Classement : Frédéric Skarbek
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Dans l’édition de 1897 de Dzieje Ksiȩstwa Warszawskiego (ouvrage à la Bibliothèque polonaise de Paris, cote 18902
ou FN 41, cf. bibliographie), on trouve une assez longue notice biographique de Piotr
Chmielowski sur Frédéric Skarbek (pages 5 à 9) .
Piotr Chmielowski (1848-1904) est une personnalité polonaise
notable de la fin du XIXème siècle, philosophe, critique littéraire et
historien de la littérature (cf. notice Wikipédia en
anglais).
Analyses
Texte polonais
Traduction de la notice
« Frédéric comte Skarbek s’est distingué par la variété de son
talent ; économiste par sa formation professionnelle, il a cultivé avec
passion la belle littérature, vers et prose, traduit Anacréon, écrit des
feuilletons, des nouvelles, des récits humoristiques, sociaux et historiques,
des comédies et de courtes pièces, et sur la fin de sa vie s’est intéressé à
l’histoire, [révélant par l’ensemble de ce qu’il publiait (?)] un homme instruit,
un bon écrivain et un citoyen intelligent.
Né en 1792 à Torun, il y passa ses six premières années dans
la maison de son grand-père*, puis fut élevé dans la maison de ses parents à Izbica
(en Cujavie), ensuite à Varsovie et Zelazona Wola près de Sochaczew, où il eut
pour précepteur Nicolas Chopin, père du grand compositeur. A partir de 1805, il
reçut son instruction au Lycée de Varsovie, récemment ouvert*, [période] à la
fin de laquelle en 1808, il lut en public ses premiers vers. Il
étudia les sciences supérieures à Paris, au Collège de France, se consacrant principalement
à l’économie politique. Après son retour au pays, il entra au service du
gouvernement du Duché de Varsovie, avec lequel se formèrent ses plus chères et profondes impressions. En
1814, il se fit connaître du public par le discours plein d’émotion et de
sympathie lors du retour à Lowicz de la dépouille du prince Jozef Poniatowski*. En 1816, il publia une traduction
de chants d’Anacréon, ainsi qu'un ouvrage de [Charles] Ganilh*, « Le
revenu public ». Il commença à cette époque à écrire, sous le pseudonyme
d’Agapit Liziwicz des feuilletons satiriques pour Pamiętnik Warszawski [Chronique de Varsovie]*, y intervenant comme défenseur des idées
libérales.
En 1818, nommé professeur d’économie politique et de sciences administratives à l’université récemment créée à
Varsovie*,
il remplit ces tâches avec une grande utilité pour ses auditeurs jusqu’à la
fermeture de l’institution en 1831. Il publia alors comme manuel pour les
étudiants l’ouvrage en quatre tomes intitulé Gospodarstwo narodowe [L’économie nationale] (1820 et 1821), et fit [ultérieurement] connaître ses
opinions économiques à l’Europe en publiant sa Théorie des richesses sociales (Paris,
1829).
A côté de ses cours [et activités] scientifiques, en plus de la visite des prisons
étrangères, dans le but de préparer leur réforme dans le pays, Skarbek continuait
de pratiquer les belles lettres, prenant pour modèle les humoristes anglais Sterne et Fielding. Son premier récit intitulé Chwila wesołości [Un
moment de gaieté] (1822) évoque assez peu les Anglais, mais les suivants, Podróż
bez celu [Le voyage sans but] et « Pan Antoni » [Monsieur Antoine], attestent bien l’influence des auteurs mentionnés. De l’humour, il passa aux
tableaux sociaux et son récit intitulé Pan Starosta [Monsieur le
Staroste] (1826) est à juste titre reconnu comme le meilleur de tous dans ce
genre, ainsi que l’a écrit Kraszewski*. Par contre, ses deux récits historiques, influencés par Walter Scott, Tarło et Damian Ruszczyc, n’ont pas de
grands mérites. En 1829, il se tourna vers l’écriture dramatique et, en deux
ans, écrivit six pièces pour le Théâtre des Variétés*.
Après 1831, assumant l’une après l’autre différentes hautes
fonctions dans le Royaume, Skarbek sut toujours préserver sa dignité
personnelle et, autant qu’il put, contribuer au bien du pays, par exemple par
l’amélioration des prisons et hôpitaux, [ou] par l’installation de caisses d’assurance. En 1858, il quitta le
service de l’Etat et séjourna tantôt à la campagne, tantôt à Varsovie, où il
mourut le 25 septembre 1866.
L’activité littéraire et scientifique de cet écrivain ne s’interrompit
pas dans la seconde période de sa vie, bien qu’elle n’ait pas été alors aussi intense
que précédemment. Dans le domaine des belles lettres, il publia Życie i przypadki Faustyna Feliksa na
Dodoszach Dodosińskiego [La vie et les aventures de Faustin Félix Dodosinski de Dodoszy] (1838), Pamiętniki Seglasa [Mémoires de Seglas] (1845), Powiastki
polskie [Contes polonais] (1861), Olim [Autrefois] (1866) et un recueil de ses
plus importantes œuvres dramatiques, intitulé Théâtre de Frédéric comte
Skarbek (1847, deux tomes). Dans le domaine des sciences sociales, il
publia, en polonais Ogólne
zasady nauki gospodarstwa narodowego [Fondements généraux de l’économie
politique] (1859), et, en français, Idées générales sur la législation
pénale (1848) et Essai de morale civique (1861).
Durant les dernières années, il s’occupa à des travaux
historiques, en vue desquels il avait toute sa vie réuni des matériaux. En 1860,
il publia Dzieje Księstwa Warszawskiego [Histoire du duché
de Varsovie], et [à sa mort] laissa en manuscrits Dzieje
Królestwa polskiego [Histoire du Royaume de Pologne], avant 1831 et après cette date, ainsi que Pamiȩtniki [Mémoires]. Ces travaux furent publiées en
même temps qu’une deuxième édition de Histoire du duché de Varsovie dix ans après la mort de leur auteur (Poznan, 1876-1878).
Le plus remarquable des travaux historiques de Skarbek est
l’Histoire du duché de Varsovie, la seule, du reste, que notre
littérature historique ait jusqu’à présent produite. Elle a un caractère essentiel
de mémoires, puisque l’auteur a pu très souvent puiser dans ses impressions et
souvenirs personnels, ne négligeant évidemment pas de se servir de documents qui
lui étaient accessibles. Il fut favorisé (?) dans ces remémorations, parce que,
selon lui, « l’histoire des quelques années d’existence du Duché est un exemple
rare dans l’histoire humaine de dévouement civique général, porté avec un tel
courage, que peut-être on peut retrouver quelque chose de semblable dans les
relations familiales entre des enfants et des parents vertueux (?) ». Il en
fit avec amour et émotion un tableau dans son livre, ne ménageant pas du
reste les remarques critiques que son intelligence lucide lui imposait.
Vu le manque d’ouvrages pouvant fournir des informations sur
les destinées du pays au début de notre siècle et vu la qualité du livre de
Skarbek, nous estimons que la présente édition est éminemment souhaitable
et utile. »
Notes
*la maison de son grand-père (Jakub Fenger) : le palais Fenger, encore existant (notice en polonais)
*Lycée de Varsovie (Liceum Warszawskie) : créé en 1804 par l'autorité prussienne alors en place à Varsovie (notice en anglais)
*Jozef Poniatowski (1763-1813) : rallié à Napoléon en 1806, devenu maréchal d'Empire, mort à la bataille de Leipzig en 1813 ; Łowicz est une commune de l'actuelle voïvodie de Łodz
*Charles Ganilh (1758-1836) : économiste français (cf. notice Wikipédia)
*Lycée de Varsovie (Liceum Warszawskie) : créé en 1804 par l'autorité prussienne alors en place à Varsovie (notice en anglais)
*Jozef Poniatowski (1763-1813) : rallié à Napoléon en 1806, devenu maréchal d'Empire, mort à la bataille de Leipzig en 1813 ; Łowicz est une commune de l'actuelle voïvodie de Łodz
*Charles Ganilh (1758-1836) : économiste français (cf. notice Wikipédia)
* Pamiętnik Warszawski : revue scientifique et littéraire publiée
par Félix Bentkowski (1781-1852) (cf. notice en polonais)
*université de Varsovie : créée en 1816
*université de Varsovie : créée en 1816
*Kraszewski : cf. notice en polonais (plusieurs
possibilités, compte tenu des dates)
*en polonais : Teatr
Rozmaitości
Analyses
1) Historiographie de la famille Chopin
Une phrase intéressante est celle où il écrit que « [Skarbek]
eut pour précepteur Nicolas Chopin, père du grand compositeur » [« guwernerem jego był Mikolaj Chopin, ojciec
wiełkiego kompozytora »] montre qu’en 1897, le lien de filiation
entre Frédéric et Nicolas Chopin est connu ; Piotr Chmielowski n’indique
pas que Nicolas Chopin soit d’origine française, mais sa notice évoque les Mémoires
de Frédéric Skarbek, livre dans lequel cette origine est clairement énoncée.
2) Biographie de Frédéric Skarbek
*En ce qui concerne la date de décès : P. Chmielowski
donne la date du 25 septembre 1866
3) Le patriotisme de Frédéric Skarbek
On remarque que Piotr Chmielowski passe sous silence les
événements de 1831 et évoque les fonctions occupées par Frédéric Skarbek par la suite sans donner de détails ; l’essentiel est qu’il
« a toujours su conserver sa dignité personnelle et, autant qu’il put,
apporter son aide au bien du pays ». Compte tenu de la censure (l'ouvrage est publié à Varsovie), il ne peut
sans doute pas trop analyser le problème du patriotisme polonais de Skarbek.
Noter qu’à l’époque où Chmielowski écrit cela, des
changements essentiels ont eu lieu par rapport à celle de Skarbek : d’une
part, l’autonomie du royaume de Pologne a été réduite à rien ; d’autre
part, la vie politique (plus ou moins clandestine) est désormais organisée par
des partis nationalistes ou socialistes et non plus par les personnalités et clans
de la noblesse.
Texte polonais
Fryderyk hr.
Skarbek odznaczal się wielostronnością talentu, z fachowego wykształcenia będąc
ekonomista, uprawiał z zamiłowaniem literaturę pie’kną wierszem i prozą,
tłomaczył Anakreonta, pisywał felietony, nowelle, powieści humorystyczne,
obyczajowe i historyczne, komedye i krotochwile, a pod koniec życia zajął się
dziejopisarstwem, we wszystkiem, co oglaszał, znać było wykształconego
człowieka, dobrego pisarza i rozumnego obywatela.
Urodzony r. 1792
w Toruniu, tu sześć pierwszych lat życia w domu dziadka przepędził, następnie
chował się w domu rodzicielskim w Izbicy (na Kujawach), a potem w Warszawie i
Żelazonej Woli pod Sochaczewem, gdzie guwernerem jego był Mikolaj Chopin,
ojciec wiełkiego kompozytora. Od r. 1805 kształcił się w świeżo otwartem Liceum
warszawskiem, przy ukończeniu którego w r. 1808 odczytał na popisie publicznym
pierwsze swoje wiersze. Wyższe nauki studyował w Paryżu w Kolegium francuskiem,
oddając się głównie ekonomii politycznej. Za powrotem do kraju wstąpił do
służby rządowej w Księstwie Warszawskiem, z którem zespoliły się jego najmilsze
i najgłębsze wrażenia. W r. 1814 pierwszy raz dał się poznać ogółowi
sympatycznie przyjętą przemową przy wprowadzeniu do Łowicza zwłok ks. Józefa
Poniatowskiego. W r. 1816 ogłosił drukiem przekład pieśni Anakreonta, oraz
dzieła Ganilha : « O dochodzie publicznym ». Zaczął też wówczas pod pseudonimem
Agapita Liziwicza pisywać felietony satyryczne do « Pamiętnika Warszawskiego »,
a w nich występował jako rzecznik idei liberalnych.
W r. 1818
powołany do świeżo założonego w Warszavie uniwersytetu na profesora ekonomii
poloitycznej i nauk administracyjnych, z wielkim dla słuchaczów pożytkiem
pełnił te obowiązki aż do zamknięcia tej instytucyi w r. 1831. Jako podręcznik
dla stydentów wydał wtedy dzieło czterotomowe p. t. « Gospodarstwo narodowe »
(r. 1820 i 1821), a Europie dał posnać swe poglądy ekonomiczne, drukując swoją
« Théorie des richesses sociales » (Paryż, 1829).
Obok zajęc
naukowych, obok zwiedzania więzień zagranicznych, celem przygotowania ich reformy
w kraju, Skarbek uprawiał dalej belletrystykę, biorąc sobie za wzór humorystów
angielskich : Sternea i Fieldinga. Pierwsza jego powiastka p. t. « Chwila
wesołości » (r. 1822) najmniej przypomina Anglików, ale póżniejsze : « Podróż
bez celu » i « Pan Antoni », już uwidoczniają wpływ wspomnianych autorów. Od
humorystyki przeszedł do obrazów obyczajowych, a jego powieść p. t. « Pan
Starosta » (1826) słusznie uznaną została za najlepszą w tym rodzaju ze
wszystkich, akie u nas przed Kraszewskim napisano. Natomiast dwie powieści
historyczne, pod wpływem Walter Scotta skreślone : « Tarło » i « Damian
Ruszczyc », nie posiadają wyższych zalet. W r. 1829 zwrócił się do
komedyopisarstwa i w przeciągu lat dwu napisał sześć sztuk dla teatru
Rozmaitości.
Po r. 1831, kolejno
piastując różne wysokie urzędy w Królestwie, Skarbek umiał zawsze zachować swą
godność osobistą i przyczyniał się, o ile mógł, do dobra kraju, np. przez
polepszenie więzień i szpitałów, przez założenie kas oszczędności. W r 1858
opuścił służbę rządową i przebywał już to na wsi, już to w Warszawie, gdzie
umarł 25 września 1866 roku.
Działalność
literacko-naukowa naszego pisarza nie ustała w tym drugim okresie życia, lubo
nie była już tak ożywiona, jak poprzednio. Z zakresu belletrystyki wydał «
Życie i przypadki Faustyna Feliksa na Dodoszach Dodosińskiego » (1838), «
Pamiętniki Seglasa » (1845), « Powiastki polskie » (1861), « Olim » (1866),
oraz zbiór główniejeszych utworów dramatycznych p. t. « Teatr F. hr. S. »
(1847, dwa tomy). Z dziedziny nauk spolecznych ogłosił po polsku : « Ogólne
zasady nauki gospodarstwa narodowego » (1859), a po francusku : « Idées
générales sur la législation pénale » (1848) i « Essai de morale civique »
(1861).
W ostatnich
latach życia zajął się pracami historycznemi, do których przez całe życie
zbierał materyały. W r. 1860 wydrukował « Dzieje Księstwa Warszawskiego », a w
rękopisie zostawił dzieje « Królestwa polskiego » przed r. 1831 i po tej dacie,
oraz « Pamiȩtniki ». Utwory te razem z drugiem wydaniem « Dzieje Księstwa Warszawskiego
» ogłoszone zostały w dziesięć lat po śmierci autora w Poznaniu (roku 1876-78).
Najcelniejszą z
prac dziejopisarskich Skarbka są « Dzieje Księstwa Warszawskiego », jedyne
zresztą, jakie nasza literatura historyczna może dotychczas wykazać. Mają one
przeważnie charakter pamiętnikowy, gdyż autor z własnych wrażeń i wspomnień
mogł czerpać bardzo wiele, nie zaniedbując oczywiście posługiwać się dostępnemi
mu dokumentami. Rozkochany był w tych wspomnieniach, bo, zdaniem jego, «
historya kilku lat istienia Księstwa jest rzadkim w dziejach ludzkości wzorem
powszechnego poświęcenia się obywatelskiego, z takiem sercem niesionego, iż
chyba w stosunkach rodzinnych między cnotliwemi dziećmi a rodzicami na coś
podobnego natrafić można ». To też spisywał swą książkę z miłością i
rozrzewnieniem, nie szczędząc zresztą uwag krytycznych, jakie mu trzeżwy rozum
nastręczał.
Wobec braku
dzieł, z którychby zaczerpnąć można wiadomości o losach kraju w początkach
stulecia naszego i wobec zalet książki Skarbka, sądzimy, że wydanie obecne
będzie wielce pożądanem i pożytecznem.
P. Chmielowski. »
Création : 11 mars 2013
Mise à jour : 13 mars 2014
Révision : 2 septemblre 2017
Mise à jour : 13 mars 2014
Révision : 2 septemblre 2017
Auteur
: Jacques Richard
Blog :
Sur Frédéric Chopin Questions historiques et biographiques
Page : 36 Frédéric Skarbek par Piotr Chmielowski (1897)
Lien : http://surfredericchopin.blogspot.fr/2013/03/frederic-skarbek-par-piotr-chmielowski.html
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