et de Lituanie
effectuaient le voyage par mer depuis le port de Gdansk ou bien, le plus
souvent, traversaient les États allemands. Parvenus à l’école, on procédait à
la vérification de leur qualité de noble, et Stanislas recevait personnellement
ceux issus de la haute aristocratie. Les cadets étaient ensuite confiés au
capitaine Hyacinthe Wiklinski (10). Hyacinthe Wiklinski, capitaine
d’infanterie, avait à l’école la charge des cadets en tant qu’aide-major, et à
compter du 4 mai 1737, en tant que capitaine-lieutenant. Il sera ultérieurement
colonel et décoré de l’ordre de Saint-Louis.
Cf.
Boyé, p. 157-158. »
Zatoska,
2
« Aide-major
lors de la création de la « Compagnie des Cadets Gentilshommes du roi de
Pologne » en 1737, capitaine-lieutenant à l’École des cadets de Lunéville le 2
janvier 1741, nommé le 1er janvier 1746 lieutenant-colonel d’infanterie au
service de la France, le père de Maximilien Wiklinski termine sa carrière avec
le grade de colonel et de chevalier de la croix de Saint-Louis (3)
3
SHD/DAT, 1 Dossier Wiklinski, document 4. »
Note
*Hyacinthe Wiklinski (1703-1771) ;
présent près de Stanislas à Königsberg ; à Lunéville dès 1737 ;
épouse Marie Thérèse Compagnot (morte en 1743) ; épouse Béatrice
Clémentine Montaut (1749) ; naissance de Joseph-Maximilien (futur élève de
l’école) (1750) ; de Catherine Victoire (1751) ; de Gabrielle
(1756) ; mort de son épouse en 1757 ; chevalier de Saint-Louis ;
décède à Lunéville
b)
formation et encadrement académiques
Parent,
18
« Le corps enseignant comprenait un
professeur d’histoire, un professeur de mathématiques (16), un professeur de
langues, un maître à danser, un maître d’armes, et deux écuyers pour
l’équitation.
16
Les mathématiques étaient enseignées par l’un des plus distingués professeurs
de l’école, le chanoine régulier de Lunéville, l’abbé Joseph Gautier, membre de
la Société des sciences et belles-lettres de Nancy. Quelques-uns de ses travaux
furent imprimés dans les mémoires de la Société : Manière de suppléer à
l’action du vent sur les vaisseaux et Réfutation du Celse moderne, ou
objections contre le christianisme avec des réponses (Lunéville, 1752). Cf. :
Dumontier, p. 132 ; Boyé, p. 163. »
Parent,
19
« L’école
fonctionnait sur le modèle français. La plus grande attention était portée non
seulement à l’art militaire, mais aussi à l’acquisition des usages de la bonne
société. On y enseignait les langues – le français et l’allemand (19) –, les
mathématiques, l’histoire, le maniement des armes, la danse. Si les parents le
souhaitaient, les cadets pouvaient également étudier le droit, la philosophie
et la physique. La religion n’était pas absente de l’enseignement : le
catéchisme y était enseigné et la présence à la messe, ainsi qu’aux prières
communes du matin et du soir, obligatoire.
19
Mercure de France, octobre 1737, p.
2292. »
c)
autres éléments de l’encadrement
Parent,
18
« En
outre, il y avait pour le service des cadets : un aumônier, un médecin, un
chirurgien, un infirmier, environ vingt valets, un perruquier et quatre
blanchisseuses (17)
17
Septième abrégé…, p. 112 ; Mercure de
France, octobre 1737, p. 2293 ; Dumontier, p. 132. »
d)
obligations de service des cadets
Parent,
19
« Mentionnons également que dix cadets
montaient quotidiennement la garde dans l’école et six à la cour du roi (20).
Il leur était interdit de fréquenter les cafés, les salles de billard et les
cabarets de la ville, de jouer de l’argent et, d’une manière générale, d’en
avoir sur eux. Les duels étaient également interdits (21), un cadet qui en
battait un autre était emprisonné un an et un jour et exclu de l’école. De
même, un cadet qui s’endormait dans l’exercice de ses fonctions était puni de
deux mois de prison et mis au pain sec et à l’eau les deux premières semaines
de son incarcération.
Cependant,
malgré la sévérité du règlement, il semble qu’il y ait eu de nombreuses
entorses à la discipline : des conflits éclataient entre militaires et civils,
entre enseignants et élèves, lesquels étaient souvent très arrogants en raison
de leur origine et de leur statut. Les altercations entre cadets n’étaient pas
rares non plus (22).
20
Mercure de France, octobre 1737, p.
2922-2293.
21
Benoît, p. 6-7, 9-10.
22
Ces manquements au règlement et les tensions entre cadets sont évoqués dans une
lettre datée du 16 avril 1738 écrite par le duc Franciszek Maksymilian
Ossolinscy (1732–1738) au grand-maître Szymon Syruk : « On ne peut rejeter la
garde de nuit que le roi a ordonnée pour la conservation du bon ordre et de la discipline,
empêcher et prévenir les désordres dont expérience fait foi et qui sont si
ordinaires dans une jeunesse si vive, en partie très mal éduquée, laquelle,
sous de spécieux prétextes, cherche à écarter ce qui contrarie les passions de
paresse, de mollesse et de libertinage, rend incommode et difficile à contenter
les vices du jeu, de l’amour, de l’ivrognerie, contrarie les prompts effets de
colère, de vengeance et de querelles, si prochains et d’autant plus facilement
suggérés entre deux nations différentes d’éducation, d’humeur et de mœurs,
comme celles dont le Corps est composé, de Polonais et de Lorrains, tous deux
dignes sujets du roi »). Bibliothèque municipale de Nancy, manuscrit 406, f.
77, cf. : Boyé, p. 168-169; Durival, p. 36 ; Polski słownik biograficzny, t. XXIV/2, z. 101, p. 391-395). »
3)
Fermeture de l’école
Parent,
21
« En
1766, lorsque Stanislas mourut et que la Lorraine fut annexée au royaume de
France, l’école fut fermée et les cadets poursuivirent leurs études à l’École
militaire à Paris (28), ce qui donne à penser que l’école de Lunéville était
bien considérée en France. Être diplômé de cette école était aussi tenu en
honneur dans la République des Deux Nations. Il arriva même que des
gentilshommes en usurpent le titre. Il est révélateur qu’Auguste III, qui fut
l’heureux adversaire de Stanislas dans la lutte pour le trône en 1733, ait
accepté volontiers des diplômés de Lunéville dans l’armée de la République
(29).
28
Benoît, p. 13, 22. »
29
Boyé, p. 165, 180
B) Les élèves
de l’école
1)
Généralités
Gaber,
19
« Grâce
â ces remaniements, de nombreux jeunes Polonais (167 exactement) purent se
rendre à Lunéville afin d’y suivre les cours de l'école où la durée de la
scolarité avait été fixée à trois ans (37). Los jeunes gens, tous d'origine
noble, y étaient répartis en quatre brigades : deux de Polonais et de
Lithuaniens et deux de Lorrains (38).
(38)
"Il y a eu depuis l’établissement de ce petit corps 476 cadets dont 157
Polonais et 319 Lorrains qui ont fourni au service du Roy de France 230
officiers jusqu'à cette année 1764". B.M.N. : Ms 735 (Mazoier, Description de la Lorraine, p.
485° »
Parent,
20
« C’est
pourquoi Stanislas, en accord avec la direction de l’établissement, commença à
restreindre progressivement le nombre de gentilshommes issus de la République
(26).
Cela
permet d’expliquer pourquoi l’objectif initialement prévu d’avoir en nombre
égal des gentilshommes originaires de Lorraine et du Barrois, d’une part, et de
Pologne et de Lituanie, d’autre part, ne fut jamais atteint. Sur les 564 cadets
qui ont étudié à l’école, 397 étaient issus des duchés lorrains contre
seulement 167 pour la République des Deux Nations (27)
26
Face à la gravité du problème, le commandant de l’école demanda à plusieurs
reprises la suppression du contingent des cadets originaires de la République.
Cf. : Boyé, p. 172-173.
27
De septembre 1759 à février 1766 seuls 14 cadets venant de la République furent
acceptés. Cf. : Boyé, p. 174. »
2)
Anciens élèves de l’école des cadets de Lunéville
a)
élèves polonais
Gaber 19
« (37)
La liste complète des cadets polonais a été établie par Pierre Boyé, La cour polonaise, pp. 329~336. »
Quelques
noms
*Hyacinthe Stoinski (parent de Gabriel
Stoinski) (Gaber, 32)
*Thomas-Skarbek Borowski (Gaber, 32)
*Christophe Szczyt, élève cadet de 1745
à 1748 ; reste ensuite en Lorraine ; officier du Royal-Suédois ;
gentilhomme de la cour de Lunéville ; un des 4 porteurs du cercueil de
Stanislas ; retourne en Pologne après la mort du roi. (Gaber, 31-32)
b)
élèves lorrains
*Joseph
Maximilien Cajetan Wiklinski (1750- ????) : né à Lunéville, donc a
priori sujet de Stanislas Leszczynski
Création : 16 août 2020
Mise à jour :
Révision : 2020
Auteur : Jacques Richard
Blog : Sur Frédéric Chopin Questions historiques et biographiques
Page : 361. Stanislas Leszczynski duc de Lorraine 4. L'école des cadets de Lunéville
Lien : https://surfredericchopin.blogspot.com/2020/08/stanislas-duc-de-lorraine-lecole-des.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire