Quelques informations
à propos du livre de Camille Bourniquel sur Chopin : étude du chapitre
« Nationalités » de l’édition de 1994.
Classement : questions biographiques ; écrits sur Chopin
Ceci est la suite de
la page Camille
Bourniquel 3, consacré à la réédition de l’ouvrage intitulé Chopin (Editions du Seuil, 1994).
J’étudie ci-dessous le
chapitre 2 de ce livre, intitulé « Nationalités », en le comparant à la version de la première édition
(1957).
On trouvera sur des
pages spécifiques :
*le texte de1957 ;
Vue d’ensemble :
comparaison avec le texte de 1957
Le mode de
présentation du texte permet de voir que la plus grande partie du texte de 1957
a été conservée telle quelle ; en dehors de quelques retouches de détail, l’auteur a surtout éliminé le paragraphe qui constituait le
cœur de son argumentation « anti-polonaise » (de « on
parla » à « revenons aux faits »). On retrouve cependant la plupart
des formules polémiques de 1957, qui apparaissent désormais quelque peu dépourvues de
consistance : « hypothèses invérifiables », « faire
regagner des points », « apocryphes »,
« supercherie », « lutte livrée en coulisse », « assertion
indéfendable ». En revanche, on ne retrouve plus les nombreux indéfinis (« on », « certains »),
qui donnaient à l’historiographie de Chopin (vue par Bourniquel) une allure de
complot mystérieux.
Le paragraphe supprimé
a été remplacé par une évocation succincte de Marainville dans les années
1770-1780 : Bourniquel se sert ici de l’apport de la thèse de Gabriel
Ladaique sur Les Ancêtres paternels de
Frédéric Chopin. Il introduit le comte Michel Pac et le régisseur Adam
Weydlich sans évoquer les insinuations anciennes sur Madame Chopin.
On retrouve donc le
plan de 1957 (les « origines de Nicolas Chopin étant traitées de
façon très différente) :
A) la polonité de
Chopin, objet de débat
B) « des
hypothèses invérifiables et des faux » : l’affaire de la correspondance
Chopin-Delphine Potocka ; les origines de Nicolas Chopin ;
C) le problème du
départ de Nicolas pour la Pologne et de ses liens ultérieurs avec sa famille de
Lorraine ; le degré de son assimilation en Pologne
D) le sentiment
national de Chopin : son nationalisme polonais ; le nationalisme
prophétique de Mickiewicz ; l’exil de Chopin et le sentiment nostalgique
de la patrie ; sa relation aux sources folkloriques et l’élargissement à
la poésie universelle ; son refus des consignes politiques ; ses
relations avec le milieu des exilés
E) la relation de
Chopin avec la France ; sa double appartenance.
Sur cette page je
laisserai donc de côté les parties A et B, pour évoquer les parties C à E.
Partie C
1) Origines de Nicolas
Chopin
On remarque que
Bourniquel remplace « l’ascendance française » (pages 18) par
« la nationalité française » (page 20).
2) Le départ en
Pologne et ses liens avec sa famille
a) La lettre de 1790
L’idée « qu’une des sœurs de Nicolas peut l’avoir
cachée à ses parents » n’est pas très vraisemblable, compte tenu de ce
qu’était le courrier à cette époque ; il paraît difficile d’imaginer
qu’une lettre de Pologne soit arrivée à Marainville sans que ses destinataires
(les parents de Nicolas) le sachent [c’est un point qui mérite
approfondissement] ; probablement la lettre a-t-elle été reçue et est-elle passée dans les mains d’une des sœurs lors de la mort du père.
b) La succession de 1814
Bourniquel n’indique malheureusement pas ses sources (il ne
s’agit pas de Gabriel Ladaique, puisque la même phrase se lit dans l’édition de
1957).
c) Les relations de Frédéric avec ses tantes de Lorraine
Il paraît probable que s’il avait connu leur existence, nous
en aurions des traces, à moins que Nicolas lui ait strictement interdit toute
relation : mais il est plus probable qu’il n’a jamais parlé de ses
sœurs à sa famille de Pologne, qu’il n’a pas non plus parlé de Marainville.
En revanche, il a probablement évoqué, ses père et mère, en les présentant sans
doute comme nancéens et décédés avant que la question d’une entrée en relation
se pose.
3) Le degré de son assimilation en Pologne
Bourniquel veut montrer qu’elle « ne fut pas totale ». L’objectif
est un peu inepte : aucun immigré ne peut devenir identique à un
autochtone ; aucune assimilation ne peut être « totale ».
Partie D (pages 23 à 31)
Cette partie ne paraît pas poser de problèmes
importants : il s’agit surtout de généralités, parfois intéressantes.
Partie E (pages 31-32)
Même remarque.
Création : 15 août 2013
Mise à jour : 24 avril 2014
Révision : 11 août 2017
Auteur
: Jacques Richard
Blog :
Sur Frédéric Chopin Questions historiques et biographiques
Page : 96 Camille Bourniquel 3 Chopin (1994) : étude du chapitre "Nationalités"
Lien : http://surfredericchopin.blogspot.fr/2013/08/bourniquel-3-chopin-1994-chapitre-2_15.html
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