Classement :
biographies ; Frédéric Chopin
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Table des Matières : vue d’ensemble
Première partie :Aperçus historiques (Pologne et relations franco-polonaises)
Deuxième partie :Frédéric Chopin, questions biographiques
Troisième partie :La nationalité de Frédéric Chopin, notamment :
Le statut de Frédéric Chopin quant à la nationalité
Le statut de Nicolas Chopin quant à la nationalité
Index des personnes citées dans le blog
Ceci est la suite de la page Françoise d’Eaubonne biographe de Chopin (1964), dans laquelle je présente l’auteur et l’ouvrage.
Référence
*Françoise d’Eaubonne, La Vie de Chopin, Paris,
Editions du Sud et Editions Albin Michel, collection « Vies et
Visages », 1964
Citations (chapitre « Une enfance heureuse »)
Les astérisques renvoient aux notes (infra).
Page 10
Page 10
«
Le premier enfant des Chopin [Louise] était né [dans la maison de Zelazowa
Wola] peu avant l l’invasion de Vienne par la Grande Armée et la mort de Haydn
désabusé sur l’avenir de la musique. »
«
Lui-même [Frédéric] était venu au monde le 22 février*, selon toutes les
traditions, au chant des violons qui jouaient pour une réjouissance
villageoise. »
«
Nicolas Chopin, le père de famille était professeur de français*, et sa femme
dame d’honneur de la comtesse Skarbeck*. Il était d’origine française ; Lorrain
du village de Marainville. La comtesse sera la marraine de Frédéric Chopin*. »
«
Le petit Frédéric ne grandira pas dans la jolie maison ombragée au bout du parc
des Skarbeck ; Nicolas Chopin est nommé, un beau jour d’octobre, professeur au
Lycée de Varsovie ; les Chopin rejoignent aussitôt la capitale. Il ne
semble pas que, malgré cet avancement, le père de Frédéric se soit jamais
consolé d’avoir quitté la France, naguère*, pour une fallacieuse affaire de
manufacture de tabac. Il parlait avec nostalgie de sa patrie à sa femme, la
belle Justine. De bonne heure, son fils dut bénéficier de ses récits et
ressentir le désir de connaître Paris. »
« Professeur
à l’Ecole d’artillerie, puis à l’Ecole militaire préparatoire, le père Chopin,
ce Français exilé, semble un brave homme sans histoire. En 1815, il ouvrira un
petit pensionnat. »
Page 12
« A
huit ans, Frédéric compose sa première œuvre ; c’est une Polonaise, dédiée
à Victoire Skarbeck, la fille de sa marraine*. »
« Par
la suite, l’enfant Chopin composera deux autres polonaises ; l’une sera
dédiée à l’impératrice de Russie, à l’occasion de sa visite au Lycée de
Varsovie*. A neuf ans, tout fier de son large col brodé, il donnera son premier
concert. Le frère du tzar lui demande, peut-être avec ingénuité : « Petit
frère, pourquoi regardes-tu toujours au ciel ? » Il sourit sans
répondre. »
Page 13
« Mais
le voilà déjà célèbre. Le grand-duc Constantin invite le fils du pion obscur*
de Varsovie ; la famille de l’empereur Alexandre aussi ; le fils du
grand-duc* viendra souvent, dans sa superbe calèche à blason, deux laquais
montés derrière, le chercher à la porte du lycée. »
Page 19
« Le
charmant petit virtuose aux yeux clairs et aux cheveux blonds flottant en
boucles sur le cou tient chaque dimanche les orgues à l’église des
Visitandines, à titre gracieux. »
Page 20 (encarts)
« Le
Mozart polonais
A
cette époque, la haute société de Varsovie louait bien haut la Pologne de
posséder « un nouveau petit Mozart ». L’orgueil nationaliste de ce
petit pays créé par Napoléon faisait flèche de tout bois. »
Notes
*le 22 février : on remarque que
Françoise d'Eaubonne retient sans commentaire la date du 22 février pour la
naissance de Chopin (voir la page La
date de naissance de Chopin)
*professeur de français : chez la
comtesse Skarbek, Nicolas Chopin est précepteur, il n’enseigne pas seulement le
français
*Skarbeck : en fait le nom de la
famille propriétaire de Zelazowa Wola s’écrit « Skarbek »
*La comtesse sera la marraine de Frédéric
Chopin : non, c’est sa fille Anna qui est la marraine de Frédéric
(voir la page L’acte
de baptême de Frédéric Chopin)
*naguère : plutôt
« jadis » (en 1787, soit 22 ans environ avant la naissance de Chopin)
que « naguère » ! (sur la biographie de Nicolas Chopin, voir la
page Données
biographiques : Nicolas Chopin) ; réserves (en l’absence de
références) sur la phrase : « Il parlait avec nostalgie de sa patrie
à sa femme ».
*une Polonaise, dédiée à Victoire Skarbeck,
la fille de sa marraine : la dédicace est correcte, mais Victoire
n’est pas la fille de la comtesse Skarbek ; c’est d’autant plus curieux
que Françoise d'Eaubonne a donné les noms (Louise, Isabelle, Emilie) des trois
sœurs de Chopin. Victoire est une nièce de la comtesse (voir la page La
famille Skarbek)
*sa visite au Lycée de Varsovie :
cette visite (il s'agit de la mère du tsar) a lieu en 1818
*pion obscur : que Nicolas Chopin
ne soit pas immensément connu à l’époque, c’est un fait, mais sa qualification
comme « pion » ne paraît pas appropriée : il est professeur ;
« pion » se réfère aux surveillants d’études et aux répétiteurs, pas
aux professeurs (dont la qualification péjorative serait plutôt « grimaud
de collège »)
*Le grand-duc Constantin invite le fils du pion obscur* de
Varsovie ; la famille de l’empereur Alexandre aussi : on dirait
que Françoise d'Eaubonne ne sait pas que Constantin est le frère
d’Alexandre ! Je ne vois pas à qui elle pense en écrivant un peu plus haut
« le frère du tzar ».
*le fils du grand-duc : Paul Constantinovitch (Pavel
Konstantinovitch, 1808-1857), fils naturel de Constantin, élève du comte de
Moriolles (dont Chopin connaissait la petite-fille, Alexandrine)
*L’orgueil nationaliste de ce petit pays
créé par Napoléon faisait flèche de tout bois : Françoise d'Eaubonne
ne se casse pas trop la tête pour évoquer l’histoire de la Pologne, passant
sans état d’âmes du tsar et du grand-duc à Napoléon (précisions
historiques : voir la page La
Pologne de 1787 à 1831)
Commentaires
Françoise d'Eaubonne s’efforce de rester légère,
élégante ; elle ne voulait évidemment pas rédiger un pensum (digne d’un
« pion de collège ») ; mais elle laisse passer un certain nombre
d’inexactitudes évitables.
L’arrivée de Nicolas Chopin au Lycée de Varsovie est
traitée de façon très cavalière, comme si le passage du préceptorat dans une
famille moyenne à l’enseignement au Lycée de Varsovie (institution qui n’est
pas courante en Pologne à l’époque) ne posait aucun problème.
On rencontre aussi des commentaires oiseux, notamment page
12, à propos de la relation de Nicolas Chopin à la France ; quant au
« désir de connaître Paris » qu’il aurait transmis à Frédéric,
c’est une supposition qui paraît gratuite : Nicolas Chopin ne connaissait
pas Paris ; en revanche, il n’a manifestement pas incité Frédéric à aller
voir ce qu’il connaissait probablement (Nancy) et encore moins ce qu’il
connaissait à coup sûr (Marainville). Le souci (mal étayé) qu’a Françoise
d'Eaubonne de situer Nicolas Chopin comme Français toujours,
« exilé », « inconsolé », est d’autant plus curieux qu’elle
n’en tire aucune conclusion.
Création : 9 janvier 2019
Mise à jour :
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Sur Frédéric Chopin Questions historiques et biographiques
Page : 343. Françoise d'Eaubonne 2. Citations
Lien : https://surfredericchopin.blogspot.com/2019/01/francoise-deaubonne-2-citations.html
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