Quelques informations à propos de l’ouvrage de Marie-Paule
Rambeau consacré à Chopin : le texte du chapitre 1 (« Les origines »)
Classement : questions biographiques ; écrits sur Chopin
Ceci est la suite de la page Marie-Paule Rambeau 2 Chopin l'enchanteur autoritaire, consacrée à cet ouvrage, paru aux éditions L’Harmattan en 2005 ;
Je reproduis ici le premier chapitre, intitulé « Les
origines : Lorraine et Kujavie », qui sera étudié sur une page spécifique ; la reproduction inclut les notes de l’auteur (après le
texte).
Les astérisques sont des appels de notes de ma part (en bas
de page).
Je mets en valeur (en gras) les passages notables.
Texte
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« Les origines : Lorraine et Kujavie*
Fryderyk Szopen ou Frédéric
Chopin ? Ce n’est qu’en quittant
définitivement la Pologne que Chopin se verra restituer l’orthographe française
de son patronyme que ses compatriotes continueront à écrire phonétiquement à la
polonaise*. Mais ils respectèrent toujours la graphie étrangère de celui de
son père. Le chassé-croisé des destinées de Nicolas Chopin et de son fils
Frédéric est pour le moins curieux.
Né en France, Nicolas émigra en
Pologne à l’âge de dix-sept ans, s’y fixa et y mourut. Pour aussi réussie que fût son intégration à son pays d’adoption, il demeura
aux yeux des Varsoviens qui l’accueillirent le représentant de cette nation
française qui, au lendemain de 1789, avait bouleversé l’équilibre et les idées
de l’Europe*. Il ne perdit jamais un accent français prononcé, préférant
écrire à ses enfants dans sa langue maternelle. Son fils, lui, quitta la Pologne où il était né vingt ans plus tôt,
pour un voyage sans retour et s’établit à Paris pour y vivre et pour y
mourir*. Les événements politiques
qui firent de la Pologne un pays martyr, rayé de la carte*, le désignèrent
comme l’un des représentants les plus éminents de la Grande Emigration* qui
entretinrent à l’étranger la survie intellectuelle de leur patrie. Le Français
repose en terre polonaise, au cimetière varsovien de Powązki. Le Polonais en
terre française, au cimetière parisien du Père-Lachaise. Ni l’un ni l’autre n’avait renoncé à sa nationalité. Mais ils
avaient librement choisi le pays où ils vivraient
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leur vie d’homme, loin de leur famille et des lieux où ils avaient grandi. Nicolas
accepta ou résolut d’oublier sa Lorraine natale, et Frédéric se laissa compter au nombre des exilés politiques* que les
autorités russes ne souhaitaient pas revoir sur le territoire polonais. Ce qui
allait de soi pour Nicolas – un Français émigré en Pologne – suscita en ce qui
concerne son fils des querelles non encore apaisées. Génie oblige.
Dans l’article nécrologique qu’il
consacra à Chopin dans Przegłąd Poznański*,
Jan Koźmian* écrivait :
« Chopin
était avant tout Polonais. Chacun de ses actes, chacun de ses mots étaient
fortement imprégnés de ce caractère. Bien que d’origine française, il se
distinguait au milieu des Français par ce cachet typiquement polonais, plus
prononcé que chez aucun autre Polonais. De même qu’il puisait son inspiration à
la source des chants du peuple, il aimait aussi restituer sa façon de parler et
dans ses moments de gaieté, il rendait à merveille sa simplicité joviale. Il ne
vivait que pour la Pologne et il rêvait sans cesse à elle (1). »
Un siècle plus tard, André Gide
recourait à une habile métaphore pour contester cette annexion à une polonité
exclusive : « Si je reconnais dans l’œuvre entier de Chopin une
inspiration, un jaillissement polonais, il me plaît de reconnaître une coupe,
une façon française (2). »*.
Le débat est loin d’être clos.
Car, bien qu’à la fin de sa vie, Chopin se soit revendiqué comme « un vrai
Mazur* », l’analyse de sa personnalité, comme celle de son œuvre, mettent
en évidence les influences conjuguées de sa double culture, française par son
père, polonaise par sa mère*. Et comme pour en souligner l’égale importance, le
parcours de sa brève existence se partage équitablement : vingt ans en
Pologne, dix-neuf en France.
Le côté du père
L’ascendance française de Chopin
a été définitivement établie depuis la découverte à Marainville*, petite
commune du département des Vosges, du certificat de baptême de son père. Les
travaux de Gabriel Ladaique (3) ont fait le point sur l’enracinement de la
famille paternelle du compositeur en France, d’abord en Dauphiné, puis en
Lorraine. Nicolas Chopin, né le 15 avril 1771, était le deuxième enfant de
François Chopin* et de Marguerite Deflin, établis à Marainville depuis 1769,
l’année même de leur mariage. Il avait deux sœurs, Anne (1769-1845) et
Marguerite (1775-1845). Vigneron et charron de son métier, François Chopin
bénéficia de circonstances historiques favorables à sa promotion.
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sociale*. Le roi Stanislas Leszczynski*, beau-père de Louis XV, avait obtenu en
1737 la souveraineté des duchés de Lorraine et de Barrois qui devaient, à sa
mort en 1766, en revenant à sa fille, être rattachés à la couronne de France.
La cour de Lunéville fut un intense foyer d’activité culturelle et artistique
que Voltaire fréquentait volontiers. Stanislas, contraint de troquer la
couronne de Pologne contre celle plus modeste de Lorraine, y avait attiré un
grand nombre de Polonais. Le château de Marainville fut ainsi acheté par un
gentilhomme lituanien, le comte Michał Pac*, qui avait été chambellan du roi
Auguste III de Pologne. Quand il s’absentait, c’était son régisseur, Adam Weydlich*,
qui assumait la direction du domaine. François Chopin, sans doute plus vif et
plus débrouillard que les autres villageois, devint syndic du village*, et, à
ce titre, se trouva en relation avec les deux aristocrates polonais. Son fils Nicolas reçut donc une bonne
éducation, ce qui n’était pas
courant dans les familles rurales modestes. Comme l’écrit Gabriel Ladaique
« Nicolas parle allemand, compose des poèmes en français, sait tenir une
comptabilité, joue de la flûte et du violon, lit des œuvres de Voltaire,
notamment Candide (4) ».
Lorsque, après la vente du
château de Marainville, Adam Weydlich regagna la Pologne, en 1787, il proposa à
Nicolas de partir avec lui. Ayant sans
doute hérité des aptitudes de son père à s’adapter et à évoluer, Nicolas,
malgré ses seize ans, n’hésita pas. Promis à prendre la succession de son père,
il n’avait aucun avenir dans un village* qui accusait cruellement, en ces
années de crise pré-révolutionnaire, l’aggravation des conditions de vie de la
population rurale*. L’occasion était à saisir. Il arriva donc à Varsovie au
cours de l’année 1787. Il ne devait plus en repartir. D’abord comptable à la Manufacture des tabacs* pendant deux ans, il se
retrouva sans emploi après sa fermeture. Sa culture et ses compétences lui
avaient acquis de solides relations. Il
semble qu’il soit alors devenu le précepteur du fils de Jan Dekert*, le
directeur de la fabrique. « Je fus son premier élève », dira le
chanoine Dekert en prononçant son oraison funèbre (5). Certes le grand nombre
d’émigrés français, en Pologne comme en Russie, avait mis à la mode la
présence, dans les familles riches, d’un précepteur français. Mais ils
appartenaient généralement à l’aristocratie. Nicolas ne pouvait se réclamer
d’un quelconque blason et pas davantage du prestige d’un exil forcé. Il faut donc
supposer que son sérieux et ses qualités personnelles étaient assez
remarquables pour lui valoir cette manière de promotion. Après avoir passé
trois années comme précepteur dans la région de Kalisz (6), il revint à
Varsovie au moment où éclata l’insurrection de
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Kosciuszko*, en avril 1794. Vivant depuis sept ans en Pologne, il se sentit
suffisamment concerné par les événements nationaux pour prendre part à ce
formidable mouvement de libération, qui, pendant six mois, tint en échec les
armées russe et prussienne. Il s’engagea dans la Garde Nationale et participa à
la défense du faubourg de Praga. Mais le 10 octobre, Kościuszko était fait
prisonnier à Maciejowice. Les troupes russes écrasèrent la résistance à
Varsovie, le rêve de reconquête de l’indépendance nationale s’effondra. Le
troisième partage de la Pologne fut consommé.
Durant toutes ces années, Nicolas
n’avait reçu aucune nouvelle de ses parents. Le 25 septembre 1790, il leur
avait adressé une lettre* où il s’étonnait de leur silence en des termes
empreints d’affection et de respect qui excluent une quelconque volonté de
rupture de sa part :
[style barré : passages non cités par Marie-Paule
Rambeau]
« Mon cher Père et ma chère Mère,
Dans l’incertitude où je suis que mes lettres vous soyent
parvenues je ne vous écris que deux mots seulement pour m’informer de l’état de
votre santé et vous prouver mon respect et mon attachement. Depuis deux ans
passés je n’ai point de vos nouvelles, je ne sais à quoi l’attribuer, cependant
chers Parents mon éloignement ne fait qu’augmenter mon respect envers vous en
me faisant connaître de quel bonheur je suis privé d’être si longtemps sans
vous voir et sans recevoir aucune de vos nouvelles. Comme Madame Weydlich
vous a écrit aussi plusieurs lettres en vous chargeant de vous informer au
sujet de ses affaires à Strasbourg aux quelles vous n’avés pas répondu. Je vous
dirai que Nous savons bien que Mr Malard est payé mais que nous ne savons pas
s’il a touché de l’argent pour les créanciers. Comme les affaires avec Monsieur
Le Comte Pac ne sont pas encore finies et qu’il demande une rendition des
comptes de la terre de Marainville fait que j’étois sur le point de partir
pour Strasbourg pour finir les dittes affaires au nom de Monsieur Weydlich.
Mais comme nous avons appris que la France n’était pas encore tranquille par
les révolutions qui s’y sont faites a été cause que mon voyage a été différé
mais cependant je crois partir sous peu de temps car M. Weydlich s’est déjà
arrangé avec un Banquier qui ne tardera pas à partir pour la France. Cependant
avant que je parte je vous prie de m’informer si la milice n’est pas plus
stricte qu’elle était car on nous dit que tous les jeunes garçons depuis l’âge
de dix-huit ans sont tous soldats c’est ce que nous sommes curieux de savoir,
car étant dans un pays étranger comme j’y suis et où je peux faire mon petit
chemin, je ne pourrais le quitter qu’avec regret pour me rendre soldat quoique
dans ma patrie vu que M. Weydlich n’a que trop de bontés pour moi et dont j’en
prévois les suites heureuses. Je vous prie donc chères Parens de me faire
réponse le plus tôt possible pour que je puisse partir en toute sûreté et jouir
du bonheur de vous voir ainsi que tous mes chers parents. J’ai l’honneur d’être
avec le plus profond respect
Cher Père et chère Mère de vos enfant votre très humble et
très obéissant fils (7).
Cette lettre parvint à ses
destinataires : on l’a retrouvée dans les papiers de famille de Marguerite
Bastien-Chopin, la sœur cadette de Nicolas. Mais pas plus que les autres, elle
ne reçut de réponse. Rien ne permet dans l’état actuel de nos connaissances
d’expliquer l’étrange comportement de
François et Marguerite Chopin. L’hypothèse
selon
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laquelle leur silence aurait préservé
l’incognito de leur fils, en lui évitant la conscription*, paraît bien fragile.
Car on peut donner signe de vie autrement que par lettre* et, passée la tourmente
révolutionnaire, sa famille et ses amis auraient pu reprendre contact avec lui.
Or Nicolas n’eut jamais plus de nouvelles. Sa mère mourut en 1794, sans qu’il
en fût informé. Son nom ne figure pas non plus dans les actes de la succession
de François Chopin*, mort en janvier 1814. Lui-même
renonça à revenir en France, après que par deux fois la maladie eut différé ses
projets (8).
Pendant l’insurrection de Kosciuszko, Nicolas s’était lié d’amitié avec
Maciej Łączyński, staroste de Kiernozia, une bourgade située entre Płock et
Łowicz, à soixante-dix kilomètres de Varsovie. Celui-ci lui proposa de prendre
en charge l’éducation de ses deux fils, Benedykt et Teodor. Sa mort prématurée,
en mai 1795, engagea Nicolas à demeurer auprès de sa veuve Ewa qu’il seconda
dans la gestion de son domaine de Czerniewo* et dans l’éducation de ses quatre
enfants. Parmi eux, une petite Maria à laquelle il était très attaché et qui
devait faire parler d’elle : devenue comtesse Walewska, elle eut une
liaison avec Napoléon auquel elle donna un fils, Alexandre Walewski. Sept ans
plus tard, les enfants Łączyński ayant grandi, Nicolas fut employé dans les
mêmes fonctions chez l’une de leur parente, la comtesse Ludwika Skarbek*.
La propriété des Skarbek était à Żelazowa-Wola*,
à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, en bordure de la superbe forêt
de sapins de Kampinos, au cœur de la Mazovie*. Après le départ de son mari qui
avait fui à l’étranger ses créanciers et dont elle devait se séparer, Ludwika
Fenger-Skarbek, originaire d’une riche famille de Torun’, élevait seule ses
quatre enfants, Teodor, Fryderyk*, Michal’ et Anna (9). Le domaine n’était pas
grand : un corps de bâtiment principal, flanqué de deux pavillons annexes,
une ferme et un moulin au bord de la petite rivière Utrata, c’était tout ce
qu’il restait de la fortune familiale dilapidée (10). Nicolas, qui avait
maintenant l’expérience et la maturité d’un homme de trente ans, cumula à
Żelazowa-Wola les fonctions de régisseur et de précepteur. Des quatre enfants,
ce fut Fryderyk qui profita le mieux d’un enseignement dont il rappelle dans ses
Mémoires qu’il conciliait l’autorité
et la douceur :
« La façon
amicale et douce de Chopin, une surveillance étroite de toutes mes actions,
sans pour autant limiter inutilement ma liberté, et un enseignement dépourvu de
contraintes et de pédanterie ont permis un regain d’intérêt pour mes capacités
et un penchant pour les études (…) Sous la direction de ce
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maître qui, jusqu’à sa mort, fut mon meilleur ami, j’ai reçu ma première
formation scientifique. »
Pour la seconder, Ludwika Skarbek
avait fait venir de Kujavie une parente de son mari, Justyna Krzyżanowska*. Née
en 1782 à Długie*, elle était la fille de Jakub Krzyżanowski et de [sic]
Antonina Kolonińska, tous deux décédés à cette époque. Justyna avait un frère, Wincenty,
né en 1775 et une sœur, Marianna, née en 1780. On a peu de renseignement sur
les ascendants maternels de Chopin. Il semble que les Krzyżanowski aient de
lointaines origines méridionales, juives, selon certains, et qu’ils aient été
anoblis, même s’ils ne portaient pas de titre. Justyna avait reçu une éducation
soignée ; elle parlait français et jouait du piano. Sans grande beauté,
elle avait un caractère discret et très doux qui la rendait attachante. Les
deux jeunes gens sympathisèrent, apprirent à s’estimer et, après quatre ans de
cohabitation, Nicolas finit par demander Justyna en mariage. Il avait
trente-cinq ans, elle vingt-quatre. Ce n’était pas un mariage de convenances,
mais d’inclination et leur union fut heureuse. Le mariage fut célébré le 2 juin
1806 dans l’église fortifiée de Brochów*, voisine de Żelazowa-Wola.
La comtesse Skarbek installa le
jeune couple dans le pavillon de gauche qui comportait trois pièces dont les fenêtres
ouvraient sur l’Utrata, bordée de saules, cet arbre-totem de la Pologne, sous
la protection duquel le sculpteur Szymanowski* a choisi symboliquement de
placer la statue monumentale de Chopin, dans le parc Łazienki à Varsovie. Mais
si poétique qu’elle fût, la campagne était peu sûre en ces années de
bouleversements politiques où Napoléon, avec l’aide des légions polonaises de
Dąbrowski*, tentait d’évincer les Prussiens
de Varsovie en s’alliant avec les Russes*. Les Chopin s’installèrent
donc quelque temps à Varsovie dans l’appartement des Skarbek. C’est là que
naquit, deux mois avant le traité de Tilsit et la création du Duché de Varsovie*,
le 6 avril 1806*, leur premier enfant, Ludwika, qui reçut le prénom de sa
marraine, la comtesse Skarbek.
Lorsque, deux ans plus tard, de
retour à Żelazowa-Wola, Justyna fut de nouveau enceinte, Nicolas envisagea sérieusement
un établissement mieux adapté à ses nouvelles responsabilités. Il s’était lié
d’amitié avec un familier des Skarbek, Samuel Linde*, le futur recteur de
l’Université de Varsovie. Grâce à son appui, il put solliciter un poste
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d’enseignement au lycée de Varsovie. Il n’avait aucun des diplômes requis*,
seulement le privilège d’être français et d’avoir fait ses preuves en tant que
pédagogue.
Naissance de Frédéric
Le jeudi 1er mars, à
six heures du soir, Nicolas et Justyna avaient un fils. Il s’appellerait Fryderyk*,
comme son parrain, le fils aîné des Skarbek et François*, comme c’était la
tradition chez les Chopin. Blond comme sa mère dont il aurait le regard tendre
et velouté, il avait hérité de son père un visage fin et allongé et l’on ne
sait trop de quel ancêtre, un long nez busqué sur les généreuses proportions
duquel il plaisantera toute sa vie. La fragilité du nouveau-né commanda la
prudence : il fut ondoyé à Żelazowa-Wola (11) avant d’être baptisé le 23 avril
suivant en l’église Saint-Roch de Brochów. Anna Skarbek fut choisie comme
marraine et son frère Fryderyk, en voyage d’études à Paris, fut remplacé par
Franciszek Grembecki. L’acte de naissance et l’acte de baptême, établis le même
jour, portent la date de naissance du 22 février :
[Acte de naissance de Chopin (établi en polonais) ; style
barré : passages non cités par Marie-Paule Rambeau ; entre
crochets : restitution de l’original (nombres)]
« En l’an 1810 [mil huit cent dix], le 23ème
[vingt-troisième] jour du mois d’avril, à 3 h [trois heures] de l’après-midi,
par devant nous, curé de la paroisse de Brochów, exerçant la charge de
fonctionnaire de l’état civil de la commune paroissiale de Brochów, district de
Sochaczew, département de Varsovie, se sont présentés Nicolas Chopyn, père, âgé
de 40 [quarante] ans, domicilié au village de Żelazowa Wola et nous montra un
enfant du sexe masculin, né dans sa maison le 22 [vingt-deux] du mois de
février à 6 [six] heures du soir, de l’année courante, nous déclarant que cet
enfant était sien et mis au monde par sa femme Justyna, née Krzyzanowska, âgée
de 28 [vingt-huit] ans, et qu’il désirait donner à l’enfant les prénoms de
Frédéric François. Après avoir fait la susdite déclaration et après nous avoir
montré l’enfant en présence de Józef Wyrzykowski, économe, âgé de 38
[trente-huit] ans, et de Fryderyk Geszt, âgé de 40 [quarante] ans, tous deux
domiciliés au village de Żelazowa Wola. Le père et les deux témoins après avoir lu le
présent acte de naissance ont déclaré savoir écrire. Nous avons signé le
présent acte. Abbé Jan Duchnowski (12) , curé de la paroisse de Brochow,
exerçant la charge de fonctionnaire de l’état civil, Mikolay Chopin, le père.
»
La date du 22 février est très
certainement une erreur imputable soit à la négligence du prêtre, ce qui
n’était pas rare à une époque où les actes de l’état civil étaient laissés à
l’autorité des paroisses*, soit à l’étourderie de Nicolas Chopin qui se serait
trompé d’une semaine, le 22 février et le 1er mars tombant tous les
deux un jeudi. En revanche on a du mal à imaginer que Justyna ait perdu la
mémoire du jour de son accouchement. Or les Chopin ont toujours mentionné le 1er
mars
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comme la date de naissance du compositeur et c’est celle que lui-même indiqua
toujours dans ses déclarations officielles (13).
Quelques mois après la naissance
de Frédéric, Nicolas obtint un poste de « collaborateur auprès du lycée de
Varsovie ». Il enseignerait le français dans les petites classes (14). La
famille quitta définitivement Żelazowa-Wola et, en septembre 1810, s’installa
dans l’aile droite de l’imposant Palais de Saxe, l’ancienne résidence du roi
Auguste III où était établi le lycée. C’est le premier des trois appartements
de fonction qu’occupèrent les Chopin, dans le quartier le plus prestigieux de
la capitale. La famille s’agrandit encore : deux filles, Izabela et Emilia
naquirent à seize mois d’intervalle, le 9 juillet 1811 et le 20 novembre 1812.
Cette fois, Nicolas fut nommé professeur à l’Ecole d’Artillerie et du Génie, puis,
en juin 1814, professeur de langue française au lycée de Varsovie, aux
appointements de 3 000 złotys par an. Six ans après, en 1820, il fut
chargé également du français à l’Ecole militaire d’application avec un salaire
annuel de 2 780 złotys. Lorsque les autorités russes fermèrent
l’Université de Varsovie en 1833, il fut appelé à différentes fonctions
pédagogiques. Ses états de service au moment où il sollicita sa mise à la
retraite en 1837, indiquent « 49 ans et 3 mois dans la profession d’éducateur* ».
Le chemin parcouru depuis
Marainville permet d’apprécier non seulement l’exceptionnelle faculté d’adaptation
de cet émigré d’origine modeste, mais aussi l’intelligence et la ténacité d’un
homme qui ne dut sa position sociale qu’à son seul mérite. Car il n’y a pas
trace dans sa carrière d’intrigues susceptibles de lui acquérir des bénéfices
usurpés. L’oraison funèbre prononcée par son ancien élève, le chanoine Dekert,
souligne l’exemplaire probité de ce modeste fonctionnaire qui sut offrir à ses
quatre enfants une éducation choisie et solidement structurée par les principes
d’une morale exigeante.
L’effacement des racines françaises
L’attachement de Nicolas à son
pays d’adoption consomma sa rupture avec la France. Dans les souvenirs transmis
par ses anciens élèves revient la même constatation : il n’affichait pas
sa différence dans un pays qui, épris de liberté, accordait pourtant à la
culture française un prestige dont il aurait pu abuser :
« Il
n’était ni un émigré ni un demi-prêtre, comme l’étaient alors pour la plupart
les précepteurs français, qui ont donné à la jeunesse polonaise une
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formation si peu nationale (...)* Il n’était imbu ni des principes d’une
liberté républicaine exagérée, ni de la bigoterie feinte des émigrés
français, il n’était pas non plus un royaliste idolâtre
vénérant le trône et l’autel. C’était un brave et honnête homme,
qui s’étant consacré à l’éducation de la jeunesse polonaise, ne
chercha jamais à la rendre française et à lui inculquer les principes qui
triomphaient en France. Ayant du respect pour les Polonais et de la
reconnaissance pour la terre et les hommes, parmi lesquels il avait trouvé
l’hospitalité et d’honnêtes moyens d’existence, il s’acquittait loyalement de
sa dette de gratitude, en formant consciencieusement leurs fils en bons
citoyens (15). »
La réussite de cette intégration eut sur ses propres enfants une singulière
conséquence. Il ne semble pas qu’ils aient eu connaissance de l’existence de
leur famille paternelle qui continuait à vivre à Marainville. Après la mort de
leurs parents, les deux sœurs de Nicolas s’étaient mariées, elles avaient chacun
deux enfants. Comment expliquer que, vivant en France, Frédéric ne soit jamais
entré en relations avec ses tantes et ses cousins, autrement que par
l’hypothèse que son père ne lui ait jamais parlé de sa famille ? Et d’autre
part le village de Marainville était-il
à ce point oublié du monde que la renommée de leur neveu ne fût jamais parvenue
aux oreilles d’Anne ni de Marguerite qui vécurent jusqu’en 1845* ?
Autant d’énigmes qui risquent de n’être jamais résolues. Pour des motifs qui
nous échappent, graves à coup sûr*,
Nicolas dut laisser croire qu’il n’avait plus de famille en France. Son acte de
décès porte la mention « né en France de parents de prénoms
inconnus ». Les rumeurs les plus fantaisistes couraient donc à Varsovie
sur ses origines. Selon Eugeniusz
Skrodski, fils d’un collègue de Nicolas, on racontait que « il venait de
Picardie et qu’il était le fils d’un fermier des domaines du duc d’Enghien,
venu de [sic] Pologne à l’époque de la Révolution
(16) ». Il est probable que Nicolas lui-même cacha le lieu exact de sa naissance susceptible de révéler ses origines
paysannes. Si ses états se service indiquent « né à Marainville en
France », sa première pierre tombale, dans les catacombes du cimetière
Powa’zki, porte gravé « né à Nancy (17) ». On comprend que, dans ces
conditions, il n’ait jamais présenté la France à son fils que comme un pays étranger
et non comme sa seconde patrie. C’est seulement après dix-huit ans d’exil que
Frédéric dira qu’il s’est attaché aux Français comme aux siens.
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Une double culture
Une double culture
Néanmoins l’imprégnation de la
culture et de la langue française au foyer des Chopin devait tout naturellement
orienter les choix futurs de Frédéric. Les quatre enfants étaient bilingues.
Toutes les lettres que Chopin recevait de son père sont écrites en français,
alors qu’il lui répond en polonais. Sa correspondance avec ses familiers, comme
ses tablettes de poche, mêlent les deux langues, avec plus de naturel et de
drôlerie que cela ne se pratiquait dans les milieux aisés, par coquetterie culturelle.
Il faut faire bon marché de la légende selon laquelle Chopin avait « un
abominable accent polonais (18) ». De même que Nicolas articulait
exagérément les voyelles nasales polonaises, ce dont ses élèves se moquaient
gentiment, de même Frédéric avait, aux dires d’Ernest Legouvé, « un léger
accent étranger (19) ». Maurice Sand, dans une lettre à sa mère*, croque
ainsi sur le vif un « Mon Diè » qui révèle que, comme tous les
Polonais, Chopin avait du mal à prononcer les [e] fermés du français. Tant qu’il
fut sous l’autorité de son père, il fit preuve d’une parfaite maîtrise du
français qui était considéré en Pologne comme la langue de culture par
excellence. Mais paradoxalement, au contact de la France, il se montra par la
suite peu soucieux de la correction de la syntaxe et de l’orthographe,
déléguant à ses intimes le soin de les rectifier : « Je suis trop
paresseux pour regarder dans Boiste (20) ».
L’esprit français…
C’est probablement aussi au
contact de son père que Frédéric acquit ce goût pour les philosophes de
Lumières et pour Voltaire en particulier qu’il avait pu lire dans la
bibliothèque de Nicolas dont c’était l’auteur de prédilection. Nous savons que,
dans les dernières semaines de sa vie, le compositeur se faisait lire le Dictionnaire philosophique car « il
appréciait beaucoup la forme parfait de cette langue claire et concise et ce
jugement si sûr sur les questions de goût (21) ». L’information confirme,
dans les affinités de ce romantique avec le rationalisme de l’esprit français,
la présence d’un héritage que, cette fois, Nicolas eut à cœur de lui
transmettre. Héritage paternel également, ce scepticisme nettement affirmé, par
exemple, à l’égard du courant mystique où s’engagèrent les écrivains polonais Mickiewicz*,
Słowacki* et Norwid*. Lorsque Mickiewicz succombe à l’influence de
l’illuminisme de Towiański*, Chopin hausse les épaules : « Mickiewicz
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finira mal, à moins qu’il ne se fiche de nous (22) ». Quant à Norwid, il
doit supporter ses plaisanteries sur ses tendances mystiques, au moment même où
son entourage polonais tente de ramener le compositeur au catholicisme in
articulo mortis. Dans toutes les circonstances de la vie où la raison lui
sembla le céder à la démesure, on le trouve sur ses gardes, prêt à quelque
répartie caustique dont l’humour débusquera les attitudes boursouflées, les
engagements fébriles ou les théories fumeuses, George Sand l’avait surnommé
« le sceptique Chopin », pour avoir plus d’une fois fait les frais
d’une réserve érigée en principe.
La position sociale que s’était
acquise Nicolas Chopin permit à son fils de grandir dans un milieu de bourgeoisie
éclairée, très marqué par les idées progressistes de la France
pré-révolutionnaire : son influence a été déterminante dans la formation
intellectuelle de Frédéric. Prenons-en pour preuve sa méfiance à l’égard des
mouvements révolutionnaires et de l’agitation populaire ; sa sympathie
pour les réformistes ; son attachement aux formes de gouvernement qui ont
fait leurs preuves, comme la monarchie ; son attirance pour les milieux de
l’aristocratie et de la banque qui flattent son goût du raffinement, du confort
et du luxe ; on n’a aucun mal à retrouver dans ces convictions quelques
uns des principes fondateurs de la philosophie voltairienne dont se réclamait
Nicolas, jusque dans ses lettres à son fils.
En fait, le problème n’est pas
tant de savoir laquelle de ses deux cultures a le plus fortement marqué Chopin.
Les Français et les Polonais se sont suffisamment affrontés sur ce terrain
stérile, jusque dans les deux sépultures qu’ils se sont symboliquement
partagées : le cœur à Varsovie et le corps à Paris. Mais de se rappeler
que le tempérament artistique de Chopin s’est développé au confluent de deux
identités nationales, privilège dont il serait dommageable de ne pas le
créditer, si, comme le fit Edouard Ganche* en son temps, on s’obstinait à
déclarer : « Pour Frédéric Chopin, sa consanguinité française n’était
qu’un incident, celui d’un apport entièrement dédaigné (23). »
… et l’âme polonaise
On a souvent assimilé
l’attachement de Chopin à la Pologne à l’affection qu’il portait à sa mère,
« la seule passion de sa vie », s’il faut en croire George Sand (24).
La confusion est aisée en effet, dans la mesure où elle s’est imposée à Chopin
lui-même. Ce petit garçon très doux, élevé dans un foyer très uni où, écrit Liszt*,
il grandit comme dans un berceau solide et moelleux (25) », développa tout
naturellement un rapport
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affectif privilégié à la mère qui a certainement conditionné ses amitiés et ses
amours par la suite. Car s’il est hasardeux de prétendre, comme Bernard Gavoty*,
que Chopin avait des tendances homosexuelles, sur le seul témoignage de
quelques exubérances stylistiques de jeunesse encore alourdies par leur
traduction (26), il est certain qu’il choisit des amis plus virils, plus
entreprenants ou plus âgés que lui et qu’il affecte parfois à leur égard un
comportement capricieux ou câlin, sauf à se faire rabrouer un peu rudement.
Quant au rôle qu’il accepta de jouer dans sa relation à George Sand, il laisse
supposer que, selon sa propre expression, il ne détestait pas « être tenu
en lisières ».
Lorsqu’il quitte définitivement
sa famille en 1830, il a vingt ans*. La nostalgie de l’enfance et celle du pays
natal, par un phénomène de cristallisation qu’accentue l’exil, figent dans un
passé mythique ce paradis perdu où Justyna guidait sur le piano les doigts
malhabiles de l’enfant, en fredonnant des chansons mazoviennes. L’impossible
retour à la mère, tout autant que l’interdiction de rentrer en Pologne*
composent ce « regret du pays qui le consume », comme le note son ami
Orlowski* (27). Regret qui paradoxalement semble s’accuser avec les années, au
point que, dix-neuf ans après son départ de Varsovie, il écrit à sa famille, à
l’occasion de la fête de sa mère : « J’espère que je ne vous ai pas
trop manqué (28). » Cette absence cruellement ressentie n’a-t-elle pas
commandé en réalité le rapport de Chopin à la musique nationale
polonaise ? Car les rythmes folkloriques, saisis dans sa jeunesse avec
parfois une curiosité d’ethnographe, s’épurent et se stylisent ensuite pour
évoquer moins les traditions vivantes d’une nation, que la mémoire fragile,
sans cesse menacée, du temps révolu de l’enfance polonaise. L’exil accepté* a
fécondé plus sûrement le génie de Chopin que ne l’eût fait une vie, même brève,
au contact des réalités d’un pays que le mal de l’absence n’aurait pas
idéalisé.
De la même façon, la fidélité de
Chopin au catholicisme semble plus redevable à une pratique familiale dont il
garde le souvenir attendri qu’à des convictions personnelles arrêtées. George
Sand, qui le connaissait un peu tout de même, prétend n’avoir jamais connu
« de poète plus athée (29) » et qu’en réalité il ne croyait en rien,
bien qu’il ne tolérât pas la plus petite discussion sur l’orthodoxie
catholique. Attitude que confirme Liszt de façon plus nuancée, en disant qu’il
« gardait ses croyances sans les témoigner par aucun apparat (30) »
et évitait ostensiblement le sujet. Etait-il gêné de soumettre à examen moins
une doctrine qu’un sentiment religieux, insufflé par la mère, dans la mesure où
il entretenait une liturgie personnelle étroitement liée au génie
Page 25
polonais ? Justyna était très pieuse. Dans toutes ses lettres à son fils
elle le recommande à Dieu, sur un ton parfois un peu prêcheur, qui témoigne de
son inquiétude à le voir renoncer à la foi qu’elle lui avait transmise.
« Crois-tu comme te l’a enseigné ta mère ? », lui demande
adroitement l’abbé Jełowicki* à son lit de mort, sachant qu’il lèvera, par
cette seule évocation, les dernières réticences du moribond à se confesser
avant de recevoir l’Extrême-Onction.
Les sentiments de tendresse et de
mutuelle estime qui liaient Nicolas et Justyna créaient un climat familial
harmonieux et équilibré qui explique certainement l’étonnante coexistence chez
leur fils de convictions à première vue peu conciliables. C’est que l’influence
de la mère ne le disputa pas à celle du père. Elles n’entrèrent pas en conflit
mais conditionnèrent un caractère à la fois lucide et passionné, un esprit
concret, curieux des progrès techniques et scientifiques de son temps, et
capable en même temps de sombrer dans les terreurs superstitieuses que
réveillent dans la mémoire torturée des deuils successifs. Elles allaient doter
le compositeur qu’il devint de ce langage si original qu’on l’identifie dès les
premières mesures : ici le génie polonais rythme et colore « la
musique de Chopin », faisant résonner cette note slave, tantôt héroïque et
tantôt nostalgique, dans laquelle tout un peuple continue à reconnaître son
âme. Là le clavier devient l’espace inexploré d’une recherche sonore qui se
soucie autant de rigueur et d’équilibre que d’expressivité.
Notes et références de l’auteur (page 25-27)
Abréviations
CFC :
Correspondance de Frédéric Chopin
CGS : Correspondance de George Sand
PWM : Polskie
Wydawnictwo Muzyczne [Edition musicale polonaise]
Notes de la page 14
N1 Przegłąd Poznański,
1849 (notice nécrologique). L’auteur de cet article est Jan KOŻMIAN et non son
frère Stanisłas*. Voir Kornel MICHAŁOWSKI, Bibliografia chopinowska, PWM (Warszawa, 1970). Cette bibliographie
exemplaire est, depuis la mort de Michałowski en 1998, tenue à jour dans chaque
numéro de la revue Rocznik chopinowski,
publiée par la TiFC*
N2 André Gide, Notes
sur Chopin, L’Arche, Paris, 1948, p. 91
N3 Gabriel LADAIQUE, Les
Ancêtres paternels de Frédéric-François Chopin, Aux Amateurs de livres,
Paris, 1987, 2 volumes
15
N4 Ibidem , volume
1, p. 162
N5 Jan DEKERT, élève de Nicolas Chopin, devint chanoine de
Varsovie et prononça son oraison funèbre en l’église des Capucins le 6 mai
1844. Plus tard, il intervint auprès des autorités russes pour que le cœur du
compositeur fût déposé solennellement en l’église Sainte-Croix.
N6 Sur cette question peu connue, voir l’article de Ciesław
SIEŁUŻYCKI : « Mikołaj Chopin w Warszawie, Kaliszu i Kiernozi w
latach 1787-1802 » [Nicolas Chopin à Varsovie, Kalisz et Kiernozia dans
les années 1787-1802] in Ruch muzyczny
n° 3 (1999)
16
N7 Reproduction de l’autographe (BNF) in Krystyna KOBYLAŃSKA,
Chopin au pays natal, PWM, Cracovie,
1955, pp. 2-3
17
N8 Les états de service de Nicolas portent la mention :
« Joint un certificat médical établi par le Conseil Général de Médecine
établissant que Chopin subit une faiblesse respiratoire, phtisie, ce qui, dans
son âge, est une maladie grave et incurable suivant 1.2 » in Gabriel
LADAIQUE, Opus citatum, volume 2,
Annexe N. Il est douteux que Nicolas ait succombé à la tuberculose à un âge
aussi avancé. Il devait souffrir d’emphysème pulmonaire. Quoi qu’il en soit, il
faut rappeler que la tuberculose étant une maladie infectieuse, Emilia et
Frédéric ne furent pas victimes d’une affection génétique.
N9 Kacper Skarbek (1763-1823) X Ludwika FENGER (1765-1827)
Teodor (1791-1812)*
Fryderyk (1792-1866)
Michal’ (1796-1834)
Anna épouse WIESIOŁOWSKA (1794- ? après 1841)*
N10 « Après un séjour coûteux à Varsovie, mes parents
revinrent à la campagne, non plus à Izbica en Kujavie mais à Żelazowa-Wola,
près de Sochachew [sic >Sochaczew]. Ce village est pittoresquement situé, mais
il est fort petit comparé aux autres biens, déjà vendus » Fryderyk
Skarbek, Pamiętniki (Poznań, 1878).
Le manoir central brûla en 1812. Les Skarbek habitèrent alors le pavillon de
droite. L’historique du domaine de Żelazowa-Wola se trouve dans le Guide Chopin illustré, édité par la
« Société Chopin » en 1960.
19
N 11 L’acte de baptême précise que l’enfant a déjà été
ondoyé, « baptisatum ex aqua ». Voir l’article de Henryk
NOWACZYK : « Chopin ochrzczony z wody w Żelazowej Woli » [Chopin
ondoyé à Zelazowa Wola] in Ruch muzyczny
n° 14 (1999)
N12 Reproduction dans Chopin au pays natal, Opus citatum, p. 11
20
N13 Deux exemples probants : « Le 1er
et le 5 mars sont proches et je ne peux t’embrasser ». Lettre de Justyna
CHOPIN à son fils, in CFC II, 214 et
« F.F. Chopin, né le 1er mars 1810 ». Lettre de CHOPIN à
la « Société Littéraire Polonaise », in CFC II, 86
N14 Le programme de la classe de français était une
initiation à la langue, à la grammaire, à la prononciation et à la littérature.
Reproduit dans Chopin au pays natal,
p. 23
21
N15 Fryderyk Skarbek, Pamiętniki,
Opus citatum
N16 Eugeniusz SKRODZKI, auteur, sous le pseudonyme de WIELISŁAW
de « Kilka wspomnień z mojej młodości » in Bluszcz n° 32 (1882)
N17 « En souvenir de Mikołaj Chopin, ancien professeur
du lycée de Varsovie, de l’Académie ecclésiastique catholique romaine, et
membre du comité d’examen, né à Nancy en 1770, décédé à Varsovie en 1844. Repos
éternel. » L’oraison funèbre de Dekert indique « né dans les environs
de Nancy en 1769 ».
Depuis 1948, Nicolas et Justyna reposent sous une même
pierre tombale, voisine de celle de Moniuszko*. Elle porte gravé :
« Rodzice Chopina » (parent de Chopin).
22
N18 Adam ZAMOYSKI, Chopin,
Librairie Académique Perrin, Paris, 1986, traduit (mal) par Agnès Boisson, p.
149 et 192.
N19 Ernest LEGOUVE, Soixante
ans de souvenirs, Hetzel, Paris, 1888, volume 2, p. 159
N20 Lettre de CHOPIN à George Sand du 5 décembre 1844, CFC III, 182
N21 « Souvenirs de Charles Gavard » in Lettres de Jules JANIN à sa femme,
édition Mergier-Bourdeix, Klinksieck, Paris, 1973, volume 1, Appendice IV, p.
601
23
N22 Lettre de CHOPIN
à Julian Fontana du 18 septembre 1841, CFC III, 76
N23 Edouard Ganche, Voyages
avec Frédéric Chopin, Mercure de France, Paris, 1934, p. 243
N24 George Sand, Histoire
de ma vie, Vème partie, chapitre 13, éd. Georges Lubin, Bibliothèque de La
Pléiade, Paris, 1971, volume 2, p. 434. Mais George Sand ne projette-t-elle pas
dans ce jugement sa relation à son propre fils ?
N25 Franz LISZT, Chopin,
Breitkopf et Härtel, 7ème édition, Leipzig, 1923, p. 214
24
N26 Bernard Gavoty, Chopin,
Grasset, Paris, 1974, pp. 74-75
Un exemple : l’expression familière « daj
buzi » analogue à notre « Bisous », est traduite par un
équivoque « donne ta bouche ».
N27 Lettre de Anloni ORŁOWSKI à sa famille, sans date, CFC II, 129
N28 Lettre de CHOPIN à ses parents du 25 juin 1849, CFC III, 419
N 29 Lettre de George SAND à Etienne ARAGO du 11 novembre
1849, CGS IX, 697.
« Mon pauvre malade est mort dans les mains des prêtres
et des dames dévotes.
Il aimait les dévots et ne croyait pourtant à rien. Je n’ai
jamais connu de poète plus athée ou d’athée plus poète. Il croyait qu’il
croyait à une sorte de divinité et d’immortalité fantastique. Au fond c’était
le vague du génie et le néant de la religion. »
N30 Franz LISZT, Chopin,
Breitkopf et Härtel, p. 182
Notes
Page 13
* les origines :
Lorraine et Kujavie : il s’agit des régions d’origine des deux parents
de Chopin ; la Cujavie (ou Kujavie ; en polonais : Kujawy) est située à l’est de Poznan et
au sud de Torun
* son patronyme que
ses compatriotes continueront à écrire phonétiquement à la polonaise :
la presse polonaise de l’époque utilise concurremment (voire simultanément) les
graphies « Chopin » et « Szopen » (ChOpène), parfois
« Szopę » (ChOpin) qui serait phonétiquement plus proche, mais qui
est moins courante
* il demeura aux yeux
des Varsoviens qui l’accueillirent le représentant de cette nation française
qui, au lendemain de 1789, avait bouleversé l’équilibre et les idées de l’Europe :
le point de vue des Varsoviens n’est malheureusement pas référencé.
* son fils, lui,
quitta la Pologne pour un voyage
sans retour et s’établit à Paris
pour y vivre et pour y mourir : énoncé de type rétrospectif :
quand il quitte Varsovie en novembre 1830, Chopin ne sait pas qu’il ne
reviendra jamais en Pologne.
* la Grande
Emigration : l’émigration qui a lieu suite à l’échec de l’insurrection contre la mainmise russe sur le royaume de Pologne en 1830-1831, principalement en France, Belgique, Grande-Bretagne ;
* les événements
politiques qui firent de la Pologne un pays martyr, rayé de la carte :
énoncé historiquement confusionniste ; les événements de 1830-1831 font
bien (de nouveau) de la Pologne un « pays martyr », mais il n'a été
« rayé de la carte » qu'après les événements de 1863.
Page 14
* Frédéric se laissa
compter au nombre des exilés politiques : ayant quitté la Pologne tout
à fait légalement en 1830, Chopin ne devient officiellement
« émigré » que lorsqu’il renonce à faire proroger son passeport par l’ambassade de Russie à Paris en 1834
* Jan Koźmian
(1814-1877), journaliste et écrivain, frère de Stanislas Kozmian (Stanisław Egbert Koźmian, 1811-1885)
Ce qu’il écrit de Chopin est évidemment arbitraire (c’est de
la rhétorique patriotique).
* il me plaît de
reconnaître une coupe, une façon française : ce qu’écrit ici André
Gide est tout aussi arbitraire, mais il assume la subjectivité de son point de
vue.
* un vrai Mazur :
Chopin n’est pas originaire de Mazurie, mais de Mazovie ; le mot
« Mazur » doit être mis pour « Polonais »
* sa double culture,
française par son père, polonaise par sa mère : légère confusion entre
ascendance et culture ; Chopin a certainement été influencé culturellement
par ses parents, mais la culture française (notamment la langue) était présente
dans la haute société polonaise et la
culture polonaise lui a aussi été apportée par ses études, ses fréquentations.
* la découverte à Marainville [… (Vosges)], du certificat de
baptême de son père : l’acte de baptême de Nicolas Chopin a été découvert
en 1926, suite à la publication en Pologne de son dossier professionnel du
ministère de l’Education du royaume de Pologne, dans lequel le lieu de
naissance indiqué était Marainville, alors que dans la vie courante, il se
présentait comme né à Nancy.
* François Chopin : voir la page Les
familles Chopin de Lorraine et de Pologne
Page 15
* François Chopin
bénéficia de circonstances historiques favorables à sa promotion sociale :
énoncé confus ; il y avait un syndic dans tous les villages, les
« circonstances historiques » n’ont rien à y voir. C’est plutôt
Nicolas qui a bénéficié à la fois des circonstances historiques et de la
promotion de son père.
* le roi Stanislas
Leszczynski : (Stanisław
Leszczyński), roi de Pologne (1704-1709), puis exilé en Allemagne, devient
beau-père de Louis XV en 1725 ; après l’échec de sa tentative de reprendre
sa place en Pologne (1733-1734), il devient duc de Lorraine (1737-1766) grâce à
l’appui de Louis XV.
* le comte Michał Pac :
voir page
spécifique. Michel Pac n’est pas venu en France à la suite de Stanislas
Leszczynski ; il y arrive vers 1772 (six ans après sa mort), suite à l’échec de la rébellion contre Stanislas Auguste Poniatowski, rébellion dont il
était un des leaders ; il achète le domaine de Marainville en 1780.
* Adam Weydlich :
voir page
spécifique.
* syndic du village :
le syndic (de la paroisse en fait) représentait les habitants auprès du
seigneur, ainsi qu’auprès de l’administration d’Etat, notamment fiscale.
* il n’avait aucun
avenir dans un village : rien n’atteste que s’il était resté en France, il aurait dû reprendre
le travail paternel, surtout s’il avait fait des études.
* un village qui
accusait cruellement, en ces années de crise pré-révolutionnaire, l’aggravation
des conditions de vie de la population rurale : énoncé légèrement
rétrospectif ; historiquement, c’est un lieu commun (quelle était
réellement la situation à Marainville ?)
* la Manufacture des
tabacs : voir page La
manufacture de tabac de Varsovie
* Jan Dekert :
voir même page
**Jan Dekert fils (1786-1861) devient prêtre en
1825 ; évêque auxiliaire de Varsovie en 1859. Compte tenu de ce qu’indique
Marie-Paule Rambeau, il serait l’élève de Nicolas Chopin à un très jeune âge
(trois ou quatre ans)
**Jan Dekert père (1738- 4 octobre 1790) est un homme
d’affaires important à Varsovie ; il fait partie des fondateurs de la
Compagnie des Tabacs (1776).
Page 16
*Kosciuszko : Tadeusz Kosciuszko (Tadeusz Kościuszko, 1746-1817). L’insurrection de 1794 intervient
après le Deuxième partage de la Pologne (1793) pour contrer la mainmise étrangère (principalement de la Russie) sur le gouvernement polonais ; son échec
entraîne le Troisième partage (1795) qui met fin à l’Etat polonais, dont le
territoire est désormais entièrement réparti entre la Russie, l’Autriche et la
Prusse (la part prussienne inclut Varsovie)
*une lettre : voir page
spécifique.
Page 17
* en lui évitant la
conscription : allusion à une phrase de la lettre, interprétée
incorrectement par plusieurs auteurs. La « conscription » n’existe
pas en 1790 (Nicolas emploie du reste le terme de « milice », organisation qui
n’est pas fondée sur la « conscription »). Marie-Paule Rambeau a
raison de dire que cette hypothèse est fragile, mais elle ne semble pas mettre
en cause l’existence de la conscription à la date de la lettre
* donner signe de vie
autrement que par lettre : à cette époque, il n’y aurait qu’un
seul autre moyen : envoyer quelqu’un
* les actes de la
succession de François Chopin : Marie-Paule Rambeau ne donne
malheureusement pas de références pour l’acte de succession de François Chopin.
* Czerniewo :
village de Mazovie, à 80 km à l’ouest de Varsovie, pas très éloigné de Zelazowa
Wola
* Ludwika
Skarbek : voir la page La
famille Skarbek ;
* Żelazowa-Wola :
en polonais : Żelazowa Wola (le tiret est rajouté sans motif, puisque
l’initiale conserve la graphie polonaise)
* Mazovie : région (et voïvodie) de Pologne située à
l’ouest de Varsovie
* Fryderyk :
voir la page Frédéric
Skarbek
Page 18
* Justyna
Krzyżanowska : voir page
spécifique
* Długie :
village de l’actuelle commune d’Izbica de Cujavie (Izbica Kujawska), voïvodie de Cujavie-Poméranie, district (powiat) de Włocławek.
* l’église fortifiée
de Brochów : l’église Saint-Roch de Brochów (centre de la paroisse
dont dépendait Zelazowa Wola)
* le sculpteur
Szymanowski : Wenceslas Szymanowski (Wacław Szymanowski, 1859-1930),
* les légions
polonaises : corps de l’armée française formés à partir des soldats
polonais de l’armée autrichienne à partir de 1795 ; elles sont d’abord
stationnées en Italie, formellement dans l’armée du royaume de Lombardie ;
à partir de 1800 en Allemagne ; pour une partie, presque totalement
anéantie, à Saint-Domingue ; elles participent à la campagne de 1806-1807
en Pologne, puis à la guerre en Espagne (cf. Daniel Beauvois, Histoire de la
Pologne, p. 190 et suivantes).
*Dąbrowski :
Jean Henri Dombrowski (Jan Henryk
Dąbrowski, 1755-1818), commandant de la Première légion polonaise, nommé
général par la suite
* évincer les
Prussiens de Varsovie en s’alliant avec les Russes :
lors du Troisième partage de la Pologne (qui met fin à la République des Deux
Nations), Varsovie se trouve dans la portion attribuée à la Prusse ; en
réalité, les Prussiens sont évincés de Varsovie dès la fin de 1806, alors que la guerre
continue contre les Russes (batailles d’Eylau et Friedland) ; ensuite,
lors du traité de Tilsit (juillet 1807), Napoléon se rapproche de la Russie au
détriment de la Prusse
* la création du
Duché de Varsovie : Etat (1807-1815) créé par Napoléon, avec l’accord
de la Russie, placé sous la protection de la France ; après le désastre de
Russie (1812), le duché est occupé par les Russes à partir de 1813, puis transformé en « royaume de Pologne », dévolu au tsar Alexandre 1er,
lors du congrès de Vienne en 1815
* le 6 avril 1806 :
erreur typographique ; Ludwika n’est évidemment pas née avant le mariage
de ses parents. Le traité de Tilsit date du 7 juillet 1807.
* Samuel Linde
(1771-1847) : curieusement, Marie-Paule Rambeau n’indique pas qu’à cette
époque, il était proviseur du lycée de Varsovie (Liceum Warszawskie, créé en 1804 par les autorités prussiennes)
Page 19
* les diplômes requis :
à l’époque, il n’y avait guère comme « diplômes » que les grades
universitaires (baccalauréat, licence, doctorat) ; en l’occurrence,
l’enseignement du français comme langue étrangère ne faisait pas l’objet d’un
enseignement universitaire.
* Fryderyk […] et
François : énoncé peu cohérent. Chopin est baptisé en latin Fredericus Franciscus, déclaré en
polonais Fryderyk Franciszek, ce qui
en français donne « Frédéric François »
* une époque où les
actes de l’état civil étaient laissés à l’autorité des paroisses : un
peu simpliste ; en fait, en Pologne avant 1807 comme en France avant 1792,
seul était enregistré le baptême de l’enfant, cérémonie religieuse ; l’état civil est créé en
1808 ; une loi de 1809 établit qu’en cas de
besoin, l’officier d’état civil est le curé de la paroisse. L’acte de baptême
de Chopin est établi en latin par le vicaire de la paroisse, l’acte de
naissance en polonais par le curé, « officier d’état civil ». Il ne
paraît pas pertinent de parler de négligence, étant donné que deux personnes
ont séparément transcrit la date du 22 février.
* la date de
naissance du compositeur : voir page
spécifique.
Page 20
* 49 ans et 3 mois
dans la profession d’éducateur : en 1837, cela fait remonter à 1788.
Page 21
* (...) : cette lacune correspond à la phrase
suivante : Chopin przybył do Polski jeszcze przed rewolucyą
francuzką, jako pisarz czy rachmistrz przy fabryce tabacznej, przez rodaka
swego w Warszawie zalożonej, « Chopin était venu en Pologne
dès avant la révolution française, comme secrétaire ou comptable à la
manufacture de tabac, fondée par un sien compatriote à Varsovie. »
(première occurrence dans l’historiographie de cette manufacture de tabac)
* le village de
Marainville était-il à ce point oublié du monde que la renommée de leur neveu
ne fût jamais parvenue aux oreilles d’Anne ni de Marguerite qui vécurent
jusqu’en 1845 : Marie-Paule Rambeau semble se faire des illusions sur
le système médiatique des années 1840 ; a priori, un habitant de
Marainville n’avait aucune chance d’entendre parler de Chopin ; il
faudrait qu’on ait parlé de lui dans les journaux de Nancy, ce qui n’est pas
attesté et devait être assez rare, sinon moins ; qu’un de ces journaux
tombe sous les yeux d’un habitant de Marainville ; qu’un lien soit exprimé
entre ce « Chopin » et la Lorraine, ce qui est peu probable : les journaux de l'époque ne sont pas très « people » et parle peu de la vie privée des célébrités (cf. l'article
publié dans le Journal de Rouen en 1849, dans lequel une toute autre
origine est mentionnée).
* graves à coup sûr :
la cause de la rupture reste à déterminer ; mais elles ne sont pas
nécessairement « graves »
Page 22
* Maurice Sand, dans
une lettre à sa mère : Maurice Sand (1823-1889), fils de George Sand (1804-1876)
* Mickiewicz : Adam Mickiewicz (1798-1855)
* Słowacki : Jules Slowacki (Juliusz Słowacki, 1809-1849)
* Norwid : Cyprien Norwid (Cyprian Norwid, 1821-1883)
* Towiański : André Towianski (Andrzej Towiański, 1799-1878)
page 23
* Edouard Ganche (1880-1945) :
voir page
spécifique
* Liszt
(1811-1886) : voir page
spécifique
Page 24
* Bernard Gavoty
(1908-1981) : voir page
spécifique
* lorsqu’il quitte
définitivement sa famille en 1830, il a vingt ans : même remarque
qu’en page 13 ; en 1830, le départ n’est pas définitif, subjectivement, même
si des « pressentiments » ont pu être révélés après coup.
* l’interdiction de
rentrer en Pologne :
* son ami Orlowski :
* l’exil accepté :
Page 25
* Jełowicki : pas de renseignements
Pages 25-27
*N1 : Stanisłas :
composite de « Stanislas » (français) et « Stanisław » (polonais) ;
*N9 :
** Teodor (1791-1812) :
Anastase Théodore (Anastazy Teodor
Skarbek), qui selon le site Geni.com
serait né en 1795 (de toute façon après Frédéric, qui est l’aîné)
** Anna épouse WESIOŁOWSKA
(1794- ? après 1841*) ; selon le même site, elle serait décédée en 1873 ; elle épouse Stefan
Wiesiołowski en 1820
*N17 : Moniuszko :
Stanislas Moniuszko (Stanisław Moniuszko,
1818-1872)
A suivre
*Etude du chapitre 1
A suivre
*Etude du chapitre 1
Création : 29 septembre 2013
Mise à jour : 24 octobre 2014
Révision : 9 août 2017
Auteur
: Jacques Richard
Blog :
Sur Frédéric Chopin Questions historiques et biographiques
Page : 112 Marie-Paule Rambeau 2 Chopin : le texte du chapitre 1
Lien : http://surfredericchopin.blogspot.fr/2013/09/rambeau-2-chopin-chapitre-1-texte.html
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