Quelques citations du livre de Franz Liszt Frédéric Chopin (1852)
Classement : Ecrits sur Chopin (Liszt)
Ceci est la suite des pages consacrées au livre de Franz
Liszt Frédéric Chopin, publié en
1852 :
On trouvera ci-dessous un certain nombre de citations, référencées par le chapitre et la pagination de l’édition Buchet-Chastel de 1977, annotées et éventuellement commentées.
Les titres des chapitres du livre de Liszt
1) Caractère général des œuvres de Chopin (p. 75)
2) Polonaises (p. 93)
3) Mazoures (p. 121)
4) Virtuosité de Chopin (p. 145)
5) Individualité de Chopin (p. 169)
6) Jeunesse de Chopin (p. 203)
7) Lélia (p. 231)
8) Derniers temps, derniers instants (p. 273)
[Conclusion (p. 277)]
Citations
Sommaire
Points de vue de Liszt
Eléments de la biographie de Chopin
Chopin et la France
Chopin et la Pologne
Musique, art
Religion, politique
Points de vue de Liszt
* Chapitre 2, page 105 : l’ancienne Pologne
« Lorsque nous nous sommes
trouvés dans la patrie de Chopin, dont le souvenir nous accompagnait comme un
guide qui excite l’intérêt, il nous a été donné de rencontrer quelques-unes de
ces individualités qui deviennent partout plus rares de jour en jour, tant la civilisation
européenne, si elle ne modifie pas le fond des caractères nationaux, du moins
efface et lime leurs aspérités et leurs formes extérieures […] »
* Chapitre 2, page 107 :
« Le sentiment inspirateur
de Chopin ne se révèle tout entier que lorsqu’on a été dans son pays, qu’on y a vu l’ombre laissée par les siècles écoulés, qu’on en a suivi les contours
grandissants comme ceux du soir […] »
Eléments de la biographie de Chopin
Chapitre 5, page 182 : portrait
« La finesse et la transparence de son teint
séduisaient l’œil, ses cheveux blonds étaient soyeux, son nez légèrement
recourbé, ses allures distinguées et ses manières marquées de tant
d’aristocratie, qu’involontairement on le traitait en prince. »
Chapitre 5, page 196 : liens familiaux
« En se retirant, ainsi que
nous l’avons dit, du tournant de la société, Chopin reportait ses sollicitudes
et ses affections dans le rayon de sa famille et des connaissances de sa
jeunesse. Il conserva avec eux, sans interruption, des rapports fréquents,
qu’il entretenait avec un grand soin. Sa sœur Louise lui était surtout chère,
et une certaine ressemblance dans la nature de leur esprit et la pente de leurs
sentiments les a rapprochés plus particulièrement encore. Elle fit plusieurs
fois le voyage de Varsovie à Paris pour le voir, et en dernier lieu elle vint y
passer les trois derniers mois de la vie de son frère, pour l’entourer de ses
soins dévoués. »
Chapitre 6, page 203 : l'année de naissance de Chopin
« Chopin est né à Zelazowa-Wola, près de Varsovie, en
1810. Par un hasard rare chez les enfants, il paraît que dans ses premières
années il ne gardait pas le souvenir de son âge, et que la date de sa naissance
ne fut fixée dans sa mémoire que par une montre que lui donna Mme Catalani, en
1820, avec cette inscription : Madame Catalani, à Frédéric Chopin,
âgé de dix ans. Le pressentiment de l’artiste donna peut-être à l’enfant la
prescience de son avenir ! »
Chapitre 6, page 205 : études secondaires
« Il fut placé assez jeune
dans un des premiers collèges de Varsovie, grâce à la généreuse et intelligente
protection que le prince Antoine Radziwill* accorda toujours aux arts et aux
jeunes talents […] En subvenant aux moyens très restreints de la famille de
Chopin, le prince fit à celui-ci l’inappréciable don d’une belle éducation,
dont aucune partie ne resta négligée. Depuis son entrée au collège, jusqu’à
l’achèvement complet de ses études, ce fut toujours le prince, […], qui paya sa
pension par l’entremise d’un ami, M. Antoine Korzuchowski*, lequel depuis cette
époque garda avec Chopin jusqu’à ses derniers jours, les relations d’une
constante amitié. »
Notes
Notes
*Antoine Radziwill : (Antoni Henryk Radziwiłł, 1775-1833), membre d’une famille de
magnats polonais, époux d’une nièce de Frédéric II (Louise de Prusse,
1770-1836), gouverneur du Grand-duché de Posen de 1815 à 1831, représentant en
Pologne l’opinion prussophile ; par ailleurs compositeur amateur
honorable ; Chopin, plusieurs fois invité, séjourne à deux
reprises à Antonin (1827 et 1829)
*Antoine Korzuchowski : Niecks
indique qu’il s’agirait plutôt d’Adam Kozuchowski (personnalité qui, du reste,
n’apparaît pas tellement dans les relations de Chopin. Voir l’article d’Irène
Poniatowska, « The Polish Reception of Chopin’s Biography by Liszt »,
dans Halina Goldberg (éd.), The Age of
Chopin, Indiana University Press, 2004, p. 268.
Commentaire
Commentaire
Liszt accorde à Antoine Radziwill un rôle dans l’éducation
de Chopin qui n’est pas fondé ; selon Prod’homme (dans la préface de
l’édition Buchet-Chastel), il s’agit d’une « interpolation » due à l'amie de Liszt, Mme de Sayn-Wittgenstein. Curieusement, Liszt semble ignorer que Nicolas Chopin
était professeur au lycée de Varsovie (« un des premiers collèges de la
ville » ?).
Chapitre 6, pages 210-211 : premier amour
« C’est vers ces premiers
temps de sa jeunesse que remonte l’attachement qu’il ressentit pour une jeune
fille qui ne cessa jamais de lui porter un sentiment imprégné d’un pieux
hommage. La tempête qui, dans un des plis de ses rafales, emporta Chopin loin
de son pays, comme un oiseau rêveur et distrait surpris sur la branche d’un
arbre étranger, rompit ce premier amour et déshérita l’exilé d’une épouse dévouée
et fidèle, en même temps que d’une patrie. Il ne rencontra plus le bonheur
qu’il avait rêvé avec elle, en rencontrant la gloire à laquelle il n’avait pas
encore songé.
[…] Inopinément séparée de
Chopin, cette jeune fille fut fidèle à sa mémoire, à tout ce qui restait de
lui. Elle entoura de sa filiale amitié ses parents, et le père de Chopin ne
voulut pas que le portrait qu’elle en avait dessiné dans des jours d’espoir,
soit jamais remplacé, chez lui, par aucun autre, fût-il dû à un pinceau plus
expérimenté. Bien des années après, nous avons vu les joues pâles de cette
femme attristée, se colorer lentement comme rougirait l’albâtre devant une
lueur dévoilée, lorsqu’en contemplant ce portrait, son regard rencontrait le
regard paternel. »
Commentaire
Commentaire
Ce passage n’est pas très clair ; Liszt semble évoquer
plusieurs « amours » de Chopin.
Chapitre 6, page 225 : le départ pour Vienne puis
pour Paris ; le passeport de 1831
« Lorsqu’il eut terminé ses
années de collège et ses études d’harmonie avec le professeur Joseph Elsner*,
[…], ses parents voulurent le faire voyager pour lui faire connaître les belles
exécutions des grandes œuvres. A cet effet, il fit de courts séjours dans
plusieurs villes de l’Allemagne*. En 1830, il avait quitté Varsovie pour une
des ces excursions momentanées, lorsque éclata la révolution du 29 novembre.
Obligé de rester à Vienne, il s’y fit entendre dans quelques concerts ;
mais […] le jeune artiste n’y produisit pas toute la sensation à laquelle il
avait droit de s’attendre. Il quitta Vienne dans le dessein de se rendre à
Londres ; mais c’est d’abord à Paris qu’il vint, avec le projet de ne s’y
arrêter que peu de temps. Sur son passeport, visé pour l’Angleterre, il avait
fait ajouter : Passant par Paris. Ce mot renfermait son avenir. Longues
années après, lorsqu’il semblait plus qu’acclimaté, naturalisé en France, il
disait encore en riant : « Je ne suis ici qu’en passant. ». »
Notes
Notes
*Joseph Elsner (Józef
Elsner, 1769-1854), compositeur polonais d’origine allemande (Silésie), directeur
du conservatoire de Varsovie à l’époque où Chopin y est étudiant (1826-1829)
*Allemagne : Chopin est allé à Berlin (Prusse) en 1828
et est passé par Breslau (Prusse) et Dresde (Saxe), au cours de ses voyages
vers Vienne (1829 et 1830)
Commentaire
Commentaire
L’évocation du passeport utilisé au départ de Vienne (1831)
a été réutilisée par la suite, notamment par Antoine Wodzinski dans Les Trois Romans de Frédéric Chopin
(1886).
Chopin et la France
Chapitre 5, page 197 : Chopin et la langue française ;
l’origine française de Chopin
« Il possédait très bien le
français, comme les Slaves en général, et vu son origine française, il lui
avait été enseigné avec un soin particulier. Mais il s’en accommodait mal, lui
reprochant d’être peu sonore à l’oreille et d’un génie froid. Cette manière de
le juger est d’ailleurs assez répandue parmi les Polonais, qui s’en servent
avec une grande facilité, le parlent beaucoup entre eux, souvent mieux que leur
propre langue, et se plaignent cependant à ceux qui ne la connaissent pas, de
ne pouvoir rendre dans un autre idiome que le leur, les nuances éthérées et les
chatoiements de la pensée. »
Commentaire
Commentaire
Liszt parle évidememnt des aristocrates polonais ; par
ailleurs, cette notation sur l’« origine française » est
exceptionnelle dans le livre de Liszt (mais pour lui, cela relevait peut-être
de l’évidence).
Chopin et la Pologne
Chapitre 1, page 85 : la Marche funèbre, musique nationale
« Pourrions-nous ne pas parler de la Marche funèbre intercalée dans sa
première sonate, qui a été orchestrée et exécutée pour la première fois à la
cérémonie de ses obsèques ? […] Nous entendions dire un jour à un jeune
homme de son pays : « Ces pages n’auraient pu être écrites que par un
Polonais ! » En effet, tout ce que ce cortège d’une nation en deuil,
pleurant sa propre mort, aurait de solennel et de déchirant, se retrouve dans
le glas funéraire qui semble ici l’escorter [l’évocation se prolonge jusqu’à la
page 87] »
Commentaire
Commentaire
Cf. Marie-Paule Rambeau, Chopin :
*page 290 : « Un soir, chez les Plater, il soutint
devant Liszt et Hiller qu’il fallait être Polonais pour bien interprégter les
Mazurkas. On le mit au défi. Ils jouèrent tous les trois à tour de rôle la
fameurse Mazurka « La Pologne n’est pas encore morte » […]. Chopin
clôtura ce tounoir improvisé dont il sortit vainqueur, les deux autres
reconnaisant que lui seul avait su restituer l’essence du Mazur. »
[référence : Niecks, volume 1, p. 256]
*page 341 : « Même remarque faite à Marie Roubaud
de Cournand : Il répétait souvent que les Français ne comprennent
pas ses Mazurkas, et qu’il fallait être polonais pour en sentir la finesse du
rythme national et pour rendre la couleur populaire. » [Ganche, Dans le
souvenir de Frédéric Chopin, p. 86]
Chapitre 2, page 107 : patrie
« A travers les souvenirs
qui ont entouré son enfance, mieux encore, sans doute, qu’à travers l’histoire
et la poésie de sa patrie, il a trouvé, par induction, le secret de ses anciens
prestiges, pour les faire sortir de leur oubli et les douer dans ses chants
d’une éternelle jeunesse. […] Le sentiment inspirateur de Chopin ne se révèle
tout entier que lorsqu’on a été dans son pays, qu’on y vu l’ombre laissée par
les siècles écoulés, qu’on en a suivi les contours grandissants comme ceux du
soir […] »
Chapitre 5, page 186 : patriotisme et politique
« Son patriotisme se révéla
dans la direction que prit son talent, dans le choix de ses amitiés, dans ses
préférences pour ses élèves, dans les services fréquents et considérables qu’il
aimait à rendre à ses compatriotes ; mais nous ne nous souvenons pas qu’il
prît plaisir à exprimer ses sentiments là-dessus. S’il s’entretenait
quelquefois sur les idées politiques si constamment discutées en France, si
vivement attaquées, si chaudement défendues, c’était plutôt pour signaler ce
qu’il y trouvait de faux et d’erroné, que pour en faire valoir d’autres. »
Chapitre 6, page 216 : artiste national polonais
« Et comme il s’est vu
maintes fois qu’un poète ou un artiste arrive qui résume en lui le sens poétique
d’un peuple ou d’une époque, et représente dans ses création, d’une manière
absolue, les types qu’ils poursuivent et voudraient réaliser, Chopin fut ce
poète pour son pays et pour l’époque où il y naquit. Il résuma dans son
imagination, il représenta par son talent le sentiment poétique, alors le plus
répandu et le plus inhérent à sa nation. La Pologne eut bien des
chantres ; elle en a qui prennent rang et place parmi les premiers poètes
du monde. […] Mais Chopin, différant d’eux en ce qu’il n’en formait pas un
dessein prémédité, les surpassa peut-être en originalité. Il n’a pas voulu, n’a
pas cherché ce résultat ; il ne se créa pas l’idéal a priori. Il se
souvient de ses gloires patriotiques sans parti pris de se transporter dans le
passé ; il comprit et chanta les amours et les larmes contemporaines sans
les analyser par avance. Il ne s’étudia ni ne s’ingénia à être un musicien
national. Il est possible qu’il se fût étonné de s’entendre ainsi appeler. […]
Sans y prétendre, il rassembla en faisceaux lumineux, des impressions
confusément ressenties par tous dans sa patrie, fragmentairement disséminées
dans les cœurs, et vaguement entrevues par quelques-uns. N’est-ce pas à ce don
de reproduire dans une formule poétique qui séduit les imaginations de tous les
pays, les contours indéfinis des sentiments épars, mais souvent rencontrés
parmi leurs compatriotes, que se reconnaissent les artistes
nationaux ? »
Chapitre 6, page 227 : Chopin et les Polonais de
Paris et de Pologne
« Tous ses compatriotes qui
se trouvaient alors à Paris lui firent l’accueil le plus affectueusement
empressé ; il fréquenta avec intimité la maison du prince Czartoryski, de
la comtesse Plater, de Mme de Komar, de ses filles Mme la princesse de Beauvau
et Mme la comtesse Delphine Potocka. […]
Il voyait beaucoup de jeunes gens
polonais : Fontana, Orda qui […] fut tué en Algérie à vingt ans ; les
comtes Plater, Grzymala, Ostrowski, Szembeck, le prince Casimir Lubomirski,
etc. Les familles polonaises qui dans la suite arrivèrent à Paris, s’empressant
à faire sa connaissance, il continua toujours à fréquenter de préférence un
cercle composé en grande partie de ses compatriotes. Par leur intermédiaire il
resta non seulement au courant de tout ce qui se passait dans sa patrie, mais
dans une sorte de correspondance musicale avec elle. Il aimait à ce qu’on lui
montrât les airs, les chansons nouvelles qu’en rapportaient ceux qui venaient
visiter Paris ; et lorsque les paroles de ces airs lui plaisaient, il y
ajoutait souvent une mélodie qui se popularisait rapidement dans son pays, sans
que le nom de leur auteur fût toujours connu. […] Nous avons entendu en Pologne
quelques unes des mélodies qui lui sont attribuées et qui seraient vraiment dignes
de lui ; mais qui oserait maintenant faire un triage incertain entre les
inspirations du poète et de son peuple ? »
Chapitre 8, page 274 : patrie polonaise
Chopin « a expiré en
s’éteignant lentement dans ses propres flammes : sa vie, en dehors des événements
publics, fut comme une chose incorporelle, dont nous ne trouvons la révélation
que dans les traces qu’ont laissées ses chants ; il a terminé ses jours
sur une terre étrangère dont il ne se fit jamais une patrie adoptive, fidèle à
l’éternel veuvage de la sienne : poète à l’âme endolorie, pleine de
replis, de réticences et d’ennuis chagrins. »
Musique, art
Chapitre 5, page 188 : l’engagement pour le romantisme
« Dans un seul cas, Chopin
se départit de son silence prémédité et de sa neutralité accoutumée. Il rompit
sa réserve dans la cause de l’art, la seule sur laquelle il n’abdiqua dans
aucune circonstance l’énoncé explicite de son jugement, et sur laquelle il
s’appliqua avec persistance à étendre l’action de son influence et de ses
vouloirs. […] Pendant quelques années il mit une ardeur passionnée dans ses
plaidoyers ; plus tard, le triomphe de ses idées ayant diminué l’intérêt
de son rôle, il ne chercha pas d’autre occasion pour se placer derechef à la
tête d’une bannière quelconque. En cette occurrence unique, où il prit rang
dans un conflit de parti, il fit preuve de convictions absolues, tenaces et
inflexibles, comme toutes celles qui, en étant vives, se font rarement jour.
En 1832, peu après son arrivée à
Paris, en musique comme en littérature, une nouvelle école se formait, et de
jeunes talents se produisaient, qui secouaient avec éclat le joug des
aniciennes formules. […] Le romantisme
fut à l’ordre du jour, et l’on combattit avec acharnement pour ou contre. […]
Pendant les quelques années que dura cette sorte de campagne du romantisme,
d’où sortirent des coups d’essi qui furent des coups de maître, Chopin resta
invariable dans ses prédilections comme dans ses répulsions. »
Chapitre 6, page 205 : début des études musicales ;
Bach
« La musique lui fut
enseignée de bonne heure. A neuf ans il commença à l’apprendre, et fut bientôt
confié à un disciple passionné de Sébastien Bach, Ziwna*, qui dirigea ses
études, durant de longues années, selon les errements* de l’enseignement le
plus classique. »
Notes
Notes
* Ziwna : Adalbert Ziwny (Wojciech Żywny/Vojtěch Živný, 1756-1842) : musicien polonais
d’origine tchèque, premier professeur de Chopin, effectivement amateur de Bach
*errements : le mot n’a peut-être pas ici de sens
péjoratif et signifie simplement « procédures » (?)
Chapitre 6, page 222 : Beethoven, Schubert
« Quelque admiration qu’il
eût pour les œuvres de Beethoven, certaines parties lui en paraissaient trop rudement
taillées, leur structure était trop athlétique pour qu’il s’y complût […]
Malgré le charme qu’il
reconnaissait à quelques-unes des mélodies de Schubert, il n’écoutait pas
volontiers celles dont les contours étaient trop aigus pour son oreille, où le
sentiment est comme dénudé, où l’on sent pour ainsi dire, palpiter la chair et craquer
les os sous l’étreinte de la douleur. »
Religion, politique
Chapitre 5, page 186 : patriotisme et politique
« S’il s’entretenait
quelquefois sur les idées politiques si constamment discutées en France, si
vivement attaquées, si chaudement défendues, c’était plutôt pour signaler ce
qu’il y trouvait de faux et d’erroné, que pour en faire valoir d’autres. Amené
à des rapports continus avec quelques-uns des hommes politiques qui ont le plus
marqué de nos jours, il sut borner entre eux et lui les relations à une
bienveillance individuelle, tout à fait indépendantes de la conformité des
opinions.
La démocratie représentait à ses
yeux une agglomération d’éléments trop hétérogènes, trop tourmentés, d’une trop
sauvage puissance, pour lui être sympathique. Il y a plus de vingt ans que
l’avènement des questions sociales fut comparé à une nouvelle invasion de
barbares. Chopin était particulièrement et péniblement frappé de ce que cette
assimilation avait de terrible ; il désespérait d’obtenir des Attilas
modernes le salut de Rome ; de préserver de leurs destructions et
dévastations l’art, ses monuments, ses accoutumances, la civilisation en un
mot, la vie élégante, paresseuse et raffinée que chanta Horace. »
Chapitre 5, page 188 : catholicisme
« Sincèrement religieux, et
attaché au catholicisme, Chopin n’abordait jamais ce sujet, gardant ses
croyances sans les témoigner par aucun apparat. »
Création : 21 décembre 2013
Mise à jour : 5 novembre 2014
Révision : 29 juillet 2017
Auteur
: Jacques Richard
Blog :
Sur Frédéric Chopin Questions historiques et biographiques
Page : 142 Franz Liszt 4 Chopin : citations
Lien : http://surfredericchopin.blogspot.fr/2013/12/liszt-4-chopin-citations.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire