Classement : Chopin chez Emmanuel Langavant
Cette présentation du site « Chopin – musicien français » est une
annexe de la page « Les travaux d’Emmanuel Langavant sur la nationalité de Chopin » (les citations sont en gras).
La page d’accueil
Illustration : portrait de Chopin en plein page
Texte :
« Peu de Français savent qu'ils devraient dire: « CHOPIN,
compositeur français, musicien de la Pologne » et non pas - et la nuance est de
taille - « CHOPIN, musicien polonais ».
C'est ce que M. Emmanuel Langavant, agrégé de droit public,
professeur à la faculté de droit de l'université de Lille 2, démontre au fil de
ces quelques pages.
Copyright © Benoit Musslin - DIAPH16 »
La page « Enfance »
Elle est consacrée à des considérations d’ordres musicologique et
idéologique sur la polonité de Chopin.
Sont cités :
Sont cités :
*pour la polonité : Marie Wodzinska, Frédéric Chopin, Arthur
Rubinstein, un article de la presse polonaise de 1830, Ignacy Paderewski
;
*contre : Antoine Goléa (Roumain), Lucien Rebatet (Français).
L’auteur donne un argument plutôt favorable à la thèse de la
polonité :
« CHOPIN lui-même se déclarait « Mazovien corps et âme » (La
Mazovie est la région environnant Varsovie ) et considérait la Pologne comme sa
patrie. », néanmoins, une des idées sous-jacentes est que les Polonais ont
toujours voulu « s’approprier » Chopin :
« Les Polonais, dés les débuts du
compositeur, ont eu tendance à se l'approprier ».
Dans cet ensemble dénué de tout caractère scientifique
relativement au sujet, l’auteur glisse une remarque sur les parents Chopin
:
« N'oublions pas que si sa mère était Polonaise, son père,
professeur de français établi a Varsovie depuis 1787 était Français, né en
France, et n'ayant jamais songé a renier sa nationalité ».
La page « Origine »
Elle prolonge la précédente.
Sont cités :
*pour la polonité : Marie Landowska
*contre : Amédée Ponceau, Camille Bourniquel, André Coeuroy
Une affirmation de Marie Landowska (« la grande claveciniste ») est
discrédité sans appel : « Nul n'attribuera plus crédit scientifique à son
affabulation, suivant laquelle la grand-mère CHOPIN aurait fauté avec un
Polonais, venu à la suite du Roi Stanislas LECZINSKJ en Lorraine, du nom de
SZOP ... d'où CHOPIN !... ». A voir… (page A propos de Marie Landowska : en fait, elle parle bien de Szop, mais pas du tout d'un adultère ou d'une liaison illégitime).
« Il a fallu un siècle pour pouvoir établir de façon précise et
objectivement irréfutable le problème de la nationalité, ou plutôt des origines
de CHOPIN. Tous les moyens furent mis en œuvre pour brouiller les pistes,
fausser les faits, égarer les recherches en formulant des hypothèses
tendancieuses : on alla jusqu'à publier des correspondances apocryphes. En
dernière analyse, ce n'est ni parce qu'il a une mère Polonaise, ni parce qu'il
est né en Pologne, que CHOPIN est de plein droit un musicien polonais : c'est
un musicien de génie, qui utilise le folklore ( 6 ).
Inutile de multiplier les citations... On aura compris qu'au-delà
de leur même communion dans le culte de CHOPIN, existe en France et en Pologne
une pomme de discorde : la nationalité du compositeur, que doit tenter de
résoudre le juriste. »
Sur ce, malgré la formule « Inutile de multiplier les citations...
», on a droit à un tour gratuit autour de l’idée d’un « partage », que
l’auteur réfute :
*pour le partage : Larousse de la musique 1957, François-René
Tranchefort,
*contre : Alfred Cortot.
La page « Ascendance »
Elle est consacrée aux ancêtres paternels de Chopin, y compris Nicolas Chopin. Est donné le détail de leurs déplacements du Dauphiné à la
Lorraine, ce qui n’a rien à voir avec le sujet.
La seule chose intéressante, insuffisamment analysée, c’est les
circonstances de la redécouverte du lieu de naissance de Nicolas Chopin au
début des années 1920 (l’auteur indique que cela est dû à la restitution « par
l’URSS à la Pologne reconstituée » de « nombreux dossiers » parmi lesquels « se
trouvait celui des états de service dans la fonction publique polonaise (
Enseignement ), de Nicolas » (sur ce point voir la page Le dossier professionnel de Nicolas Chopin).
Vient ensuite une « Généalogie » de Chopin, en réalité, la lignée
paternelle depuis le XVIIème, où apparaît tout de même la « rapportée » Justyna
Krzyzanowska.
La page « Famille »
L’auteur donne quelques citations (Cortot reprenant Landowska,
Louis Aguettant) concernant les motifs supposés du départ de Nicolas Chopin
pour la Pologne, puis utilise la thèse de Ladaique et explique les liens entre
Marainville et la Pologne : achat du château par « le Comte Jean-Michel PAC,
qui y menait grand train. Il confia l'administration du personnel a François
CHOPIN, nommé Syndic de la Communauté. »
Puis, « comme l'a écrit GAVOTY : « Habitué a vivre en milieu polonais - lequel parlait français - peu tenté par l'héritage du métier paternel, rendu ambitieux par le succès de ses études classiques, il suivit tout naturellement le couple WEYDLICH quand celui-ci, aux approches de la révolution française, regagna la Pologne » ( 15 ). ».
Puis, « comme l'a écrit GAVOTY : « Habitué a vivre en milieu polonais - lequel parlait français - peu tenté par l'héritage du métier paternel, rendu ambitieux par le succès de ses études classiques, il suivit tout naturellement le couple WEYDLICH quand celui-ci, aux approches de la révolution française, regagna la Pologne » ( 15 ). ».
D’où sort le « couple Weydlich » : mystère et boule de gomme ! En réalité, Adam Weydlich est le secrétaire-régisseur de Michel Pac ; François Chopin est bien syndic de Marainville, mais n'a aucune responsabilité par rapport au château.
Il retrace ensuite la carrière de Nicolas Chopin en Pologne et
finit par :
« Il a manifesté par deux fois son intention de retour en France,
mais sans y donner suite. Mais il importe de relever que Nicolas CHOPIN, lors
de sa rencontre avec son fils à Carlsbad en 1835, est inscrit au registre de
police relatif aux Étrangers comme Français, qu'il n'a jamais renié sa
nationalité, ni demandé sa naturalisation comme Polonais. »
Un élément concret, mais donné sans référence. Cet épisode est évoqué par Camille Bourniquel, qui indique, sans référence, dans son livre sur Chopin (p. 20) :
« […] lors de la dernière rencontre entre Frédéric et
ses parents qui eut lieu à Carlsbad, en 1835, le registre de police relatif aux
étrangers porte pour Nicolas la mention : „Professeur, né à Nancy, vient
de Varsovie”. » Selon Bourniquel, il n'y a donc pas de mention de nationalité française, seulement d'un lieu de naissance (inexact).
Remarquer l’aspect moralisateur qui assimile une demande de
naturalisation à un « reniement ».
Commence alors l’étude du problème de la nationalité qui se
poursuit sur la page ainsi intitulée.
La page « Nationalité »
Il commence par des considérations générales : le caractère
personnel du statut national ; la différence entre droit du sang et droit du
sol.
Puis : « Autrefois, dans le Code Napoléon de 1804. seule comptait
l'acquisition par le sang, car le « jus soli » ne sera reconnu qu'à l'époque
récente dans notre Droit ( 1945 ). »
Il passe ensuite du passeport de 1837 (avec la mention « issu de
parents français ») à l’acte de baptême (mention « gali »= « français »),
notant que cette remarque ne se trouve pas dans les actes de baptême des filles
de Nicolas Chopin (sous-entendu : il n'accordait d'importance qu'à l'enfant mâle).
Il ajoute ensuite : « La nationalité de la mère importe peu,
et ce d'autant plus que l'article 12 déclare : « L'étrangère qui a épouse un
Français suivra la condition de son mari », de sorte que Justyna KRYZANOWSKA.
par son mariage à Brochow, en 1806 avec Nicolas CHOPIN, changeait ipso facto de
nationalité. Frédéric est donc bien issu de deux parents français. »
Il croit que le mariage a eu lieu sous les auspices du Code
Napoléon ! En réalité, en 1806, Brochow est régie par la loi prussienne (Allgemeines Landrecht).
« Mais, n'y avait-il pas lieu à double nationalité, du fait de la
naissance de CHOPIN sur le territoire polonais ? Non, puisque, nous l'avons
dit, le « jus soli » n'est pas reconnu à l'époque, et que, de surcroît, le
Droit qui s'applique au Grand-Duché de Varsovie où résidait Nicolas, n'est
autre que le Code civil français ! »
Il retrace alors les péripéties de la création du « grand-duché de
Varsovie ». Le moins qu’on puisse dire est que c’est un véritable fouillis. Il
ne remarque même pas la contradiction entre ses propres données : la date du
mariage en 1806 et la création du duché en 1807 !
La page « Code civil »
Il évoque la création du Royaume du Congrès, mais indique que cela
n’a aucune importance pour Chopin, puisque celui-ci est né avant (c'est inepte : il suffit que la législation sur le sujet change pour que les statuts antérieurs puissent se trouver révisés).
« Ainsi, de quelque côte que l'on se tourne - France ou Pologne -,
seul s'appliquait le Code civil.
En France, il accordait a la seule filiation un effet attributif
de nationalité : en Pologne, il n'accordait aucun effet de nationalité à la
naissance sur le sol.
Peu de Français savent qu'ils devraient dire : « CHOPIN,
compositeur français, musicien de la Pologne » et non pas - et la nuance est de
taille ! - « CHOPIN, musicien polonais. »
Certes, sa terre natale a été une passion pour CHOPIN, qui céda
volontiers à la sympathie que Paris éprouvait alors pour tout émigré victime de
la persécution tsariste, la « Polonite », comme on disait alors.
Il reste, comme on l'a écrit, que « CHOPIN issu de l'alliance de
deux races, eut toujours conscience de n'être qu'un déraciné, qui parcourait à
l'envers le chemin jadis accompli par son père.
Emmanuel LANGAVANT
agrégé de Droit public
Professeur à la Faculté de Droit
de l’université de Lille II »
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Création : 1° janvier 2013
Création : 1° janvier 2013
Mise à jour : 7 mars 2014
Révision : 4 septembre 2017
Révision : 4 septembre 2017
Auteur
: Jacques Richard
Blog :
Sur Frédéric Chopin Questions historiques et biographiques
Page : 6 Le site d'Emmanuel Langavant sur la nationalité de Chopin
Lien : http://surfredericchopin.blogspot.fr/2013/01/le-site-demmanuel-langavant-analyse.html
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