Quelques citations extraites de l’article de Thaddée
Piotrowski à propos des réfugiés polonais de l'insurrection de 1830-1831
Classement : histoire ; réfugiés polonais en
France ; monarchie de Juillet
Ceci est la suite de la page A
propos d'un article de Thaddée Piotrowski sur les réfugiés polonais (1947).
Référence
*Thaddée Piotrowski, « Documents pour l’étude de
l’immigration polonaise de 1831 », dans INED, « Documents sur
l’immigration », Travaux
et Documents, Cahiers n° 2, PUF, 1947, pages 43-75
Citations
Page 46
« En France, Louis-Philippe, qui vient d’être proclamé roi, tient avant tout à être reconnu par les autres gouvernements européens et particulièrement par la Russie. Aussi la position prise par le gouvernement français à l’égard des émigrés polonais restera indécise, équivoque et parfois hostile. »
« Au lendemain de la révolution de 1830*, on note des manifestations en faveur de la Pologne dans de nombreuses villes françaises, en particulier à Paris et à Lyon. »
*révolution de 1830 : celle qui a lieu à Varsovie en novembre
« Au lendemain de la révolution de 1830*, on note des manifestations en faveur de la Pologne dans de nombreuses villes françaises, en particulier à Paris et à Lyon. »
*révolution de 1830 : celle qui a lieu à Varsovie en novembre
« Jusqu'au mois de juillet
1831, la Prusse et l’Autriche se bornèrent à une surveillance étroite et
policière, impitoyable pour tout passage de Polonais, de leurs convois ou même
des agents des puissances neutres auprès du gouvernement polonais. »
Page 47
« Les généraux qui, dans
cette première heure, ont suivi l’émigration mais qui ne sont nulle part
arrivés à la tête de leurs colonnes, sont sept à nommer : Uminski,
Sierawski, Pac, Soltyk, Dwernicki, Chrzanowski, Sznajde – parmi eux, trois
généraux napoléoniens. »
*Uminski : Jean Népomucène Uminski (Jan Nepomucen Umiński, 1778-1851), né en Posnanie ; participant à l’insurrection de Kosciuszko ; officier de l’armée du duché de Varsovie ; participant à l’insurrection de 1830-1831 ; membre de la Société Lithuanienne et des Terres Russiennes ; un des fondateurs de la Société littéraire en 1832 ; installé par la suite à Wiesbaden, lieu de son décès [notice de Joseph Straszewicz] [notice Wikipédia]
*Sierawski : Julien Sierawski (Jan Julian Sierawski h. Słoń, 1777-1849), officier ; né à Cracovie ; officier durant l’insurrection de Kosciuszko ; dans les Légions polonaises de 1797 à 1807 ; dans l’armée du duché de Varsovie ; général de brigade en 1812 ; dans l’armée du royaume de Pologne jusqu’en 1818 ; général de l’armée durant l’insurrection de 1830-1831 ; réfugié en France ; mort à Paris ; cimetière Montmartre [notice Wikipédia révisée par moi le 30 août 2016]
*Uminski : Jean Népomucène Uminski (Jan Nepomucen Umiński, 1778-1851), né en Posnanie ; participant à l’insurrection de Kosciuszko ; officier de l’armée du duché de Varsovie ; participant à l’insurrection de 1830-1831 ; membre de la Société Lithuanienne et des Terres Russiennes ; un des fondateurs de la Société littéraire en 1832 ; installé par la suite à Wiesbaden, lieu de son décès [notice de Joseph Straszewicz] [notice Wikipédia]
*Sierawski : Julien Sierawski (Jan Julian Sierawski h. Słoń, 1777-1849), officier ; né à Cracovie ; officier durant l’insurrection de Kosciuszko ; dans les Légions polonaises de 1797 à 1807 ; dans l’armée du duché de Varsovie ; général de brigade en 1812 ; dans l’armée du royaume de Pologne jusqu’en 1818 ; général de l’armée durant l’insurrection de 1830-1831 ; réfugié en France ; mort à Paris ; cimetière Montmartre [notice Wikipédia révisée par moi le 30 août 2016]
*Pac :Louis-Michel Pac
(Ludwik Michał Pac, 1778-1835),
officier ; né à Strasbourg dans une famille d'exilés d'après la défaite de
la Confédération de Bar ; officier dans l'armée du duché de Varsovie et
dans la Grande Armée ; campagne d'Espagne (1808), d'Autriche (1809), de
Russie, d'Allemagne et de France ; revient dans le royaume de Pologne ;
agronome ; sénateur (1825) ; participant à l'insurrection de
1830-1831 ; réfugié en France ; mort à Smyrne au cours d'un voyage
méditerranéen (Italie, Grèce, Grèce d'Asie) [notice Wikipédia, révisée par moi
6-9 juillet 2016] ; apparenté à Michał
Jan Pac seigneur de Marainville de 1780 à 1785
*Soltyk : Roman Soltyk (Roman Sołtyk, 1790-1843), officier ; né à Varsovie ; officier de l’armée du duché de Varsovie ; puis du royaume de Pologne ; démissionne en 1816 ; député à la Diète en 1829 ; vice-président de l’Association patriotique ; initiateur de la déchéance de Nicolas 1er en janvier 1831 ; officier de l’armée insurgée, général en septembre 1831 (??) ; réfugié en France ; membre de la Société littéraire des Polonais réfugiés (1831) ; condamné à mort (1834) ; auteur de plusieurs ouvrages historiques ; mort à Saint-Germain-en-Laye [notice de la Wikipédia polonaise]
*Dwernicki : Joseph Dwernicki (Józef Dwernicki h. Sas, 1779-1857), officier ; né à Varsovie d'une famille de Podolie ; formation militaire ; participe à la guerre de 1809 ; devient capitaine ; participe aux campagnes de 1812-1814 ; colonel en 1814 ; dans l'armée du royaume de Pologne ; général de brigade en 1829 ; participe à l'insurrection de 1830-1831 ; réfugié en France ; fondateur du Comité national de l’émigration polonaise ; s'installe à Londres en 1834 ; revient en Galicie en 1848 ; mort à Lopatyn, près de Lwow (chez Adam Zamoyski) [notice de la Wikipédia anglaise]
*Chrzanowski : Albert Chrzanowski (Wojciech Chrzanowski, 1793-1861), officier ; né dans la région de Cracovie ; officier dans l'armée du duché de Varsovie ; dans l'armée du royaume de Pologne ; cartographe ; promu général pendant l'insurrection ; réfugié en France ; travaille ensuite en Turquie en liaison avec le gouvernement britannique ; au service du Piémont en 1848-1849 ; vit ensuite aux Etats-Unis ; revient en France ; mort à Paris [notice Wikipédia révisée par moi le 30 août 2016]
*Dwernicki : Joseph Dwernicki (Józef Dwernicki h. Sas, 1779-1857), officier ; né à Varsovie d'une famille de Podolie ; formation militaire ; participe à la guerre de 1809 ; devient capitaine ; participe aux campagnes de 1812-1814 ; colonel en 1814 ; dans l'armée du royaume de Pologne ; général de brigade en 1829 ; participe à l'insurrection de 1830-1831 ; réfugié en France ; fondateur du Comité national de l’émigration polonaise ; s'installe à Londres en 1834 ; revient en Galicie en 1848 ; mort à Lopatyn, près de Lwow (chez Adam Zamoyski) [notice de la Wikipédia anglaise]
*Chrzanowski : Albert Chrzanowski (Wojciech Chrzanowski, 1793-1861), officier ; né dans la région de Cracovie ; officier dans l'armée du duché de Varsovie ; dans l'armée du royaume de Pologne ; cartographe ; promu général pendant l'insurrection ; réfugié en France ; travaille ensuite en Turquie en liaison avec le gouvernement britannique ; au service du Piémont en 1848-1849 ; vit ensuite aux Etats-Unis ; revient en France ; mort à Paris [notice Wikipédia révisée par moi le 30 août 2016]
*Sznajde : François Sznajde ou Sznajder (Franciszek Sznajde(r), 1790-1850), officier ; né à Varsovie ; officier dans l'armée du duché de Varsovie ; dans l'armée du royaume de Pologne ; promu général pendant l'insurrection de 1830-1831 ; réfugié en France ; membre de la Société littéraire et de divers organismes ; intervient à Cracovie en 1846 ; en Allemagne en 1849 ; mort à Paris ; cimetière Montmartre [notices des Wikipédias polonaise et allemande]
« Il y a deux tendances à
signaler parmi ces soldats réfugiés* : la première, c’est le retour ;
la seconde […] c’est l’idée de former une légion polonaise en exil*. Le jeune
général Bem* en est et en sera l’enthousiaste et le principal promoteur. »
*soldats réfugiés : en Autriche ou en Prusse
*légion polonaise en exil : comme cela avait été fait à partir de 1797 en lien avec l'armée française, notamment avec l'armée d'Italie
*Bem : Joseph Bem (Józef Bem, 1794-1850). Voir la page Notices biographiques.
*soldats réfugiés : en Autriche ou en Prusse
*légion polonaise en exil : comme cela avait été fait à partir de 1797 en lien avec l'armée française, notamment avec l'armée d'Italie
*Bem : Joseph Bem (Józef Bem, 1794-1850). Voir la page Notices biographiques.
« Le prince Adam
Czartoryski*, qui passa la frontière à Pinczow*, le 26 août 1831, avec le corps
de Rozycki*, prend attentivement en considération ces tendances et s’efforce de trouver
la meilleure solution. »
*Adam Czartoryski (1770-1861). Voir la page Notices
biographiques.
*Pinczow (Pińczów) : ville du royaume de Pologne à la frontière de la République de Cracovie ; le lendemain, Czartoryski passe dans l'Empire d'Autriche.
*Rozycki : Samuel Rozycki (Samuel Różycki, 1781-1834), officier ; officier dans l'armée du duché de Varsovie ; dans l'armée du royaume de Pologne ; démissionne en 1816 ; participant à l'insurrection de 1830-1831 ; réfugié à Paris ; à Berne à partir de 1833 ; mort à Berne [notice de la Wikipédia polonaise]
*Rozycki : Samuel Rozycki (Samuel Różycki, 1781-1834), officier ; officier dans l'armée du duché de Varsovie ; dans l'armée du royaume de Pologne ; démissionne en 1816 ; participant à l'insurrection de 1830-1831 ; réfugié à Paris ; à Berne à partir de 1833 ; mort à Berne [notice de la Wikipédia polonaise]
Page 48
« L’amnistie russe se
composait des étapes suivantes : décrets du 2 octobre, du 9 octobre et du
13 octobre 1831 ; proclamation du général Paskiewicz* à Varsovie du 23
novembre. Aux termes de cette dernière, étaient exclus de l’amnistie :
l’Ecole des porte-enseignes (les aspirants polonais), les membres du
gouvernement, de la Diète et tous les officiers. »
*Paskiewicz (Ivan Paskievitch, 1782-1856) : à la tête de l'armée russe, il reprend Varsovie en 1831, puis est nommé vice-roi du royaume de Pologne
*Paskiewicz (Ivan Paskievitch, 1782-1856) : à la tête de l'armée russe, il reprend Varsovie en 1831, puis est nommé vice-roi du royaume de Pologne
« L’ordonnance du général
Paskiewicz […] commandait l’enrôlement de 20 000 hommes au minimum.
L’enrôlement a atteint, suivant Giller* et les écrivains de l’émigration,
jusqu'à 25 000 hommes. Ensuite, il y eut des déportés dont le chiffre
atteignit 20 0000 personnes (brochure Nouvelles de Pologne, Paris, août
1832). »
*Giller : Agaton Giller (1831-1887), écrivain ; participant à l'insurrection de 1863 ; réfugié en France ; journaliste et historien ; auteur de plusieurs ouvrages [notice BnF]
*Giller : Agaton Giller (1831-1887), écrivain ; participant à l'insurrection de 1863 ; réfugié en France ; journaliste et historien ; auteur de plusieurs ouvrages [notice BnF]
« A partir du 20 octobre
1831, commencent à arriver à Paris les premiers exilés de Pologne. »
« Au commencement d’octobre
1831 jusqu'à 28 000 hommes – dont 3 000 officiers – se trouvaient en
Prusse, et jusqu'à 25 000 hommes – dont 2 000 officiers – en
Autriche. » [Page 49 : « Le nombre de 53 000 est fondé sur
les statistiques officielles de l’armée polonaise et les désertions qui se
produisirent dans la seconde moitié de septembre 1831 n’y sont point comptées
ou ne le sont qu’en partie ; donc ce n’est là qu’un maximum
approximatif. »]
« Finalement, au lieu de
25 000 hommes décidés à aller en France, il n’y en eut qu’environ
10 000 qui purent exécuter ce projet et, dans ce nombre, il n’y avait pas
plus de 2 000 à 2500 simples soldats. » [Page 49 :
« Sokolnicki* déduit d’un décompte général fait dans les dépôts ou colonies
polonaises, vers le milieu de 1832, le nombre de 10 000 hommes entrés en
France. »]
*Sokolnicki : Michel Sokolnicki (Michał Sokolnicki, 1880-1967) : auteur du livre Les Origines de l'émigration polonaise, Paris, Alcan, 1910
Page 49
« L’émigration en masse ne
devint possible qu’en décembre 1831. Jusque là, ce n’est qu’une agitation d’un
caractère plutôt théorique qui se propage dans les rangs des militaires
polonais. A Paris, en France, on ne semble point se rendre compte ni de la
possibilité, ni des moyens d’une action en règle ou de mesures plus
larges. »
« A la fin de septembre
1831, la statistique officielle comptait : 5 353 réfugiés ; [dont] Espagne : 2 867. »
« Le 30 septembre, un crédit
de 50 000 francs fut demandé par le gouvernement et voté par la
Chambre. »
« Casimir Périer* fit envoyer
au commencement du mois de novembre la somme de 300 000 francs aux
ambassadeurs français près des Cours allemandes, afin de secourir les besoins
urgents des exilés de Pologne. Les ambassadeurs de Vienne, de Berlin* et de
Dresde* reçurent des instructions leur ordonnant de simplifier les formalités de
passeports et de faciliter par tous les moyens de voyage des Polonais. »
*Casimir Périer : Casimir Perier (1777-1832), banquier et homme politique ; président du Conseil du 13 mars 1831 à sa mort le 16 mai 1832
*Casimir Périer : Casimir Perier (1777-1832), banquier et homme politique ; président du Conseil du 13 mars 1831 à sa mort le 16 mai 1832
*Berlin : capitale de la Prusse
*Dresde : capitale de la Saxe
*Dresde : capitale de la Saxe
Page 50
« Ce n’est que le 25
novembre que le Comité national polonais de Paris se décida à une proclamation
où il disait aux soldats : « Ne revenez pas en Pologne ». Les
trois délégués envoyés sur les lieux-frontières ne servirent qu’à nouer des
relations avec les comités de province et avec ceux d’Allemagne. Le comité
polonais de Dresde s’occupa des Polonais de passage. Aucun corps constitué,
aucun comité central ne se formèrent en vue de l’immense besogne. »
*Comité national polonais de Paris : fondé à la fin de 1831 autour de Joachim Lelewel*
*Lelewel : Joachim Lelewel (1786-1861), historien et homme politique polonais ; membre de la Société Lithuanienne et des Terres Russiennes ; un des fondateurs en 1831 du Comité national polonais ; assigné à résidence à Tours en décembre 1832 ; expulsé en juillet 1833 ; part en Belgique ; mort à Paris
*Comité national polonais de Paris : fondé à la fin de 1831 autour de Joachim Lelewel*
*Lelewel : Joachim Lelewel (1786-1861), historien et homme politique polonais ; membre de la Société Lithuanienne et des Terres Russiennes ; un des fondateurs en 1831 du Comité national polonais ; assigné à résidence à Tours en décembre 1832 ; expulsé en juillet 1833 ; part en Belgique ; mort à Paris
« Depuis le moment où la
révolution de Pologne avait été anéantie, la mission de Paris* n’entretenait pas
de relations officielles avec le gouvernement français. Ce gouvernement, au nom
de ses dettes morales* à l’égard de la nation polonaise, fit passer à ses ambassadeurs
la somme de 300 000 francs dont nous venons de parler, mais la mission
polonaise de Paris n’eut aucune part à la direction donnée à ces fonds.
La somme fut en grande partie
distribuée avec l’aide des autorités prussiennes et autrichiennes ; elle
fut principalement consacrée à secourir ceux qui rentraient en Pologne après
l’amnistie accordée. Aussi fut-elle complètement perdue pour les efforts
légionnaires et pour secourir les réfugiés se rendant en France.
Dans la caisse du comité central
polonais*, il ne restait que 75 000 francs ; sur un accord […] avec le
comité Lelewel*, une somme de 30 000 francs fut envoyée dans les derniers
jours de décembre aux Polonais en Prusse. Le comité américain, les comités
provinciaux de France y ajoutèrent au cours du mois de janvier 1832 des sommes
considérables. De même firent […] les comités polonais formés en Allemagne,
ainsi que des personnes privées ; de là une somme qui ne dépassait pas une
centaine de mille francs. »
*mission de Paris : la représentation du gouvernement provisoire insurgé polonais (Plater et Kwiazniewski)
*dettes morales : dans la mesure où l'insurrection polonaise a bloqué toute perspective d'intervention militaire russe en Europe de l'Ouest, contre la Belgique, notamment
*comité central polonais : Comité central français en faveur des Polonais (Comité La Fayette) créé en janvier 1831
*comité Lelewel : voir supra Comité national polonais.
*dettes morales : dans la mesure où l'insurrection polonaise a bloqué toute perspective d'intervention militaire russe en Europe de l'Ouest, contre la Belgique, notamment
*comité central polonais : Comité central français en faveur des Polonais (Comité La Fayette) créé en janvier 1831
*comité Lelewel : voir supra Comité national polonais.
Pages 50-51
« Le gouvernement français
dut prendre, en face de l’Autriche et de la Prusse, des engagements /// formels
promettant de ne jamais instituer de légion polonaise. »
Page 51
« Dans les premiers jours de
novembre, le ministère, en laissant aux émigrés civils le choix libre de leur
demeure – Paris excepté – assigne aux militaires un point de rassemblement à
Avignon (1). Le 27 novembre, c’est l’ordre aux Polonais qui ne veulent pas se
rendre à Avignon de s’établir à Châteauroux ou à Bourges. Le 30 novembre, des
instructions définitives prescrivent aux militaires : Avignon, aux
civils : Châteauroux, Bordeaux ou toute autre ville de province ; une
solde militaire est allouée aux résidents des points de rassemblement et suivant les grades ; des secours aux
émigrés civils complètent ces mesures de protection qui ne sont que temporaires
et provisoires ; la question des allocations régulières et leur
échelonnement sera résolue plus tard. »
Note (1) :
« *Courrier français du
27/12/1831 (Avignon) ;
*Le National du 7/12/1831 (contre
l’interdiction d’accès à Paris)
*Compte rendu du Comité national
polonais du 9/02/1832 (page 9) : « Le gouvernement faisant emploi des
sommes nationales… exige des militaires qu’ils aillent à Avignon où les
habitants se montrent malveillants pour notre cause ; les civils sont invités
à aller à Châteauroux où on leur ôte tout moyen d’occupation profitable. Après
beaucoup d’efforts, on a pu à peine obtenir l’assurance, donnée par le
ministère au préfet de la Moselle, qu’on laissera certains Polonais, sur une
présentation spéciale, demeurer non loin de Paris ; ici, à Paris, on va
délivrer des passeports pour la province, même à ceux qui ne se servent pas de
l’aide offerte par le gouvernement. »
Page 52
« Le 7 novembre [1831] fut faite la
première fixation des secours mensuels pour les militaires par le Comité
national polonais. »
« Le 15 décembre [1831], la Chambre
rejeta […] la proposition de Lafayette concernant la naturalisation de tous les
Polonais réfugiés. »
« le 9 août 1831, [Casimir
Perier] dit à la Chambre : « Les Polonais n’ont rien à attendre de la
France. »
Page 53
« Un Comité national
polonais officiel se constitua […], siégeant à Paris, dès le mois de décembre
1831 jusqu'à la fin de l’année 1832. »
« L’opinion polonaise étant
alarmée par le projet du gouvernement de former la légion africaine, le Comité
national adressa à ce sujet une pétition à la Chambre le 29 janvier. Lafayette,
à la suite de cette pétition, obtint un démenti formel du président du Conseil.
Le général Bem, à son tour, eut une
parole imprudente au sujet de la légion polonaise : « Pour
former des légions, il faut avoir des soldats. Or, jusqu’ici, il n’y a en
France que des officiers et des sous-officiers, et les soldats sont encore aux
mains de la Prusse. (Augsburger Zeitung).
La pétition du comité et les paroles
du général Bem servirent de prétexte au gouvernement de la Prusse pour faire la
chasse aux soldats polonais tout en répandant le bruit que le gouvernement
français se mettait à persécuter les réfugiés polonais.
Ainsi, au lieu des
15 000 hommes qui stationnèrent en Prusse pendant le mois de janvier, au
lieu des 12 000 hommes qu’attendait le général Bem, il ne vint en France
que 3 000 à 4 000 Polonais. […] Le reste – 6 000 à 8 000
hommes, officiers ou soldats – suivit en colonnes ou par petits pelotons, de 10
jusqu'à 100 hommes, la longue route de la Prusse orientale jusqu'à Metz et
Strasbourg. […] en 1833, 1834, vinrent des solitaires, des perdus. »
Remarque : ce passage n'est pas très clair
« Lorsque, au cours de
l’année 1832, la presque totalité de l’émigration polonaise fut en France, on
la divisa en plusieurs groupes dont les plus importants furent ceux de Paris,
Avignon, Bourges, Besançon, Châteauroux. Sauf les groupes de Paris et de
Châteauroux, les autres furent soumis à la discipline et à l’organisation
militaires. »
Page 54
« Le nombre des Polonais à
Paris monta, dans les premiers mois de 1832, à 300, puis, dans le courant de
l’année, à 800. »
« Vers le milieu de février, les émigrés commencèrent à arriver en France en colonnes, au nombre de plus de 100 hommes chacune, conduites par des chefs que chacune désignait elle-même. »
« Vers le milieu de février, les émigrés commencèrent à arriver en France en colonnes, au nombre de plus de 100 hommes chacune, conduites par des chefs que chacune désignait elle-même. »
« En janvier 1832, un
deuxième dépôt militaire fut établi à Besançon. En avril, les deux dépôts
d’Avignon et de Besançon furent remplis. On en forma de nouveaux à Bourges, au
Puy, à Poitiers, à Salins, à Lons-le-Saulnier.
D’autres groupements de Polonais,
moins importants, se réunirent à Lyon, à Montpellier, à Rochefort, à Bordeaux,
à Toulouse, à Auxerre, à Paris, à Troyes (1 : note assez documentée sur
le groupe de Troyes, environ 50 personnes).
Page 55
« Au commencement d’avril,
l’émigration pouvait compter en France de 6 000 à 7000 hommes. Avignon
venait en tête avec 1 500 ; ensuite Besançon et Châteauroux qui
comptaient chacun 1 000 hommes. »
« Avril 1832
Avignon : jusqu'à 1 500
noms dont plus de 300 soldats*
Besançon : 920 noms
Châteauroux : 2/3 du chiffre
maximum de 1833 (jusqu'à 1 000)
Paris : 500 à 600
Bourges : 1 000 environ
Dans les autres villes de
France : 1 000 à 2 000 »
*soldats : pour « simples soldats », le reste :
officiers et sous-officiers
« Chiffres maxima :
Paris : 800
Bourges : liste du 4 février
1833 : 1 818 personnes
Besançon : 1 200
Avignon et Lunel :
1 200
Châteauroux : 1 300
Le Puy, Salins, Lons-le-Saulnier,
Poitiers : 400 environ pour chaque ville
Dans les autres villes de
France : jusqu'à 1 500
Les derniers transports
d’Allemagne et de l’île d’Oléron* : 1 500 environ.
Chiffre total de l’émigration
polonaise en France correspondant à l’époque du printemps de 1833 : 10 000 hommes environ, sans
compter les femmes et les enfants. »
*transports d’Allemagne et de l’île d’Oléron : le site de l'association Les Amis de Norwid signale sur une page consacrée aux réfugiés une lettre du 25 juin 1832 du préfet de Charente au sous-préfet de Rochefort : « La Gabare La Loire, venant de Brest, a reçu l’ordre de se rendre en rade de l’île d’Aix, afin de prendre à son bord, pour être transportés à Alger, les réfugiés polonais qui sont partis de Dantzig sur un navire prussien. » et ajoute : « 441 réfugiés polonais débarquent le 4 août 1832 en rade de l’île d’Aix. On en annonce 600. »
Par ailleurs, il y a eu des réfugiés polonais à Saint-Pierre-d'Oléron, comme le montre une attestation en leur faveur d'habitants de la commune, citée par Piotrowski, page 69.
Par ailleurs, il y a eu des réfugiés polonais à Saint-Pierre-d'Oléron, comme le montre une attestation en leur faveur d'habitants de la commune, citée par Piotrowski, page 69.
Page 56
« Le 26 février, un ordre de
l’administration de la guerre réduisit de moitié la solde payée jusque
là ; dorénavant, au lieu de l’espoir d’obtenir la solde d’activité, les
soldats ne reçurent que trois sous* par jours ; c’était l’humiliation
d’une aumône. »
*trois sous : 15 centimes
Page 56-57
« Vers la fin de l’année
1832, le gouvernement prit la décision de supprimer les dépôts ; les
émigrés furent répartis en 200 villes et /// villages […] et furent alors
obligés de gagner leur vie par le travail. »
Page 57
« De 1832 à 1838, la
situation des immigrés polonais en France était très dure. On nota beaucoup de
cas de suicides ; beaucoup de réfugiés se trouvaient démoralisés et dans
la plus grande misère matérielle. Ils sont légions qui ne figurent sur aucune
liste officielle. Ils remplirent des hôpitaux, des asiles de vieillards et
autres établissements de bienfaisance. Les hommes âgés ayant une nombreuse
famille étaient peu nombreux.
Tous, les jeunes et les vieux,
durent apprendre un métier, car la plupart – militaires ou fonctionnaires – ne
possédaient aucune spécialité. Ceux qui échouèrent dans la vie et ne parvinrent
pas à s’assurer des moyens d’existence, furent bientôt regardés comme
indésirables et, quoique leur pourcentage fut très faible, ils nuisirent à la
réputation de l’immense majorité de leurs compatriotes qui s’adaptèrent aux
nouvelles conditions et surent se rendre utiles. »
Page 58
« En 1832, 9 journaux
polonais paraissaient en France. »
« Au début de l’émigration,
nous voyons presque tous les grands écrivains et les poètes polonais de
l’époque chercher abri en France, où ils trouvaient le terrain le plus
favorable à leurs créations. Ils n’étaient pas sans exercer une certaine
influence sur l’opinion et les lettres françaises, par exemple : le plus
grand poète de Pologne, Adam Mickiewicz* (pendant quelques années professeur au
Collège de France), Frédéric Chopin, Hoenewronski*, fondateur d’une doctrine
philosophique, et une autre grand philosophe : Towianski*. »
*Hoenewronski : Joseph Hoëné-Wronski (Józef Hoene-Wroński, 1776-1853), philosophe messianiste et scientifique ; né en Posnanie ; études secondaires ; école d’artillerie de Varsovie ; participe à l’insurrection de Kosciuszko ; prisonnier ; entre dans l’armée russe ; démissionne en 1798 ; vient en France, à Marseille ; révélation messianique en 1803 ; vient à Paris en 1810 ; travaux mathématiques peu reconnus ; part pour Londres (1819-1822) ; échecs de ses projets scientifiques ; revient en France ; travaux sur les machines à calculer ; sur des machines automobiles ; en 1831, adresse à Nicolas 1er un mémoire sur le rôle messianique du peuple polonais ; en 1842, conflit avec Mickiewicz sur la question du messianisme ; mort à Neuilly ; cimetière de Neuilly [notice Wikipédia révisée par moi le 31 août 2016] [notice de la Wikipédia polonaise]
*Towianski : André Towianski (Andrzej Tomasz Towiański, 1799-1878), penseur religieux messianiste ; né dans la région de Wilno ; étudiant en droit à l’université de Wilno ; fonctionnaire au Tribunal de Wilno ; « illumination religieuse » en 1828 : se persuade qu’il a un message de Dieu à transmettre aux hommes ; hérite la fortune familiale en 1837 ; vient avec sa famille à Paris en 1840 ; réunit dans le cadre de sa « secte » Koło Sprawy Bożej (Cercle de la cause de Dieu) des disciples, notamment Adam Mickiewicz, Juliusz Słowacki, Seweryn Goszczyński, Karol Baliński, Hieronim Napoleon Bońkowski, le peintre Walenty Wańkowicz ou le photographe Michał Szweycer ; expulsé en 1842 (suspicions d’espionnage ?), se réfugie en Suisse ; essaie vainement de faire reconnaître ses thèses par la papauté ; mort à Zürich ; cimetière de Sihlfeld [notice de la Wikipédia polonaise]
*Towianski : André Towianski (Andrzej Tomasz Towiański, 1799-1878), penseur religieux messianiste ; né dans la région de Wilno ; étudiant en droit à l’université de Wilno ; fonctionnaire au Tribunal de Wilno ; « illumination religieuse » en 1828 : se persuade qu’il a un message de Dieu à transmettre aux hommes ; hérite la fortune familiale en 1837 ; vient avec sa famille à Paris en 1840 ; réunit dans le cadre de sa « secte » Koło Sprawy Bożej (Cercle de la cause de Dieu) des disciples, notamment Adam Mickiewicz, Juliusz Słowacki, Seweryn Goszczyński, Karol Baliński, Hieronim Napoleon Bońkowski, le peintre Walenty Wańkowicz ou le photographe Michał Szweycer ; expulsé en 1842 (suspicions d’espionnage ?), se réfugie en Suisse ; essaie vainement de faire reconnaître ses thèses par la papauté ; mort à Zürich ; cimetière de Sihlfeld [notice de la Wikipédia polonaise]
« A la suite d’événements
tragiques – dont le plus important fut l’échec de l’insurrection de 1863 – dans
la société polonaise se trouvant en Pologne se développe cette idée qu’on
n’arrivera pas à l’indépendance du pays par la voie de la révolte et des
insurrections, qu’il faut donc plutôt s’occuper du développement de la culture
spirituelle et de l’amélioration économique ("positivisme
polonais"). »
Page 59
« Presque toutes les
organisations politiques de l’émigration polonaise sont dissoutes après 1863.
Celles qui restent ne sont que des organisations culturelles et d’enseignement,
notamment la célèbre bibliothèque polonaise dite « de Mickiewicz » du
quai d’Orléans, et l’école polonaise des Batignolles*.
L’union nationale parmi les
émigrés se dissipe, et agit alors pleinement l’influence assimilatrice ;
l’émigration se diffuse, petite à petit, dans la société française, et enfin
cesse d’exister complètement comme une masse homogène. »
*école polonaise des Batignolles : fondée en 1842, existe encore actuellement (15 rue Lemandé dans le XVIIème arrondissement)
DOCUMENTS
1) Page 60
Les crédits pour les émigrés étrangers en France votés par
la Chambre
Nombre Crédits originaires Crédits supplémentaires
1831 2 000 000
1832 8409 3 650 000 624 525
1833 5704 2 500 000 1 500 000
1834 5428 2 500 000 780 000
1835 5955 2 500 000 500 000
1836 6019 2 500 000 500 000
1837 6030 2 500 000 370 000
1838 6597 2 000 000 383 000
1839 2 000 000 350 000
Fonds privés de secours aux Polonais (1831-1839)
1) Sociétés françaises
Comité central de Paris 92 710
Société du Bazar polonais* à Lyon 83 788
Comité d’Avignon
14 597
Comité de Bouasse* 1 800
b) Sociétés polonaises
339 071
Total 531 968
*Société du Bazar polonais : société de soutien fondée à Lyon en juin 1831
*Comité de Bouasse : aucune information
*Comité de Bouasse : aucune information
2) Page 61
Allocations aux réfugiés étrangers en 1839
Allocations ordinaires (subissant la réduction) :
1 323 soit 635 161 francs
Allocations extraordinaires (ne subissant aucune
réduction :
5 260 soit 1 621 943
Dépenses imprévues 92 895
Total
6 583 soit 2 350 000
Répartition par nationalité :
Espagnols 1 058
Italiens 543
Polonais 4 974
Autres 8
Polonais enregistrés en France, en 1839
a) touchant l’allocation 4 974
b) ne touchant pas l’allocation 498
dont a) hommes
418
b) femmes
43
c) enfants
37
Total 5
472
Allocataires polonais
1837 5 074
1838 5 182
1839 4 974
dont
a)
travaillant 3 004
b) ne
pouvant travailler 823
c) pouvant
travailler 874
d) femmes
et enfants 273
Création : 6 avril 2015
Mise à jour :
Révision : 10 juillet 2017
Auteur
: Jacques Richard
Blog :
Sur Frédéric Chopin Questions historiques et biographiques
Page : 189 Thaddée Piotrowski 2 : citations
Lien : http://surfredericchopin.blogspot.fr/2015/04/piotrowski-2-citations.html
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