dimanche 16 août 2020

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Sur Frédéric Chopin 
Questions biographiques et historiques

La nationalité de Frédéric Chopin


Aperçus sur l'histoire de la Pologne et des relations franco-polonaises de 1770 à 1850

par 

Jacques Richard


Dernier article : 16 août 2020

361. Stanislas Leszczynski duc de Lorraine 4. L'école des cadets de Lunéville

Quelques informations sur le parcours de Stanislas Leszczynski et sur l’histoire de la Lorraine au XVIIIème siècle


Classement : histoire ; France ; Lorraine ; Stanislas Leszczynski




TABLE DES MATIERES : Vue d’ensemble  



Ceci est la suite des pages
*Stanislas Leszczynski duc de Lorraine 2. L'entourage polonais (lien) (lien)
Cette page est consacrée à une institution notable de la Lorraine de Stanislas : l’école des cadets-gentilshommes de Lunéville.

Bibliographie
*Pierre Boyé, La Cour de Lunéville en 1748 et 1749 ou Voltaire chez le roi Stanislas, Nancy, Crêpin-Leblond, 1891.
*M. Dumontier, « Académistes et cadets en Lorraine », Le pays lorrain, n° 4, 1963.
*Stéphane Gaber, L’entourage polonais de Stanislas Leszczynski à Lunéville, 1737- 1766, Thèse de 3ème cycle, Université Nancy 2, 1972, sous la direction de Zygmunt Markiewicz (lien)
*Lydia Scher-Zembitska, L’Aigle et le Phénix. Un siècle de relations franco-polonaises 1732-1832, 
*Arthur Benoît, L'École des cadets-gentilhommes du roi de Pologne, Lunéville, 1865 (lien)
* Arnaud Parent, « Les nobles lituaniens à l’École des cadets-gentilshommes de Lunéville », Cahiers lituaniens, n° 14 (lien)
*Izabella Zatorska, « Une tragédie en deux actes : la carrière manquée de Maximilien Wiklińsky », Revue historique des armées, 2010, (lien)

Sommaire de la page
A) Histoire de l’école
1) Origine
2) L’encadrement et la formation
a) formation et encadrement militaires
b) formation et encadrement académiques
c) autres éléments de l’encadrement
d) obligations de service des cadets
3) Fermeture de l’école
B) Les élèves de l’école
1) Généralités
2) Anciens élèves
a) Polonais
b) Lorrains

A) Histoire de l’école
1) Origine
Gaber 19
« cette institution était l'héritière de l'Académie Militaire fondée par le duc Léopold. Dès son arrivée en Lorraine, Stanislas avait décidé d'en modifier assez profondément le règlement. Tel fut l'objet de deux ordonnances en date du 30 décembre 1738 et du 2 janvier 1740 (36).
(36) Recueil des ordonnances de Lorraine, Nancy, 1748. Supplément aux ordonnances des tomes VI et VII p. 31-44. »

Parent, 17
« Avant son arrivée, deux écoles militaires étaient en activité dans le duché de Lorraine: l’Académie de guerre, fondée en 1699 à Nancy par le duc Léopold, et qui avait été transférée en 1709 à Lunéville, et la Compagnie des cadets. À l’Académie étudiait une riche aristocratie lorraine et étrangère, alors que la Compagnie des cadets était destinée exclusivement aux sujets du duc, assurant une formation d’infanterie gratuite aux gentilshommes pauvres, lesquels percevaient même une solde. Stanislas réunit ces deux écoles existantes pour en créer une nouvelle : l’École des cadets-gentilshommes ou Académie, dont les activités débutèrent officiellement le 1er mai 1737. Elle était sise dans l’hôtel des cadets, à Lunéville, sur une île de la rivière Vezouze, entre le château et le faubourg des Carmes, dans ce qui est aujourd’hui la rue Chanzy (7) Dans le préambule de l’ordonnance du 30 décembre 1738, Stanislas écrivit que le but de l’école était « de montrer de la bienveillance à sa patrie la Pologne (8) et au duché de Lorraine, en préparant les élèves de telle façon qu’ils soient capables de servir efficacement leur patrie, tant par les conseils que par les armes (9).
7 Durival N., Mémoire sur la Lorraine et le Barrois, Nancy, 1753, p. 34 ; Dumontier M., « Académistes et cadets en Lorraine », in : Le pays lorrain, n° 4, 1963, p. 130.
8 À cette époque, le terme Pologne recoupait souvent la Pologne et la Lituanie.
9 Benoît, p. 4.

2) L’encadrement et la formation
a) formation et encadrement militaires
*Généralités
Parent, 18
« La formation des cadets était assurée par un capitaine en chef, deux capitaines-lieutenants, un aide-major, un enseigne, quatre brigadiers et quatre sous-brigadiers (14). Il est à remarquer que les fonctions de brigadier et surtout de sous-brigadier étaient souvent occupées par des cadets, choisis parmi ceux qui restaient au-delà de leurs trois ans d’études ou bien parmi ceux qui, toujours en formation, étaient les mieux notés (15).
14 Mercure de France, octobre 1737, p. 2293.
15 Dumontier, p. 132. »

*Hyacinthe Wiklinski
Parent, 17
« Pour se rendre à l’école de Lunéville, les gentilshommes de Pologne et de Lituanie effectuaient le voyage par mer depuis le port de Gdansk ou bien, le plus souvent, traversaient les États allemands. Parvenus à l’école, on procédait à la vérification de leur qualité de noble, et Stanislas recevait personnellement ceux issus de la haute aristocratie. Les cadets étaient ensuite confiés au capitaine Hyacinthe Wiklinski (10). Hyacinthe Wiklinski, capitaine d’infanterie, avait à l’école la charge des cadets en tant qu’aide-major, et à compter du 4 mai 1737, en tant que capitaine-lieutenant. Il sera ultérieurement colonel et décoré de l’ordre de Saint-Louis.
Cf. Boyé, p. 157-158. »

Zatoska, 2
« Aide-major lors de la création de la « Compagnie des Cadets Gentilshommes du roi de Pologne » en 1737, capitaine-lieutenant à l’École des cadets de Lunéville le 2 janvier 1741, nommé le 1er janvier 1746 lieutenant-colonel d’infanterie au service de la France, le père de Maximilien Wiklinski termine sa carrière avec le grade de colonel et de chevalier de la croix de Saint-Louis (3)
3 SHD/DAT, 1 Dossier Wiklinski, document 4. »
Note
*Hyacinthe Wiklinski (1703-1771) ; présent près de Stanislas à Königsberg ; à Lunéville dès 1737 ; épouse Marie Thérèse Compagnot (morte en 1743) ; épouse Béatrice Clémentine Montaut (1749) ; naissance de Joseph-Maximilien (futur élève de l’école) (1750) ; de Catherine Victoire (1751) ; de Gabrielle (1756) ; mort de son épouse en 1757 ; chevalier de Saint-Louis ; décède à Lunéville

b) formation et encadrement académiques
Parent, 18
 « Le corps enseignant comprenait un professeur d’histoire, un professeur de mathématiques (16), un professeur de langues, un maître à danser, un maître d’armes, et deux écuyers pour l’équitation.
16 Les mathématiques étaient enseignées par l’un des plus distingués professeurs de l’école, le chanoine régulier de Lunéville, l’abbé Joseph Gautier, membre de la Société des sciences et belles-lettres de Nancy. Quelques-uns de ses travaux furent imprimés dans les mémoires de la Société : Manière de suppléer à l’action du vent sur les vaisseaux et Réfutation du Celse moderne, ou objections contre le christianisme avec des réponses (Lunéville, 1752). Cf. : Dumontier, p. 132 ; Boyé, p. 163. »
Parent, 19
« L’école fonctionnait sur le modèle français. La plus grande attention était portée non seulement à l’art militaire, mais aussi à l’acquisition des usages de la bonne société. On y enseignait les langues – le français et l’allemand (19) –, les mathématiques, l’histoire, le maniement des armes, la danse. Si les parents le souhaitaient, les cadets pouvaient également étudier le droit, la philosophie et la physique. La religion n’était pas absente de l’enseignement : le catéchisme y était enseigné et la présence à la messe, ainsi qu’aux prières communes du matin et du soir, obligatoire.
19 Mercure de France, octobre 1737, p. 2292. »
c) autres éléments de l’encadrement
Parent, 18
« En outre, il y avait pour le service des cadets : un aumônier, un médecin, un chirurgien, un infirmier, environ vingt valets, un perruquier et quatre blanchisseuses (17)
17 Septième abrégé…, p. 112 ; Mercure de France, octobre 1737, p. 2293 ; Dumontier, p. 132. »

d) obligations de service des cadets
Parent, 19
 « Mentionnons également que dix cadets montaient quotidiennement la garde dans l’école et six à la cour du roi (20). Il leur était interdit de fréquenter les cafés, les salles de billard et les cabarets de la ville, de jouer de l’argent et, d’une manière générale, d’en avoir sur eux. Les duels étaient également interdits (21), un cadet qui en battait un autre était emprisonné un an et un jour et exclu de l’école. De même, un cadet qui s’endormait dans l’exercice de ses fonctions était puni de deux mois de prison et mis au pain sec et à l’eau les deux premières semaines de son incarcération.
Cependant, malgré la sévérité du règlement, il semble qu’il y ait eu de nombreuses entorses à la discipline : des conflits éclataient entre militaires et civils, entre enseignants et élèves, lesquels étaient souvent très arrogants en raison de leur origine et de leur statut. Les altercations entre cadets n’étaient pas rares non plus (22).
20 Mercure de France, octobre 1737, p. 2922-2293.
21 Benoît, p. 6-7, 9-10.
22 Ces manquements au règlement et les tensions entre cadets sont évoqués dans une lettre datée du 16 avril 1738 écrite par le duc Franciszek Maksymilian Ossolinscy (1732–1738) au grand-maître Szymon Syruk : « On ne peut rejeter la garde de nuit que le roi a ordonnée pour la conservation du bon ordre et de la discipline, empêcher et prévenir les désordres dont expérience fait foi et qui sont si ordinaires dans une jeunesse si vive, en partie très mal éduquée, laquelle, sous de spécieux prétextes, cherche à écarter ce qui contrarie les passions de paresse, de mollesse et de libertinage, rend incommode et difficile à contenter les vices du jeu, de l’amour, de l’ivrognerie, contrarie les prompts effets de colère, de vengeance et de querelles, si prochains et d’autant plus facilement suggérés entre deux nations différentes d’éducation, d’humeur et de mœurs, comme celles dont le Corps est composé, de Polonais et de Lorrains, tous deux dignes sujets du roi »). Bibliothèque municipale de Nancy, manuscrit 406, f. 77, cf. : Boyé, p. 168-169; Durival, p. 36 ; Polski słownik biograficzny, t. XXIV/2, z. 101, p. 391-395). »

3) Fermeture de l’école
Parent, 21
« En 1766, lorsque Stanislas mourut et que la Lorraine fut annexée au royaume de France, l’école fut fermée et les cadets poursuivirent leurs études à l’École militaire à Paris (28), ce qui donne à penser que l’école de Lunéville était bien considérée en France. Être diplômé de cette école était aussi tenu en honneur dans la République des Deux Nations. Il arriva même que des gentilshommes en usurpent le titre. Il est révélateur qu’Auguste III, qui fut l’heureux adversaire de Stanislas dans la lutte pour le trône en 1733, ait accepté volontiers des diplômés de Lunéville dans l’armée de la République (29).
28 Benoît, p. 13, 22. »
29 Boyé, p. 165, 180

B) Les élèves de l’école
1) Généralités
Gaber, 19
« Grâce â ces remaniements, de nombreux jeunes Polonais (167 exactement) purent se rendre à Lunéville afin d’y suivre les cours de l'école où la durée de la scolarité avait été fixée à trois ans (37). Los jeunes gens, tous d'origine noble, y étaient répartis en quatre brigades : deux de Polonais et de Lithuaniens et deux de Lorrains (38).
(38) "Il y a eu depuis l’établissement de ce petit corps 476 cadets dont 157 Polonais et 319 Lorrains qui ont fourni au service du Roy de France 230 officiers jusqu'à cette année 1764". B.M.N. : Ms 735 (Mazoier, Description de la Lorraine, p. 485° »

Parent, 20
« C’est pourquoi Stanislas, en accord avec la direction de l’établissement, commença à restreindre progressivement le nombre de gentilshommes issus de la République (26).
Cela permet d’expliquer pourquoi l’objectif initialement prévu d’avoir en nombre égal des gentilshommes originaires de Lorraine et du Barrois, d’une part, et de Pologne et de Lituanie, d’autre part, ne fut jamais atteint. Sur les 564 cadets qui ont étudié à l’école, 397 étaient issus des duchés lorrains contre seulement 167 pour la République des Deux Nations (27)
26 Face à la gravité du problème, le commandant de l’école demanda à plusieurs reprises la suppression du contingent des cadets originaires de la République. Cf. : Boyé, p. 172-173.
27 De septembre 1759 à février 1766 seuls 14 cadets venant de la République furent acceptés. Cf. : Boyé, p. 174. »

2) Anciens élèves de l’école des cadets de Lunéville
a) élèves polonais
Gaber 19
« (37) La liste complète des cadets polonais a été établie par Pierre Boyé, La cour polonaise, pp. 329~336. »

Quelques noms
*Hyacinthe Stoinski (parent de Gabriel Stoinski) (Gaber, 32)
*Thomas-Skarbek Borowski (Gaber, 32)
*Christophe Szczyt, élève cadet de 1745 à 1748 ; reste ensuite en Lorraine ; officier du Royal-Suédois ; gentilhomme de la cour de Lunéville ; un des 4 porteurs du cercueil de Stanislas ; retourne en Pologne après la mort du roi. (Gaber, 31-32)

b) élèves lorrains
*Joseph Maximilien Cajetan Wiklinski (1750- ????) : né à Lunéville, donc a priori sujet de Stanislas Leszczynski


Création : 16 août 2020
Mise à jour :
Révision : 2020
Auteur : Jacques Richard
Blog : Sur Frédéric Chopin Questions historiques et biographiques
Page : 361. Stanislas Leszczynski duc de Lorraine 4. L'école des cadets de Lunéville
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dimanche 9 août 2020

360. Stanislas Leszczynski duc de Lorraine 2. L'entourage polonais b) les prêtres

Quelques informations sur le parcours de Stanislas Leszczynski et sur l’histoire de la Lorraine au XVIIIème siècle


Classement : histoire ; France ; Lorraine ; Stanislas Leszczynski




TABLE DES MATIERES : Vue d’ensemble  



Cette page et les suivantes sont consacrées aux Polonais de la cour de Lunéville durant le règne de Stanislas :
B) Les ecclésiastiques polonais
C) Les Polonaises
 
Sources
*Anne Muratori-Philip, Le Roi Stanislas, Paris, Fayard, 2000
*Stéphane Gaber, L’entourage polonais de Stanislas Leszczynski à Lunéville, 1737- 1766, Thèse de 3ème cycle, Université Nancy 2, 1972, sous la direction de Zygmunt Markiewicz (lien).

B) Les ecclésiastiques polonais
*Joseph-André Zaluski (1702-1774) : issu d’une grande famille polonaise ; étudie à Paris et Rome ; doté de dignités ecclésiastiques en Pologne ; nommé grand référendaire de la Couronne en 1728 ; rejoint Stanislas à Königsberg, puis à Meudon ; abbé de Fontenay (1735) ; grand aumônier de Stanislas (décembre 1736) ; nommé conseiller-prélat de la cour souveraine de Lorraine et Barrois (16 décembre 1737) ; abbé  de Villers-Bettnach (1740), grand-prévôt de Saint-Dié (1741) ; bibliophile ; rentre en Pologne en 1742 ; renonce à Saint-Dié (AMP, 187 ; Gaber, 103-128)
*Sébastien Ubermanowicz (1???-1764) ; jésuite ; professeur à Poznan ; confesseur de Stanislas de 1734 à sa mort ; à Lunéville dès 1737 (Gaber, 86)
*Etienne Luskina (1725-1793), originaire de la région de Vitebsk ; jésuite (1742) ; étudie à Wilno, Vienne, Rome ; prêtre en 1755 ; professeur (Wilno, Varsovie) ; devient confesseur de Stanislas après la mort d’Ubermanowicz ; après la mort de Stanislas, vient un moment à Paris ; rentre en Pologne en 1767, devient procurateur de la province jésuite de Mazovie et recteur du collège jésuite de Varsovie (Gaber, 87)
*Melchior Gurowski ( ??-1785), bernardin ; appelé par Stanislas en Lorraine ; nommé abbé de Clairlieu (1740-1768) ; fréquente régulièrement la cour de Lunéville ; revient en Pologne après la mort de Marie Leszczynska ; renonce à l’abbaye de Clairlieu ;  en Pologne, abbé de Koronowo et d’Obra (Gaber, 91 ; site Zisterzienser Lexikon, lien)
Nom : AMP, comme Gaber, indique  « Alexandre Melchior » ; le Lexikon donne « Samuel-Melchior »)
*Joseph-Benoît de Mathy (17??-1783), prêtre séculier (diocèse de Wladislawowo, sur la Baltique, à 40 km au nord de Dantzig) ; suit Stanislas en Lorraine ; nommé aumônier ordinaire ; abbé commendataire de Saint-Rémy de Lunéville (1746) ; naturalisé français en 1747 ; quitte cependant Lunéville vers 1750 et rejoint son canonicat de Frombork (Gaber, 94).
Origine de cette famille : une famille française « Mathieu » venue en Pologne au moment du mariage de Jean Sobieski avec la Française Marie-Louise de la Grange d’Arquien (point à vérifier) ; la famille vit ensuite à Dantzig et devient polonaise, tout en conservant des liens avec la France.
*Jean Simonet des Tournelles (1???-ca 1790), né à Latowice (10 km au sud-ouest de Kalisz) de père français et de mère polonaise ; prêtre du diocèse de Poznan ; étudiant à Paris ;  naturalisé français en 1744 ; aumônier ordinaire de Stanislas de 1747 à 1751 (environ) ; retourne en Pologne ; nommée abbé de Vonsays en 1752 ; revient étudier à Paris ; retourne en Pologne (avant 1784) (Gaber, 101)
*Jean Radominski (1687-1756), jésuite ; confesseur de Catherine Opalinska depuis Deux-Ponts ; après la mort de celle-ci, il quitte Lunéville pour Versailles en 1748 et devient confesseur de Marie Leszczynska après la mort du père Labiszewski. (Gaber, 84-85) (Dictionnaire biographique polonais, lien)
*Jean-Chrysostome Krasinski (ca 1698-1757) ; présent à Lunéville en 1737 ; grand aumônier de Catherine Opalinska ; repart en Pologne à l’automne 1738 ; nommé abbé de Saint-Eloy-Fontaine (1738) ; abbé de Chaumousey (1740) ; revient à Lunéville vers 1741 ; repart après la mort de Catherine ; devient évêque de Varmie (1748) (Gaber, 89)
*Stanislas Miaskowski (1689-17??), abbé commendataire de Rangeval (1744) (Gaber, 96-100)



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jeudi 6 août 2020

359. Stanislas Leszczynski duc de Lorraine 2. L'entourage polonais a) les laïcs

Quelques informations le parcours de Stanislas Leszczynski et sur l’histoire de la Lorraine au XVIIIème siècle


Classement : Classement : histoire ; France ; Lorraine ; Stanislas Leszczynski


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Bibliographie  

Table des matières : vue d’ensemble  
1) Aperçus historiques (Pologne et relations franco-polonaises)  
2) Frédéric Chopin, questions biographiques  
3) La nationalité de Frédéric Chopin, notamment :
>>>Le statut de Frédéric Chopin quant à la nationalité  
>>>Le statut de Nicolas Chopin quant à la nationalité  

Index des personnes citées dans le blog  



Cette page et les suivantes sont consacrées aux Polonais de la cour de Lunéville durant le règne de Stanislas :

A) Les Polonais laïcs

B) Les ecclésiastiques polonais

C) Les Polonaises

 

Sources

*Anne Muratori-Philip, Le Roi Stanislas, Paris, Fayard, 2000

*Stéphane Gaber, L’entourage polonais de Stanislas Leszczynski à Lunéville, 1737- 1766, Thèse de 3ème cycle, Université Nancy 2, 1972, sous la direction de Zygmunt Markiewicz (lien).

A) Les Polonais laïcs

Le règne de Stanislas en Lorraine s’étend de mars 1737 à sa mort en février 1766. 
En 1760, la maison du Roi (c'est-à-dire Stanislas, duc de Lorraine et de Bar, mais disposant encore du titre de « roi de Pologne ») comprend 762 personnes (officiers et domestiques). 
Il faut y ajouter les « maisons » d’un certain nombre d’autres personnages, notamment l’épouse de Stanislas, ou le duc Ossolinski (une quarantaine de personnes).
Bien entendu, ces centaines de personnes ne sont pas toutes polonaises, étant donné que les ressources de Stanislas en tant que duc de Lorraine étaient très supérieures à celles dont il disposait depuis 1714, et que nombre de postes créés à ce moment ont été pourvus par des non Polonais (Français ou Lorrains). 
Les Polonais, considérés a priori comme étrangers, sujets d’Auguste III, ne pouvaient pas occuper de fonctions publiques hors de la cour de Lunéville (d’où les demandes de naturalisation d’un certain nombre d’entre eux). 
Dans l’ensemble, les Polonais, très nombreux à Lunéville en 1737, étaient devenus l’exception en 1766 (Gaber, 1).

1) Les conseillers de Stanislas

*Stanislas Constantin de Meszek (1657-1747), baron, présent aux côtés de Stanislas depuis des décennies. occupant la fonction de grand maréchal du palais, c'est-à-dire intendant, notamment à Chambord (1725-1733) ; reste en France (à Saint-Cyr) près de la reine dans la période 1733-1736 ; conserve ses fonctions à Lunéville ; membre du conseil aulique ; en 1740, souhaitant acheter le domaine de Chanteheux, il demande à être naturalisé, ce qui est fait le 20 février 1740 ; après Chanteheux, il reçoit de Stanislas le domaine de Huviller (Jolivet) (juillet 1740) sous condition de verser des rentes à des institutions religieuses (clause annulée en 1742) ; reste à Lunéville en 1744, alors que Stanislas s’est réfugié à Metz ; inhumé à Lunéville ; remplacé par Aliot (interim), par le marquis du Châtelet (1748-1751), puis le comte de Tressan (Gaber, 14-19)

*François Maximilien Ossolinski (1676-1756) ; présent près de Stanislas à Königsberg ; grand maître des cérémonies, grand chambellan, puis grand maître de la maison du roi ; naturalisé en 1736 ; reçoit le titre de duc la même année

*Alexandre Dziuli (1709-1781), soutien de Stanislas lors de l’élection de 1733 ; présent près de Stanislas à Dantzig en 1735 ; le suit ensuite en France et en Lorraine, son frère Thomas s’occupant de ses propriétés en Pologne ; nommé premier écuyer ; son rôle devient plus important après la mort d’Ossolinski ; toujours à Lunéville à la mort de Stanislas, hérite de 15 000 livres ; envisage un moment de rentrer en Pologne ; décide de rester en France (sans doute suite au premier partage, 1772) ; naturalisé français en 1774 (en même temps que son neveu récemment arrivé, Vincent Straszewski) ; inhumé à Lunéville (Gaber, 21-23)

*Simon Syruc (1???-1774) : secrétaire de Stanislas en Prusse ; cosignataire des lettres patentes de prise de possession des duchés ; conseiller aulique ; brouillé avec La Galaizière, repart en Pologne dès 1738 ; par la suite castellan de Kowno, puis de Vitebsk (23-24)

*Hyacinthe Wiklinski (1703-1771) ; présent auprès de Stanislas à Königsberg ; arrive à Lunéville dès 1737 ; capitaine des cadets ; épouse Marie Thérèse Compagnot ; naissance à Lunéville de François-Marie le 27 décembre 1742 ; décès de la mère en janvier 1743 ; épouse Béatrice Clémentine Montaut, fille du chirurgien de Stanislas (1749) ; naissance de Joseph-Maximilien (1750) ; de Catherine Victoire (1751) ; de Gabrielle (1756) ; décès de l’épouse en 1757 (née en 1732) ; officier dans l’armée française ; chevalier de Saint-Louis ; inhumé à Lunéville (Gaber, 19-21)

2) Officiers spécialisés

*Jean-Ignace Jeller ; né en Silésie ; épouse Anne d’Auville (avant son arrivée à Lunéville) ; directeur de l’orchestre du roi ; naissance d’un fils, Nicolas Thomas (1739) ; naturalisé en 1741 (Gaber, 32)

*Jean-Baptiste Lazowski (1714-1804), né à Ciechanowiec ; au service du duc Ossolinski ; en 1746, épouse Catherine Grandidier (Lebrun) ; en 1748, « chef d’office pour la bouche du roi » ; en 1755, « contrôleur de l’office de bouche » ; encore présent à Lunéville en 1769, dernière mention connue (Gaber, 28). Voir la notice Wikipédia de deux de ses fils, Claude François  et Joseph Félix.

3) Gentilshommes du roi et apparentés

*Christophe Szczyt, élève cadet (1745-1748), reste en Lorraine après l’école ; officier du Royal-Suédois ; gentilhomme de la cour ; un des 4 porteurs du cercueil de Stanislas ; retourne en Pologne après la mort du roi. (Gaber, 31-32)

*Gabriel Stoinski, gentilhomme du roi (Gaber, 32)

*Joseph-Zlacki Kamienski, né en Posnanie (à ??? Dahlemberg) ; entré au service de Stanislas dans sa jeunesse ; en Lorraine, sous-écuyer ; lieutenant de cavalerie dans l’armée française ; en 1762, escorte Mmes Adélaïde et Victoire de Lunéville à Gerbévillers, sur la route de Plombières ; naturalisé en 1765 (Gaber, 31)

*Jean-Baptiste Schroeder (1???-1775) ; né à Dantzig ; en 1739, entre au service de Stanislas comme « gentilhomme des gardes du corps » ; en 1759, devient oblat du prieuré de Lay Saint-Christophe (Gaber, 31)

4) Domestiques de cour

*Jean Oslowski (????-1760), huissier de la chambre du roi

*Mathias Salcinski (1XXX-1756) ; présent auprès de Stanislas depuis 1714 ; en 1715, épouse à Deux-Ponts Barbe-Reine Blachniewicz (1XXX-1749), morte à Lunéville ; en 1716, naissance de Thérèse-Catherine Salcinska (par la suite, première femme de chambre de Catherine Opalinska ; morte en 1790 à Lunéville (Gaber, 39)) ; premier valet de Stanislas (Gaber, 25-26)

*Henri Bacuheim, premier valet de Stanislas en 1737 ; se marie en 1737 à Lunéville (Gaber, 89)

*Simon Solinski (1XXX-1766) ; au service de Stanislas depuis 1714 ; épouse (vers 1720) Marie-Madelein Mayerin ; naissance de Stanislas-Constantin vers 1724 (Gaber, 26 et 27) et de Reine (Gaber, 26) ; en 1744, épouse en secondes noces à Lunéville Jeanne Heneff (R enfants) ; à Lunéville, « crédencier de la reine » (Gaber, 26-27)

5) Domestiques de simple maison

*Jean-Michel Dombrowski (1691-1775) ; cocher ; épouse Catherine Melin (vers 1737) (Gaber, 29)

*Christophe Wojciechowski (121), garçon d'attelage ; 25 juin 1762, fiançailles avec Marie-Marguerite Hauvolly ; mariage le 20 juillet (Gaber, 30)

*Mathieu-Christian Jaworski, postillon d'attelage ; époux de Marie-Josephe Praine ; au moins deux enfants ; toujours au service de Stanislas en 1766 (Gaber, 30)

*Jean Chwizdak, postillon ; époux de Catherine Pellet {125) ; reste à Lunéville après la mort de Stanislas ; devenu veuf, se remarie en 1772 avec Agnès Gehin (Gaber, 30)

*Casimir Stachurski (1722-1762) ; au service des Ossolinski ; « couvreur de table du premier maître d’hôtel » ; remplacé par Joseph Vichard (Gaber, 30)

6) Divers (fonction non connue)

*Paul Markowski (ca 1706-1751) ; né à Mielec (palatinat de Sandomierz) ; « heiduque » (page 188) ; le 16 .octobre 1742, épouse (lieu : ?) Agnès Hedwige Sokolowa, originaire de Korzec (Podlachie) ; naissance de Thomas le 25 décembre l746 à Lunéville ; meurt à Lunéville le 14 septembre 1751 ; inhumé dans le cimetière de la paroisse St Jacques ; sa veuve, blanchisseuse·au service des Ossolinski, reçoit une somme de 600 livres au décès du duc, plus une gratification de 240 livres « pour s'en retourner en Pologne » (Gaber, 28 et 188)

*Pierre Gogol’owski (1719-1782) ; fonction non connue ; en 1754, épouse Lucienne Couturier ; naissance de Marie-Louise (1755) et de Jean-Joseph (1760) ; à son décès, qualifié comme « pensionnaire du roi de Pologne » (Gaber, 32-33)

*Simon Radziecki ; né dans la région de Sandomierz ; en 1737, épouse à Lunéville Marianne Wysocka (Gaber, 33)

*Casimir Sekulski ; de Brodzinska ; en 1740, épouse à Lunéville Marie-Ursule Lefort, originaire d’Alberchen (évêché de Spire) (Gaber, 33)

*Thomas Kochanski ; en 1742, épouse à Lunéville Marie-Anne S’ledzieczanka (Gaber, 33)

*Michel Chadkiewicz ; époux de Marie Dobrzycka ; en 1742, naissance à Lunéville de Jean-Michel (Gaber, 32)

*Luc Pasl’awski ; originaire de Medyka (région de Rzeszow) ; en 1756, épouse à Lunéville Élisabeth Lokutt ; en 1757, naissance de Marie-Élisabeth (Gaber, 33)

*Jacques Splicht ; en 1757, épouse à Lunéville Ursule Haberlin ; en 1769, épouse à Strasbourg Marie-Anne Ducreté (Gaber, 34)

*Joseph Zarecki ; époux de Barbe Laurent ; en 1747, naissance à Lunéville de Thérèse ; en 1752, de François-Marc (Gaber, 34)

*Barthélémy Chalinski ; en 1744, épouse à Lunéville Marguerite Biègue. (Gaber, 34)



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Page : 359. Stanislas Leszczynski duc de Lorraine 1) l'entourage polonais a) les laïcs
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lundi 27 juillet 2020

358. Stanislas Leszczynski duc de Lorraine (1737-1766) 1. Les événements

Quelques informations sur et le parcours de Stanislas Leszczynski et l’histoire de la Lorraine au XVIIIème siècle


Classement :   


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Table des matières : vue d’ensemble  
1) Aperçus historiques (Pologne et relations franco-polonaises)  
2) Frédéric Chopin, questions biographiques  
3) La nationalité de Frédéric Chopin, notamment :
>>>Le statut de Frédéric Chopin quant à la nationalité  
>>>Le statut de Nicolas Chopin quant à la nationalité  

Index des personnes citées dans le blog  


Ceci est la suite des pages 
*Stanislas Leszczynski de 1697 à 1709, (ascension et premier règne comme roi de Pologne sous la protection du roi de Suède Charles XII)
*Stanislas Leszczynski de 1709 à 1733 (période de l’exil, mariage de sa fille avec Louis XV en 1725)
*Stanislas Lesczynski de 1733 à 1736 (tentative de retour sur le trône de Pologne ; seconde élection ; guerre de succession de Pologne ; exil de Stanislas en Prusse)
*L'avènement de Stanislas Leszczynski comme duc de Lorraine (négociations entre la France et l’Autriche ; retour de Stanislas de Prusse ; installation en Lorraine)

Source
*Anne Muratori-Philip, Le Roi Stanislas, Paris, Fayard, 2000

A) Événements familiaux
*1744 : mort d’Élisabeth Charlotte d’Orléans, mère du duc François III (23 décembre) ; Stanislas récupère la principauté de Commercy qui avait été allouée à la veuve de Léopold 1er en 1737
*1747 : mariage du dauphin Louis de France (1729-1765), avec la fille d’Auguste III, Marie-Josèphe de Saxe (9 février)
*1747 : mort de Catherine Opalinska, épouse de Stanislas (19 mars)
*1751 : naissance de Louis Joseph Xavier, duc de Bourgogne (1751-1761)
*1753 : naissance de Xavier Marie Joseph, duc d’Aquitaine (1753-1754)
*1754 : naissance de Louis-Auguste, duc de Berry (Louis XVI)
*1755 : naissance de Louis Stanislas Xavier, comte de Provence (Louis XVIII)
*1757 : naissance de Charles Philippe, comte d’Artois (Charles X)
*1765 : mort du dauphin Louis de France
*1766 : mort de Stanislas (23 février)
*1768 : mort de Marie Leszczynska (24 juin)

Projets de remariage pour Stanislas
Après la mort de Catherine Opalinska, Marie Leszczynska semble avoir entretenu un projet de remariage de son père avec Louise-Adélaïde de Bourbon, princesse de La Roche-sur-Yon (1696-1750), fille de François-Louis de Bourbon-Conti (1664-1709), candidat au trône de Pologne en 1697.
Au début des années 1760, elle envisage aussi un mariage de son père avec la sœur de sa bru, Christine de Saxe (1735-1782).
Stanislas a rencontré ces deux personnes, mais en tout état de cause, il n’avait aucun projet de remariage.

B) Visiteurs célèbres
*Stanislas Konarski (1700-1773) : membre de l’ordre des piaristes, ordre enseignant polonais, et un penseur politique et pédagogique, il fait plusieurs séjours à Lunéville dans les années 1738-1740 (ainsi qu’à Paris) ; en 1747, il y vient pour inscrire un parent (Ignace) à l’école des Cadets de Lunéville.
*Voltaire (1694-1778) et Émilie du Châtelet (1706-1749) : ils font ensemble plusieurs séjours en 1748-1749 ; la liaison d’Émilie (1706-1749) avec Jean-François de Saint-Lambert (1716-1803) aboutit à une grossesse ; venue à Lunéville (accompagnée par Voltaire) pour accoucher, elle ne survit que quelques jours à la naissance d’une fille, qui ne survit pas non plus (septembre 1749)
*Montesquieu (1694-1655) en 1747
*Helvétius (Claude-Adrien Schweitzer, 1716-1771), philosophe, avant 1751
*Maupertuis (Pierre Louis Moreau de Maupertuis, 1698-1759), philosophe et scientifique
*La Condamine (Charles-Marie de la Condamine, 1701-1774), scientifique, responsable de l’expédition géodésique menée en Équateur en 1735-1745

C) Événements politiques et militaires
La guerre de succession d’Autriche (1740-1748)
À la mort de l’empereur Charles VI, l’avènement de la jeune Marie-Thérèse (1717-1780), épouse de l’ex-duc François de Lorraine, déclenche la guerre de Succession d’Autriche. La France se trouve alliée à la Bavière et (de façon intermittente) à la Prusse.
Après l’échec d’une grande opération en Bohême (prise puis évacuation de Prague, 1742), l’armée française est battue en Allemagne (bataille de Dettingen, 1743).
Dès 1743, une attaque autrichienne vers la France (et la Lorraine) est envisagée et des mesures protectrices sont prises ; Stanislas et Catherine quittent un moment Lunéville pour Nancy, rejoints ensuite par La Galaizière. Puis tout rentre dans l’ordre.
En 1744, la France lance une offensive vers les Pays-Bas autrichiens.
L’armée autrichienne, commandée par le frère de François de Lorraine, Charles-Alexandre, lance alors une opération de diversion en Alsace, s’emparant de Saverne sur la route de Paris ; à ce moment, la Lorraine est réellement menacée. Catherine Opalinska est envoyée au château de Meudon tandis que Stanislas se met à l’abri à Metz.
À Lunéville, le comte de Meszek reçoit un message de Charles-Alexandre lui assurant que les troupes autrichiennes ne s’en prendront en aucun cas à Stanislas, ni à ses biens.
Une partie de l’armée française est ramenée des Pays-Bas vers la Lorraine et Louis XV s’installe à Metz (5 août) où il tombe gravement malade. Peu après, Saverne est reprise par le duc d’Harcourt (15 août) ; puis les Autrichiens se replient au-delà du Rhin, suite à une offensive prussienne vers la Bohême.
Guéri, Louis XV vient séjourner un moment à Lunéville avec Marie Leszczynska avant de partir pour l’Alsace en octobre. [Anne Muratori-Philip, pages 207-211)

La guerre de Sept Ans (1756-1763)
Cette fois, la France est alliée à l’Autriche contre la Prusse et la Grande-Bretagne. Ce conflit n’occasionne donc pas de problèmes pour la Lorraine, la Prusse.

La succession de Pologne de 1763-1764
A venir

La question jésuite
Stanislas est proche des Jésuites, présents à ses côtés depuis longtemps (Sébastien Ubermanowicz) ou plus récemment (Joseph de Menoux) ; l’ordre est présent en Lorraine où il a créé l’université de Pont-à-Mousson (1572), un collège à Nancy où se trouve aussi un noviciat. En 1739, Stanislas institue les Missions royales, qui sont  installées au noviciat sous la direction de Joseph de Menoux. En 1743, la mission est installée dans un nouveau bâtiment, l’hôtel des Missions royales (94-98, avenue du maréchal de Lattre de Tassigny).
En 1759, les Jésuites, accusés d’avoir favorisé un attentat contre le roi du Portugal sont chassés de ce royaume. Une campagne hostile à l’ordre se développe en France. En août 1762, le Parlement de Paris ordonne la fermeture des collèges jésuites et en novembre 1764 Louis XV signe l’édit supprimant l’ordre dans le royaume.
Stanislas (et Marie Leszczynska) ont fait le plus possible pour empêcher cette décision. Celle-ci ne s’applique pas en Lorraine dans l’immédiat, seulement en 1768, après la mort de Marie.

Le passage de la Lorraine à la France (1766)
A venir



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mercredi 25 mars 2020

353. La Pologne de 1697 à 1704

Quelques informations sur l’histoire de la Pologne au XVIIIème siècle et le parcours de Stanislas Leszczynski


Classement : histoire ; Pologne ; Stanislas Leszczynski


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Ceci est un complément à la page La dynastie saxonne et Stanislas Leszczynski (1697-1763).

La succession de Jean Sobieski
La succession du roi de Pologne Jean III Sobieski, mort en 1696, voit s’opposer, après le retrait de candidatures moins sérieuses, le candidat de la France, Louis de Conti*, et celui de la Russie, Frédéric Auguste, électeur de Saxe (1670-1733) ; Frédéric Auguste devient roi sous le nom d’Auguste II (« le Fort ») ; les soutiens polonais de Conti (notamment le primat de Pologne*, le cardinal Michel Radziejowski) font allégeance en 1699.
Notes
*Conti : François-Louis de Bourbon-Conti, « le Grand Conti » (1664-1709) ; neveu du « Grand Condé » (le nom « Conti » renvoie au village de Conty près d'Amiens)
*primat de Pologne : fonction détenue par l'archevêque de Gniezno

Débuts de la guerre entre la Suède et la Russie (Grande Guerre du Nord)
1697 est aussi l’année de la mort de Charles XI de Suède, dont le successeur (Charles XII) n’a que 15 ans.
La Suède est alors à la tête d’un empire construit depuis le XVIème siècle, réparti entre les territoires de l’est de la Baltique : la Livonie conquise par la Suède entre 1621 et 1629 et acquise en 1660 (traité d’Oliva), l’Estonie et l’Ingrie ; ceux du sud de la Baltique : Poméranie occidentale, Wismar, Brême, Werden ; ainsi que des provinces danoises à l’est du Sund.
Dans cette conjoncture apparemment défavorable à la Suède, on note le rôle d’intermédiaire d’un aristocrate de Livonie, Johann Reinhold Patkul (1660-1707), opposant à la domination suédoise, qui s’est réfugié en Pologne.
Une série d’accords bilatéraux sont conclus entre la Saxe et le Danemark (5 octobre 1699), la Saxe et la Russie de Pierre le Grand (traité de Preobrajenskoïe 11 novembre 1699), la Russie et le Danemark (???) ; cette première « alliance du Nord » prévoit le partage de l’empire suédois entre les signataires.
Contre l’attente des coalisés, les Suédois de Charles XII dominent d’abord de façon nette : victoires de Narva sur la Russie (1700), de Pultusk sur la Saxe (mai 1703 ; cette localité se trouve 40 km au nord de Varsovie). Le Danemark se retire très vite de la coalition.

Les conséquences de la guerre en Pologne : deux « confédérations* » rivales
La République des Deux Nations n’est en principe pas concernée par le système d’alliance anti-suédois ; néanmoins, son territoire est le lieu de combats entre les armées suédoise et saxonne. Il en résulte de nouvelles tensions entre le roi et une partie de la noblesse.
En juillet 1703, les opposants à Auguste se liguent dans la confédération de Grande Pologne*, dirigée par Stanislas Leszczynski et Pierre Bronisz (??-1719).
Début 1704, les Saxons enlèvent les fils de Jean Sobieski, candidats potentiels à une succession d’Auguste II.
La confédération de Grande Pologne se réunit à Varsovie en janvier-février 1704, adoptant le nom de confédération de Varsovie le 16 février ; le 14 février, Michel Radziejowski, qui s’y est rallié, proclame l’interrègne (c'est-à-dire la déchéance d’Auguste II).
En mai 1704, les partisans d’Auguste forment la confédération de Sandomir.
L’assemblée électorale réunie en juillet à Varsovie élit roi Stanislas Leszczynski (12 juillet 1704).
La Pologne entre alors dans la guerre comme alliée de la Suède.
À cette date, la Suède domine en Pologne, mais la Russie a réussi dès 1702 à prendre le contrôle de l’Ingrie, où commence en 1703 la construction de Saint-Pétersbourg.
Notes
*confédération : le mot polonais (konfederacja) est repris en français, mais il serait plus approprié de parler de « ligue »
*Grande Pologne : région historique située à l'ouest de Varsovie ; les villes principales sont Kalisz, Poznan et Gniezno ; Bronisz est castellan de Kalisz et Leszczynski voïvode de Poznan.

À suivre
*Stanislas Lesczynski de 1697 à 1709  

Pages de la série
*Stanislas Leszczynski de 1733 à 1736  
*L'avènement de Stanislas Leszczynski comme duc de Lorraine  



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lundi 23 mars 2020

357. L'avènement de Stanislas Leszczynski comme duc de Lorraine (1736-1737)

Quelques informations sur l’histoire de la Pologne au XVIIIème siècle et le parcours de Stanislas Leszczynski


Classement : Classement : histoire ; Pologne ; France ; Autriche ; Stanislas Leszczynski


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1) Aperçus historiques (Pologne et relations franco-polonaises)  
2) Frédéric Chopin, questions biographiques  
3) La nationalité de Frédéric Chopin, notamment :
>>>Le statut de Frédéric Chopin quant à la nationalité  
>>>Le statut de Nicolas Chopin quant à la nationalité  

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Ceci est un complément de la page La dynastie saxonne et Stanislas Leszczynski (1697-1763) et la suite des pages 
*La Pologne de 1697 à 1704 (élection d’Auguste II ; guerre avec la Suède ; conflit entre Auguste et une partie de la noblesse polonaise)
*Stanislas Leszczynski de 1697 à 1709, (ascension et premier règne comme roi de Pologne sous la protection du roi de Suède Charles XII)
*Stanislas Leszczynski de 1709 à 1733 (période de l’exil, mariage de sa fille avec Louis XV en 1725)
*Stanislas Lesczynski de 1733 à 1736 (tentative de retour sur le trône de Pologne ; seconde élection ; guerre de succession de Pologne ; exil de Stanislas en Prusse)
Pendant la période où Stanislas est réfugié à Königsberg, la France et l’Autriche négocient la fin de la guerre engagée à propos de la succession de Pologne.

Source
*Anne Muratori-Philip, Le Roi Stanislas, Paris, Fayard, 2000

Les négociations franco-autrichiennes et le retour à la paix
Dans l’ensemble, les opérations militaires menées en 1733-1734 sont favorables à la France et à ses alliés et défavorables à l’Autriche.
En 1735, les deux puissances engagent des négociations ; l’Autriche, en position plus faible, voudrait que la France accepte la « Pragmatique Sanction », le règlement de succession de 1713 ; la France souhaite mettre définitivement la Lorraine sous sa domination. 
Ces négociations aboutissent le 3 novembre à un accord préliminaire de paix, qui est suivi d’une convention d’application en août 1736 ; un traité de paix définitif sera signé le 18 novembre 1738.
Ces accords prévoient d’attribuer à Stanislas la fonction de duc de Lorraine jusqu’à sa mort, la Lorraine devenant alors française ; en contrepartie, Stanislas doit renoncer au trône de Pologne (il est cependant autorisé à conserver le titre de « roi de Pologne et grand-duc de Lithuanie »). Le duc de Lorraine recevra en compensation le duché de Toscane à la mort de son titulaire, Jean-Gaston de Médicis (1671-1737).

Suite à l'accord de 1735, Stanislas  publie son acte de renonciation (décembre 1735).
En Pologne même, la guerre entre Auguste III soutenu par la Russie et ses adversaires prend fin en juin 1736 par une « diète de pacification ».
Stanislas rentre en France en juin 1736 et s’installe au château de Meudon, en attendant de pouvoir partir en Lorraine. Par la déclaration de Meudon (30 septembre 1736), Louis XV lui impose des conditions strictes pour l’exercice du pouvoir ducal.

La Lorraine en 1736
Au Moyen Âge, la Lorraine faisait partie de l’Empire, la Meuse étant ici la limite traditionnelle du royaume de France.
Au début du XVIIIème siècle, la situation a changé. Le royaume de France s’est étendu au-delà de la Meuse en prenant la contrôle des trois principautés épiscopales de Metz, Toul et Verdun (1552), puis de l’Alsace (XVIIème siècle).
Les ducs de Lorraine (capitale : Nancy) relèvent toujours de l’Empire, mais le duché est en grande partie enclavé dans des territoires du royaume de France. Ils sont aussi ducs de Bar (capitale : Bar-le-Duc), territoire dont une grande part est située dans le royaume de France (« Barrois mouvant »).
Au cours du XVIIème siècle, les territoires lorrains, particulièrement Nancy, ont connu plusieurs décennies d’occupation française, notamment de 1670 à 1697 ; et de nouveau au début du XVIIIème siècle, de 1702 à 1714 (guerre de Succession d’Espagne).
Depuis 1729, le duc régnant est François III (1708-1765), qui est à la fois lié à la famille royale française (c’est un petit-fils de Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV) et à la famille impériale (petit-fils d’une sœur de l’empereur Léopold 1er) ; il a été élevé à la cour de Vienne ; en 1732, il est nommé vice-roi de Hongrie ; en 1736, il épouse Marie-Thérèse d’Autriche, qui doit succéder à son père en vertu de la Pragmatique Sanction.
François III, qui ne réside pas en Lorraine, donne son accord aux accords franco-autrichiens au début de 1737.

L’installation de Stanislas en Lorraine
Le comte de Meszek* (représentant Stanislas) et le chancelier Chaumont de la Galaizière (représentant Louis XV) prennent officiellement possession du duché de Bar le 8 février 1737, puis du duché de Lorraine le 21 mars.
Le 3 avril 1737, Stanislas s’installe à Lunéville, où le duc Léopold, père de François III, avait construit un château sur le modèle de Versailles, à l’écart de Nancy.
Notes
*comte de Meszek : Stanislas-Constantin, baron de Meszek (1657-1747)
*Chaumont de la Galaizière : Antoine Martin (1697-1783), conseiller puis maître des requêtes au Parlement de Metz ; intendant de la généralité de Soissons (1631) ; beau-frère du contrôleur général Orry ; choisi pour être chancelier de Lorraine (l’équivalent d’un intendant) en 1736

À suivre
*Stanislas Leszczynski duc de Lorraine et de Bar

Pages de la série



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