dimanche 22 mars 2020

356. Stanislas Lesczynski de 1733 à 1736

Quelques informations sur l’histoire de la Pologne au XVIIIème siècle et le parcours de Stanislas Leszczynski


Classement : histoire ; Pologne ; France ; Autriche ; Stanislas Leszczynski


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Bibliographie  

Table des matières : vue d’ensemble  
1) Aperçus historiques (Pologne et relations franco-polonaises)  
2) Frédéric Chopin, questions biographiques  
3) La nationalité de Frédéric Chopin, notamment :
>>>Le statut de Frédéric Chopin quant à la nationalité  
>>>Le statut de Nicolas Chopin quant à la nationalité  

Index des personnes citées dans le blog  


Ceci est un complément de la page La dynastie saxonne et Stanislas Leszczynski (1697-1763) et la suite des pages 
*La Pologne de 1697 à 1704 (élection d’Auguste II ; guerre avec la Suède ; conflit entre Auguste et une partie de la noblesse polonaise)
*Stanislas Leszczynski de 1697 à 1709, (ascension et premier règne comme roi de Pologne sous la protection du roi de Suède Charles XII)
*Stanislas Leszczynski de 1709 à 1733 (période de l’exil, mariage de sa fille avec Louis XV en 1725)
L’année 1733 voit le retour de Stanislas, qui réside au château de Chambord depuis 1725, à la vie politique, du fait de la mort du roi Auguste II.

Sources
*Anne Muratori-Philip, Le Roi Stanislas, Paris, Fayard, 2000
*Christophe-Guillaume Koch, Histoire abrégée des traités de paix depuis la paix de Westphalie, Bruxelles, Méline et Cans, 1837 (pages 254 et suivantes, lien)

La succession d'Auguste II
La fin du règne d'Auguste II
Dès la fin des années 1720, le problème de la succession d’Auguste II au trône de Pologne est posée ; Auguste II souhaite transmettre la place à son fils Frédéric-Auguste, mais ce point de vue est assez isolé.
En 1732, la Russie, l’Autriche et la Prusse signent des traités (17 septembre, entre la Russie et l’Autriche, 13 décembre entre les précédents et la Prusse, d’où sa désignation comme « traité des trois aigles noirs » et « traité de Berlin »), par lequel ils excluent du trône de Pologne aussi bien Frédéric Auguste de Saxe que Stanislas Leszczynski.

Suites de la mort d'Auguste (1er février 1733)
La candidature de Stanislas Leszczynski est promue avec ardeur par l’ambassadeur de France à Varsovie,  Antoine-Félix de Monti (1684-1738), soutenu par le ministre des Affaires étrangères*, avec l’accord sans enthousiasme du cardinal de Fleury*.
Confrontés à cette candidature, la Russie et l’Autriche décident de renoncer au traité de Berlin et d’apporter, en fin de compte, leur soutien à Frédéric-Auguste (traité de Löwenwolde*, 19 août 1733).
Lors de la diète de convocation, les magnats polonais décident d’exclure tout candidat étranger, ce qui favorise Stanislas.
Notes
*ministre des Affaires étrangères : Germain Louis Chauvelin, marquis de Grosbois (1685-1762), garde des Sceaux et ministre des Affaires étrangères de 1727 à 1737
*cardinal de Fleury : André Hercule de Fleury, 1653-1743, précepteur du roi 1715-1726, cardinal en 1726, principal ministre de 1727 à 1743
*traité de Löwenwolde : d’après le nom du principal diplomate russe, Karl Gustav von Löwenwolde (16??-1735)

Élection de Stanislas, puis de Frédéric-Auguste
Stanislas Leszczynski arrive à Varsovie en août 1733 après avoir traversé l’Allemagne (sous l'identité du commis d'un marchand allemand, dont le rôle est tenu par le chevalier d'Andlau).
Il est élu le 12 septembre, mais ses soutiens effectifs (militaires) sont insuffisants pour lui permettre de s’imposer face à l’armée russe qui intervient rapidement ; il quitte Varsovie pour Dantzig ; Frédéric-Auguste se fait élire par ses partisans sous le nom d’Auguste III.

La guerre de succession de Pologne
Le front polonais : le siège de Dantzig
Après la prise de contrôle de Varsovie par l’armée russe, secondée par des troupes saxonnes, le siège de Dantzig, où se sont aussi réfugiés l’ambassadeur de France, le secrétaire Tercier* et le primat de Pologne, débute en mars 1734.
Sur ce théâtre d’opérations, le soutien effectif de la France à Stanislas est limité .
Une petite escadre française amène à Dantzig un corps d’infanterie; mais l’opération, dépourvue de moyens sérieux, échoue ; cet épisode est marqué par la mort au combat du comte de Plélo* (27 mai 1734).
Notes
*Tercier : Jean-Pierre Tercier (1704-1768) : premier secrétaire de l’ambassade de Varsovie en 1733
*comte de Plélo : Louis de Bréhan de Plélo (1699-1734), officier, puis ambassadeur de France au Danemark

La guerre contre l’Autriche
La France intervient de façon plus conséquente contre l’Autriche à qui la guerre est déclarée le 10 octobre* 1733. Peu après, le 25 octobre*, est conclu un traité d'alliance (traité de l'Escurial) entre la France, l'Espagne et la Sardaigne* ; la France obtient aussi la neutralité de l’Angleterre et des Provinces-Unies (convention de La Haye, du 24 novembre 1733). 
La France lance l’offensive en occupant le duché de Lorraine (le duc François III étant très proche de l’empereur Charles VI qui envisage d’en faire son gendre).
Des opérations ont aussi lieu en Rhénanie (prise du fort de Kehl, qui ne relève d'ailleurs pas de l'Autriche, mais de l'Empire ; prise de Philippsbourg, 18 juillet 1734) et en Lombardie (prise de Pavie, de Milan (29 décembre), de Novare ; victoire de Guastalla, le 19 septembre).
L'Espagne intervient dans le royaume de Naples, qui est conquis en mai 1734 (victoire de Bitonto, 25 mai), puis en Sicile. Don Carlos est couronné roi des Deux-Siciles le 3 juillet 1735.
En 1735, l'armée autrichienne du prince Eugène envisage de passer le Rhin et de reprendre la Lorraine ; il reçoit l'appui d'un corps russe (10 000 hommes), mais le projet n'aboutit à rien. Dès janvier 1735, une médiation est tentée par le Royaume-Uni, puis des négociations secrètes ont lieu entre la France et l'Autriche, qui aboutissent aux préliminaires de paix de novembre 1735.
Notes
*1025 octobre : sans doute du calendrier julien
*Sardaigne : le royaume de Sardaigne qui, depuis 1720, associe la Sardaigne au Piémont et à la Savoie

Stanislas Leszczynski en Prusse (juillet 1734- mai 1736)
Le 27 juin 1734, Stanislas réussit à s’enfuir de Dantzig et gagne la Prusse à Marienwerder, sur la rive droite de la Vistule ; la reddition de la ville a lieu quelques jours plus tard (9 juillet 1734). Les Russes emprisonnent Monti, Tercier et le primat de Pologne.
Stanislas bénéficie immédiatement de la protection du roi de Prusse qui lui accorde l’asile à Königsberg, dans des conditions très correctes. Il rencontre à plusieurs reprises le prince héritier, le futur Frédéric II. C’est la cour de Prusse qui lance l’idée d’accorder à Stanislas la Lorraine en compensation de la Pologne (dans une perspective évidemment hostile à l’Autriche).
Pendant qu’il séjourne à Königsberg, des négociations ont lieu entre la France et l’Autriche. En novembre 1735, sont signés les accords préliminaires de paix de Vienne, qui prévoient d’installer Stanislas comme duc de Lorraine. Peu après, Stanislas publie un acte de renonciation à la couronne polonaise.
Notes
*Marienwerder : aujourd'hui Kwidzyn

À suivre



Création : 22 mars 2020
Mise à jour : 8 avril 2020 (guerre de Succession de Pologne)
Révision : 8 avril 2020
Auteur : Jacques Richard
Blog : Sur Frédéric Chopin Questions historiques et biographiques
Page : 356. Stanislas Lesczynski de 1733 à 1736
Lien : https://surfredericchopin.blogspot.com/2020/03/stanislas-lesczynski-de-1733-1736.html







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