L’article d’Emmanuel Langavant
existe ; il est moins piteux que le site, mais pas tellement.
Classement : Chopin chez Emmanuel Langavant
Première partie : Aperçus historiques
(Pologne et relations franco-polonaises)
Deuxième partie : Frédéric Chopin,
questions biographiques
Troisième partie : La nationalité de
Frédéric Chopin, notamment :
Cette présentation de l’article d'Emmanuel Langavant « Chopin – musicien français
» est une suite de la page « Les
travaux d’Emmanuel Langavant sur la nationalité de Chopin ».
Disposant d’abord d’une référence inutilisable, « De la
nationalité de Frédéric Chopin: Revue "Diplômés", n° 153, juin
1990 », j’ai trouvé la référence exacte dans un ouvrage de la musicologue
Danièle
Pistone : « Chopin – musicien français », dans Diplômées, n° 153, juin
1990. Le titre de l'article correspond donc à celui utilisé pour le site.
La revue Diplômées
Quoique de diffusion restreinte, cette publication est
disponible dans certaines BU (cf. notice SUDOC) et à la Bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris.
Il s'agit du bulletin (trimestriel) de l’Association des
Femmes diplômées des Universités, membre de l’International Federation of
University Women.
Créée en 1920, cette association, dont le siège se trouve à
Paris, est actuellement présidée par Evelyne Auzac (Prix Irène Joliot-Curie
2009).
L’article d’Emmanuel Langavant
La comparaison entre la revue et le site montre que c’est
cet article même qui a été mis en ligne, les pages du site reprenant strictement le découpage des pages de la revue. Le transfert du texte a sans doute été
fait par un scannage qui n’a pas été impeccable puisqu’il a
introduit des fautes qui ne se trouvent pas dans le texte original (PADKREWSKI,
BOLURNIQUEL, ainsi que des fautes plus anodines sur les accents), et dont il ne
faut pas tenir compte pour évaluer le texte (mais qui auraient dû et devraient inquiéter les
lecteurs du site). Il semble qu’Emmanuel Langavant n’ait pas eu la possibilité
de corriger la mise en ligne, étant décédé peu après.
En revanche, je maintiens les autres reproches énoncés précédemment :
*présence de fautes d'orthographe rédactionnelles sur les noms de
Marie Wodzinska (WODSINSKA, p. 58), de Lucien Rebatet (REBATTET, p.59), de
Stanislas Leszcynski (LECZINSKI, p. 61), de Justyna Krzyzanowska (KRYZANOWSKA,
p. 60 ; KRYZONOWSKA, p. 61 ; KRYZANOWSKA, p. 63) ;
*non respect des conventions élémentaires de référencement bibliographique ;
*exposition brouillonne et déséquilibrée : le sujet (la nationalité
légale de Chopin) n’occupe qu’une place limitée ;
*utilisation d’un nombre restreint de documents (acte de
baptême, passeport de 1837) alors que l’auteur pouvait avoir connaissance au
minimum de l’acte de naissance (qui ne comporte aucune indication de
nationalité) – de surcroît, ces documents sont analysés très sommairement
;
*référence systématique à l'article 10 du Code civil français de 1804, sans
envisager l’état réel de la législation du duché de Varsovie – et sans parler de l’article 9 qui introduit un élément
de droit du sol ;
*une erreur élémentaire en matière d’histoire du droit :
selon l'auteur, le droit du sol n’apparaîtrait en France qu’en 1945 (p. 63) alors
que la loi de 1889 l’introduit sous forme d'obligation pour
les enfants nés en France d’étrangers nés en France ;
*une erreur élémentaire en matière de droit : l’affirmation
que le mariage des parents de Chopin était régi par le Code civil français de
1804, alors qu’il a eu lieu un an avant la création du duché de Varsovie et deux
ans avant l’introduction dans le duché du Code Napoléon (je cite Emmanuel Langavant : «
l’article 12 déclare : « L’étrangère qui a épousé un Français suivra la
condition de son mari ». De sorte que Justyna KRYZANOWSKA, par son mariage à
Brochow, en 1806, avec Nicolas CHOPIN, changeait ipso facto de nationalité. »).
Cela sans tenir compte du fait qu’en 1806, Brochow faisait partie du royaume de Prusse et que la Prusse était en
guerre contre la France ; il va donc de soi que le droit français s’y
appliquait « ipso facto ».
Je renvoie à la page principale pour les détails.
Conclusions
Il est probable qu’en tant que revue
associative, Diplômées n’a pas de comité de lecture,
mais publie des articles en fonction de la réputation des auteurs. En l’occurrence, il me
semble qu’Emmanuel Langavant a profité de sa position, certainement justifiée,
de juriste de haut niveau, pour faire passer un article qui relève de
l’amateurisme, de la littérature pour jeunes filles en fleur, pour ne pas être
plus dur.
Son dossier, très minime (trois éléments dont deux de faible
valeur), n’inclut que les documents qui vont dans le sens de sa thèse, alors
qu’une recherche de quelques jours seulement m’a permis d’en repérer plusieurs
qui vont à son encontre (bien sûr, en 1990, il n'y avait pas Internet ; mais je suppose qu'il pouvait disposer de bibliothèques juridiques conséquentes).
Lorsque Georges Dumézil écrit sa Sotie nostradamique, il ne
se prend pas au sérieux (à mon avis) en tant que nostradamiste, mais, en se
donnant la contrainte d'interpréter de façon crédible chaque élément d’un
quatrain comportant le nom « Varennes », il mobilise énormément
d'éléments historiques à propos de Louis XVI et de la fuite à
Varennes ; en tout cas, son texte est très intéressant.
Dans le cas d'Emmanuel Langavant, c'est le contraire : il prend au sérieux son hypothèse de la qualité de Français de Chopin, mais fournit un dossier d'une extrême pauvreté, d'une lecture décevante et déprimante. Certains lecteurs et certaines lectrices s'y
sont laissés prendre.
Par exemple Danièle Pistone, qui le qualifie de « démonstration » !
Création : 1° janvier 2013
Mise à jour : 7 mars 2014
Révision : 17 septembre 2020
Mise à jour : 7 mars 2014
Révision : 17 septembre 2020
Auteur
: Jacques Richard
Blog :
Sur Frédéric Chopin Questions historiques et biographiques
Page : 7 L'article d'Emmanuel Langavant sur la nationalité de Chopin
Lien : http://surfredericchopin.blogspot.fr/2013/01/larticle-demmanuel-langavant.html
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