lundi 4 juin 2018

331. Alexandre de Moriolles 2. Biographie

Quelques informations sur Alexandre de Moriolles, Français installé à Varsovie dans la jeunesse de Chopin


Classement : amis de Chopin ; histoire ; histoire de la Pologne


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Bibliographie

Table des Matières : vue d’ensemble
Première partie :Aperçus historiques (Pologne et relations franco-polonaises)
Deuxième partie :Frédéric Chopin, questions biographiques
Troisième partie :La nationalité de Frédéric Chopin, notamment :
Le statut de Frédéric Chopin quant à la nationalité
Le statut de Nicolas Chopin quant à la nationalité

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Ceci est la suite de la page A propos d'Alexandre de Moriolles (1760-1845), dans laquelle je présente ses Mémoires publiées en 1902.

Présentation
Alexandre de Moriolles (1760-1845) est un émigré de la Révolution, installé en Pologne, où il a notamment été au service du grand-duc Constantin Romanov, frère des tsars Alexandre 1er et Nicolas 1er.
Il a en effet été le précepteur de Paul, fils naturel de Constantin, pendant plusieurs années et a continué de vivre auprès du grand-duc jusqu’en 1830, même après que son emploi avait pris fin.
Il fait partie des « amis de Chopin » dans la mesure où ils se sont rencontrés au palais du Belvédère à l’occasion de prestations musicales de Chopin ; celui-ci a été un moment lié avec Alexandrine de Moriolles (petite-fille et non pas fille d’Alexandre).
La vie d’Alexandre de Moriolles est assez bien connue grâce à ses Mémoires, ouvrage publié en 1902.

Biographie
Je résume ici l’Avant-propos des Mémoires (écrit par l'historien Frédéric Masson) avec ajout de quelques informations tirées des Mémoires elles-mêmes.
Alexandre de Moriolles est issu d’une famille noble originaire du Limousin (la seigneurie de Moriolles se trouve à Lissac-sur-Couze, en Corrèze) aussi possessionnée en Lorraine ; il est né le 20 février 1760 à Beauclair (Meuse). Son père fait une carrière militaire (lieutenant-général en 1784) et obtient le titre de comte de Moriolles.
Alexandre entame aussi une carrière militaire (capitaine de cavalerie en 1784). En 1789, il est élu suppléant du député de la noblesse du bailliage de Sedan. Il émigre au cours de l’année 1790, voyage en Italie, puis rejoint l’armée des émigrés en 1791. Après la campagne de 1792, il vit en Allemagne, puis part pour la Russie (passeport de Louis comte de Provence du 3 mai 1794) ; il s’établit en Pologne et côtoie plusieurs familles, notamment les Branicki, de 1797 à 1810.
Du côté de la France, il réussit à se faire rayer de la liste des émigrés (certificat d’amnistie du 14 floréal an XI).
Après la mort du comte Branicki (1810), il devient précepteur du fils de Constantin (officiellement appelé Paul Alexandrov).
Il rentre en France après la chute de Napoléon, mais n’obtenant pas de compensation suffisante à ses pertes de la Révolution, il revient auprès de Constantin alors même qu’un nouveau précepteur est en place ; il bénéficie de revenus conséquents. En 1825, il reçoit l’ordre de Saint-Stanislas de 2ème classe. Il effectue deux voyages en France (1826 et 1829).
Après l’insurrection, il n’accompagne pas Constantin mais reste à Varsovie où il a une entrevue avec le général Chlopicki, qui lui aurait exposé ses vues (maintenir la révolution dans certaines limites et obtenir des réformes de la part du tsar). En janvier 1831, il quitte Varsovie pour Breslau, ayant vendu son mobilier « à trois quarts de perte » (page 374) ; il part ensuite pour Reinerz Bad (15 juin). Après avoir appris la mort de Constantin, il essaie d’entrer en contact avec la cour de Saint-Pétersbourg, mais sans résultat ; il part alors à Prague, puis à Mannheim, décidant finalement de rentrer en France (1833).
Il apprend alors seulement qu'il est victime d’une disgrâce à la cour de Russie, suite à la transmission d’une lettre envoyée de Breslau en France dans laquelle il exprimait des opinions critiques sur Constantin et son entourage au moment de l’insurrection de Novembre. Il est donc obligé de rester en France.
Là, il dispose d’une rente grâce au « milliard des émigrés » ; il s’installe d'abord à Dreux auprès d’un parent, puis à Lorient où il termine sa vie le 30 juin 1845 (AD 56, Lorient, décès, 1845, vue 44).

Titulature
Dans la liste des députés et suppléants de l'Assemblée nationale (Armand Brette, Paris, 1897, réimprimée, page 155, lien), il apparaît comme suit : 
« Moriolles (Alexandre-Nicolas-Charles-Marie-Léonard, marquis de), seigneur d’Etrepigny, Vrigne-aux-Bois, Beauclair, Beaufort, Montcy-Saint-Pierre et Montcy-Notre-Dame, major en second du régiment de Penthièvre-dragons, en garnison à Cambrai. »

Mariages
Premier mariage 
Avant la période de l'émigration (date et lieu à préciser) avec Elisabeth de Bertrand, née à Toul en 1763 et morte à Lorient en 1843 (AD 56, Lorient, décès, 1843, vue 20).
Un fils, Alexandre, mort à Moscou en 1831 ou 1844, père d’Elisabeth Alexandra, dite « Alexandrine ».
Second mariage 
Avec Marianne Cunégonde Brandmüller, le 14 septembre 1844 à Lorient (AD 56, Lorient, mariages, 1838-1845, vues 472-473) ; la mariée, née à Varsovie en 1803, meurt en 1878 à Lorient (AD 56, Lorient, décès, 1873-1882, vue 70).

La famille de Moriolles dans les Mémoires
Les péripéties de l'existence d'Alexandre de Moriolles évoquées dans son autobiographie donnent généralement l'impression qu'à partir de son départ de France en 1791, il est seul en cause ; ce n'est pas le cas, comme l'indiquent quelques mentions elliptiques : 
*page 68 : de retour à Mannheim après la campagne militaire de 1792, il retrouve son logis ; il écrit : « La porte me fut ouverte par mon valet de chambre, et cette vue fut un grand soulagement pour moi, car elle me donnait l'assurance que j'allais retrouver les miens, au milieu desquels je me vis bientôt. » |les miens : sans doute son épouse et son fils]
*page 87 : en route pour rejoindre M. de Bystri en Russie, il se trouve bloqué à la frontière à Radziwillow et est envoyé seul à Kamenec pour une entrevue avec le gouverneur ; il laisse son épouse sur place : « Les retards que j'avais essuyés, le voyage que j'étais condamné à faire, absorbaient bien au-delà les cinq ou six ducats que j'avais encore et il fallait en laisser quelques-uns à Madame jusqu'à mon retour. » 

A suivre
*Alexandrine de Moriolles (1819-1891)



Création : 4 juin 2018
Mise à jour : 4 juillet 2018
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Sur Frédéric Chopin Questions historiques et biographiques
Page : 331. Alexandre de Moriolles 2. Biographie
Lien : http://surfredericchopin.blogspot.com/2018/06/alexandre-de-moriolles-2-biographie.html







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