mercredi 12 avril 2017

285 Les études de Nicolas Chopin

Quelques informations sur les études de Nicolas Chopin


Classement : biographie ; Nicolas Chopin




Troisième partie : La nationalité de Frédéric Chopin, notamment :



Ceci est un complément aux pages consacrées à Nicolas Chopin notamment : 

La question des études suivies par Nicolas Chopin est souvent évoquée dans les biographies de son fils. Nicolas a consacré la plus grande partie de sa vie à l’enseignement, d’abord comme précepteur, puis comme professeur de français dans l’enseignement secondaire et dans l’enseignement « spécial » (écoles militaires) du duché de Varsovie, puis du royaume de Pologne (voir Le dossier professionnel de Nicolas Chopin). Sa capacité comme enseignant n’est mise en question par aucun témoignage, au contraire. Il apparaît à l’âge adulte (à partir de 1795) comme doté d’une bonne culture. Comment l’a-t-il acquise ? Il est possible qu’il l’ait approfondie par lui-même dans les années 1790, mais on peut se demander quelles études il avait faites auparavant, avant de quitter la France pour la Pologne en 1787.

Hypothèses
Un « brevet d’études secondaires » ?
Certaines sources indiquent qu’il aurait reçu un « brevet d’études secondaires », ce qui à première vue paraît bizarre dans le cadre de l’enseignement de cette époque.
Références
*Bernard Gavoty, Frédéric Chopin, Paris, Bernard Grasset, 1973, page 20
*Eve Ruggieri, Chopin L’impossible amour, Paris, Michel Lafon, 2010, page 27

Le gymnase de Tantimont (Gymnasium Tantimontanum) ?
Le site De la note à la plume (lien), citant le site Nos circuits touristiques (lien), affirme qu’il a fait des études secondaires à Tantimont (lieudit de la commune d’Hergugney, situé à 1 km de Marainville-sur-Madon) dans un établissement nommé Gymnasium Tantimontanum (lien), dénomination attestée sur le bâtiment encore en place, qui utilise le mot Gymnasium/Gymnase au sens germanique de Lycée.
 .
Sur cette page, on trouve des extraits de Gabriel Ladaique :
« A 12 ans, les bons élèves étaient admis au Gymnasium Tantimontanum construit sur une butte, de l'autre côté du Madon. Il fallait donc franchir le cours d'eau à humeur très variable. Par temps calme, il suffisait de passer le gué au moulin de Bralleville mais si une crue arrivait, il fallait passer par le pont de Maxevoy. »
« De Tantimont, face au Mont Sion, on pouvait observer un certain nombre de monts. Ce lieu isolé fut sans doute occupé de bonne heure par une communauté chrétienne, peut-être des Templiers. [...]. En 1723, des chanoines du chapitre de Remiremont y avaient fondé un gymnasium. Le lycée dirigé par un docteur en théologie aidé de trois vicaires formerait des maîtres d'école et parachèverait la formation de prêtres et de diacres. L'établissement disposait d'un internat. Les matières enseignées sont peu connues. Le latin tenait une grande place ainsi que la littérature. Une étude attentive de la nature, accompagnée de travaux pratiques était dispensée en viticulture, apiculture, arboriculture et jardinage.
A la fin de la scolarité, le diplôme de maître d'école était accordé aux meilleurs élèves. Nicolas [Chopin] fut titulaire de cette récompense. »
Gabriel Ladaique, Les Origines lorraines de Frédéric Chopin
Gabriel Ladaique, Chopin et sa filiation française

Le gymnase de Tantimont est aussi évoqué sur le site BLE (lienqui se réfère à « la presse régionale ».
On trouve, par exemple sur le site Vosges-matin (lien) :
« À 5 km de là, le gymnasium de Tantimont, un collège religieux, propriété du chapitre des chanoinesses de Remiremont, qu’a fréquenté le père de Frédéric Chopin, enseigne l’astronomie, la calligraphie, le calcul et même les sciences occultes. »

Il existe donc un certain accord, mais la source la plus fiable (Gabriel Ladaique) n’est pas, en l’état, étayée de façon solide. Par ailleurs, ni Tantimont, ni Hergugney ne sont cités comme disposant d'un établissement secondaire dans le livre (mentionné ci-dessous) de Louis Maggiolo (voir la page L'enseignement en Lorraine vers 1780).

Le cadre général : une région avancée dans le domaine éducatif
Sources
*Jacques Ozouf et François Furet, Lire et écrire L’alphabétisation des Français de Calvin à Jules Ferry, Paris, Editions de Minuit, 1977
*Louis Maggiolo, Les Ecoles en Lorraine avant et après 1789, Nancy, Berger-Levrault, 1891
*Louis Maggiolo, Historique de l’instruction publique dans les Vosges avant et après 1789, Epinal, Imprimerie Busy, 1889 [extrait de Léon Louis, Le Département des Vosges] (non consulté par moi)
*Alix de Rohan-Chabot, Les Ecoles de campagne en Lorraine au XVIIIème siècle, 1969 (non consulté par moi) (lien sur le site Persée)

Etudes primaires de Nicolas  Chopin
La question des études primaires de Nicolas Chopin ne pose pas de problème : la Lorraine en général, et le (futur) département des Vosges en particulier, font alors partie de la France fortement alphabétisée, comme le montrent les résultats fournis par le livre de Jacques Ozouf et François Furet.
Leurs résultats se fondent sur les signatures au mariage (des époux et de quatre témoins), indice qui est bien corrélé avec une connaissance effective de la lecture et de l’écriture (c'est-à-dire qu’en général, les gens n’apprenaient pas à signer sans avoir aucune autre connaissance de la lecture et de l’écriture).
A la fin du 17ème siècle, les Vosges ont un taux de signature au mariage supérieur à 30 % pour les hommes ; à la fin de l’Ancien Régime, on a un taux supérieur à 90%. Dans ces conditions, il serait impensable que le fils d’un paysan, notable de son village, n’ait pas reçu un enseignement élémentaire de bon niveau, qui pouvait inclure une initiation au latin, si le maître d’école le pouvait.

Ses études secondaires
A venir



Création : 12 avril 2017
Mise à jour : 7 mars 2018
Révision : 3 juillet 2017
Auteur : Jacques Richard
Blog : Sur Frédéric Chopin Questions historiques et biographiques
Page : 285 Les études de Nicolas Chopin
Lien : http://surfredericchopin.blogspot.fr/2017/04/les-etudes-de-nicolas-chopin.html








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